LE CHINOIS (Battle Creek Brawl) de Robert Clouse (1980)

LE CHINOIS

Titre original : The Big Brawl – Battle Creek Brawl
1980 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h35
Réalisation : Robert Clouse
Musique : Lalo Schifrin
Scénario : Robert Clouse

Avec Jackie Chan, José Ferrer, Mako, Kristine De Bell, Rosalind Chao, Ron Max et David Sheriner

Synopsis : Jerry Kwan habite à Chicago. Il habite avec son père qui tient un restaurant, tandis que son oncle lui apprend les arts martiaux. Malheureusement, en voulant défendre son père d’un gang lui réclamant de l’argent, Jerry se retrouve en pleine guerre. Le chef d’un des gangs pour se servir de lui afin de gagner une compétition d’arts martiaux. Pour le forcer à participer, ils vont kidnapper la future épouse de son frère docteur.

Nous sommes en 1980, et Jackie Chan sort de plusieurs succès, comme Snake in the Eagle’s Shadow et le premier Drunken Master, tout deux réalisés en 1978 par Yuen Woo-Ping, ou encore La Hyène intrépide, coréalisé par Jackie Chan lui même la même année.  C’est ainsi qu’après avoir réalisé tout seul The Young Master en 1980, Jackie Chan est envoyé par Raymond Chow, président de la Golden Harvest, aux Etats Unis pour jouer dans The Big Brawl, au titre français stupide : Le Chinois. Jackie ne joue pas pour n’importe qui, puisque la réalisation et le scénario du métrage seront signés Robert Clouse, qui n’est pas un inconnu puisqu’il avait lancé Bruce Lee en Amérique avec Opération Dragon quelques années plus tôt, en 1973, juste avant la mort du maître. Jackie Chan apparaît d’ailleurs dans le film. Mais en ce qui concerne Le Chinois, ce ne sera pas le succès espéré, loin de là, et le métrage passa totalement inaperçu. En effet, la reconnaissance internationale, et plus important, Américaine de l’artiste n’arrivera que très tardivement, près de 15 ans plus tard. Jackie Chan lui même ne gardera pas un très grand souvenir du film et de son tournage, puisqu’en effet, ses talents de combattants ne sont ici absolument pas exploités (ses talents d’acrobates, un peu plus). Pour ce métrage, Chan joue le rôle de Jerry, un jeune Américain d’origine Chinoise, avec une petite amie, un père qui gère un restaurant, un frère docteur et un oncle qui lui apprend les arts martiaux. Pour le rôle de son oncle, on retrouve Mako, pas forcément connu pour des rôles toujours glorieux, car outre Conan le barbare, on pourra citer… Highlander 3, Robocop 3 et un bon paquet de téléfilms ou séries télévisées.

Le métrage, ne brillant vraiment a aucun niveau, nous montrera un Jackie Chan qui se retrouve bien malgré lui au cœur d’une guerre de gang. En voulant défendre son père, il s’attire des ennuis, qui ne le lâcheront plus. N’attendez pas des combats de folie en veut-tu en voilà, non, à la place, on nous montrera le gang voulant s’en prendre au pauvre Jackie lors d’une course de rollers. Les capacités de l’acteur ne sont absolument pas utilisées, et la production semble vouloir l’abaisser au niveau  des autres acteurs. Ainsi, Le Chinois va étendre ses différentes scènes d’action sur de bien trop longues minutes, en ne nous montrant rien de vraiment palpitant ou d’impressionnant. Robert Clouse livre un scénario et une mise en scène absolument vide, ne créant aucun rythme, aucune surprise. Ne parlons même pas de la musique du film, pourtant signée Lalo Schifrin (Amityville 1 et 2, L’inspecteur Harry et sa suite, et même par la suite… la trilogie Rush Hour…), qui s’avère tout simplement insupportable et dangereuse pour les oreilles (bien que j’ai pu lire ci et là que de nombreuses personnes appréciaient les sonorités Jazzy de cette composition). Au milieu de tout ça, Robert Clouse qui signe donc également le scénario s’amuse avec les clichés, avec les mafieux tout ce qu’il y a de plus banal, les retournements de situations que l’on voit venir à 10 kilomètres. Lorsque Jackie Chan, testé par un mafieux pour voir ses capacités, devra affronter deux asiatiques sur scènes, Jackie tente encore une fois de se servir des différents éléments du décor pour se battre, mais l’on ressent, comme dans tous les autres combats du métrage, qu’il se bat contre des acteurs qui eux, ne savent pas se battre, ou tout simplement aux styles ne permettant pas des affrontements dignes de ce nom avec le jeune Jackie.

L’ensemble paraît bien souvent grotesque, bien trop pour intéresser. Lorsque la fiancée du frère de Jerry se fait kidnapper et que Jerry devra s’entraîner pour le tournoi, nous voyons là enfin un espoir que le métrage s’améliore, mais ce ne sera que rarement le cas malheureusement. L’entraînement paraît en effet bien simpliste, les ficelles utilisées par les gangsters souvent ridicules, et ça ne va pas en s’arrangeant, puisque le fameux tournoi, censé représenter donc le gigantesque final du métrage, ne sera qu’une vaste supercherie. Autour de Jackie Chan, des catcheurs ou autres poids lourds, certes impressionnants pour la vue, mais aux coups lents et finalement peu adaptés pour un combat titanesque contre l’acrobate que représente Jackie Chan, d’où des combats souvent rapides et peu intéressants. Il n’y aura que quand Jackie devra achever ses adversaires que l’artiste pourra enfin quelque peu libérer ses capacités, mais sur un film de 1h30, c’est bien peu. Robert Clouse aurait pu choisir au final n’importe qui pour jouer le rôle, tant l’ensemble semble si superficiel et peu adapté pour Jackie Chan, malgré quelques scènes acrobatiques ou comiques où l’on reconnaît son style et ses capacités. Premier essai Américain donc raté pour l’acteur, qui tournera l’année suivante The Cannonball Run, coproduit et distribué par la Golden Harvest (puis dans sa suite en 1984). Mais Jackie Chan, star montante à Hong Kong, préféra se concentrer sur sa carrière là bas, et il a eu tout à fait raison.

Les plus

Quelques rares bons moments

Les moins

Une réalisation statique et peu intéressante
La musique énervante
Jackie Chan sous exploité

En bref : Un premier essai Américain raté où Jackie Chan est totalement inexploité, autant ses capacités que son personnage. Un film bien triste à oublier rapidement.

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