CONSTANTINE de Francis Lawrence (2005)

CONSTANTINE

2005 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Genre : 2h01
Réalisation : Francis Lawrence
Musique : Brian Tyler et Klaus Badelt
Scénario : Kevin Brodbin et Frank Cappelo, d’après le comic de James Delano et Garth Ennis

Avec Keanu Reeves, Rachel Weisz, Shia LaBeouf et Dijimon Hounsou

Synopsis: John Constantine, extralucide anticonformiste, qui a littéralement fait un aller-retour aux enfers, doit aider Katelin Dodson, une femme policière incrédule, à lever le voile sur le suicide mystérieux de sa sœur jumelle. Cette enquête leur fera découvrir l’univers d’anges et de démons qui hantent les sous-sols de Los Angeles d’aujourd’hui.

Constantine est une nouvelle adaptation de comic, après Spiderman, From hell, La ligue des gentlemen extraordinaire, et j’en passe. A la base, un projet relativement sombre, pour un comic qui l’était. Mais comme toutes les adaptations, le côté spectaculaire doit être mit en avant et viser un large public. Bien sûr, il y aura quelques exceptions, notamment le From Hell des frères Hughes, réussite visuelle plus ou moins sombre et sanglante. Dans le paysage des adaptations, Constantine se situe au milieu, parfois sombre et prenant, parfois tout public et énervant, donnant au final l’impression de voir une œuvre maladroite et inachevée. Devant rendre l’histoire compréhensible au plus grand nombre, deux scénaristes s’attellent à la tâche pour livrer une œuvre à la fois plus simple, tout en gardant un maximum d’élément, dont certains ne seront que survolés. A la réalisation, un réalisateur de clip, comme beaucoup de productions actuelles (le remake de Massacre à la tronçonneuse…). Niveau casting, la production se charge de trouver des acteurs bien connus du public : Keanu Reeves, sortis de la trilogie Matrix, un succès public qu’il faudra toujours m’expliquer, du moins pour les deux suites, et Rachel Weisz, actrice de La momie, sympathique, et du tristement raté Retour de la momie. Tout ceci en place, le film peut commencer, et de manière purement Hollywoodienne. Effets spéciaux, démons… Le spectateur pense qu’il va en avoir pour son argent, et c’est en parti faux. Le film présente ses personnages. D’un côté, John Constantine, chasseur de démons, personnage arrogant, ayant bien peu de morale, souffrant d’un cancer des poumons en phase terminale. Si le côté arrogant de Constantine est relativement bien traité, même si l’humour vient par moment s’incruster, on ne peut pas en dire autant de son cancer, du au tabac.

Pourtant, cet élément pouvait apporter quelque chose de neuf, un côté en effet plus sombre et désespéré à l’œuvre, mais au lieu de ça, le traitement se fait uniquement selon la bonne morale Américaine, à coup de message anti tabac tous les cinq minutes. Et justement, si ça passe cinq minutes, ça finit vite par lasser. Et en parlant de cela, la dernière image du film, infecte, enfonce le film bien loin, le transformant par moment limite en pub anti-tabac consternante. Enfin, à côté de Constantine, joué par un Keanu Reeves toujours aussi peu inspiré par rapport à la trilogie Matrix (à savoir, des expressions minimales), on retrouve Rachel Weisz jouant une policière dont la sœur jumelle vient de se suicider. Le destin de ces deux personnages va se croiser, leur permettant, malgré leurs nombreuses différences, de rassembler l’histoire et ce qui se trame. Comme le dit si bien Constantine, Dieu et Satan se sont lancé un défi, pour les âmes de la Terre. Anges et démons ne peuvent rentrer dans notre monde, mais des hybrides, comme Gabrielle, peuvent tenter de déséquilibrer la balance. Et la balance est sur le point d’être brisée, le fils de Satan voulant tenter de rentrer de notre côté pour régner sur la Terre. Là où le film se révèle intéressant, c’est dans la mythologie qu’il développe au fur et à mesure de son avancement. Si la lutte entre le bien et le mal n’a rien de neuf pour nous, certains aspects de cette lutte, et l’univers visuel dans lequel les démons évoluent sont particulièrement intéressant. La traversée de l’enfer par Constantine, cet univers remplit de démons et de voitures rouillées, ce ciel orange, ces éléments ont de quoi fasciner le spectateur, et sans doute, le fan du comic. Dans ces moments, le film peut rester sérieux et se faire apprécier pour ce qu’il a à proposer, alors que de l’autre, par certaines facilités, où personnages, notamment Kramer, le chauffeur de Constantine, ajoutant une touche comique au film, tombent à plat et enfoncent l’œuvre.

Mais là où le film plaira à certains spectateurs malgré ses maladresses et son humour malvenu (moi en l’occurrence), il en décevra une grande partie pour ce que le spectateur amateur d’action attend. En effet, le film contient finalement bien peu d’action, préférant miser sur sa mythologie et ses personnages. Les effets visuels sont bel et bien là, comme la traversée de l’enfer, diverses transformations, ou encore quelques affrontements et créatures de l’enfer, mais ils servent plutôt l’histoire que le spectacle pur et simple, que le film tente tout de même de proposer lors de certains passages, de manière discrète et hésitante. Les scènes d’actions sont donc bien présentes, on pourra voir Constantine affronter des démons en pleine rue, utiliser des gadgets (par moments assez ridicules, comme de l’haleine de dragon), l’ange Gabrielle, mais ces scènes sont plutôt furtives. Il ne faut donc pas en attendre trop de côté-là et tenter d’apprécier le film pour ce qu’il a à proposer, mais une chose est sure, Constantine ne restera pas dans les annales, du cinéma de genre comme des adaptations, il restera un spectacle honnête, intéressant, contenant de bonnes idées, mais qui ne se prend pas toujours au sérieux, à l’image de Keanu Reeves faisant un doigt au diable.

Les plus
La vision de l’enfer
Les effets spéciaux
Très divertissant
Les moins
Keanu Reeves toujours inexpressif
L’humour
Shia LaBoeuf énervant
Trop de choses inabouties

En bref : Honnête spectacle, mais hésitant dans la direction à prendre. Une bonne mythologie, des scènes d’actions discrètes et de l’humour mal venu. Tout juste sympathique.

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