ALIVE (アライヴ) de Kitamura Ryuhei (2002)

ALIVE

Titre original : アライヴ – Araivu
2002 – Japon 
Genre : Science fiction 
Durée : 1h59
Réalisation : Kitamura Ryuhei
Musique : Morino Nobuhiko  et Yano Daisuke 
Scénario : Kitamura Ryuhei, Yamaguchi Yudai et Kiriyama Isa, d’après le manga de  Takahashi Tsutomu

Avec Sakaki Hideo, Ryô, Koyuki, Sugata Shun, Sugimoto Tetta, Ishibashi Renji et Sakaguchi Tak

Synopsis : Le jour de son exécution, un condamné à mort se voit proposer un marché par le directeur de la prison. Le choix est simple et tient en deux mots : vivre ou mourir. Quant à savoir à quoi peut le mener la première option, la plus séduisante évidemment, Yashiro Tenshû ne le saura pas avant de se retrouver enfermé dans une pièce étrange avec un autre condamné à mort, Gondoh. Une voix les informe que ni l’un ni l’autre ne pourra quitter ce lieu et que personne d’autre qu’eux ne pourra non plus y pénétrer. Il apparaît bientôt que l’organisation qui les retient captifs est à la solde du gouvernement et a entrepris de se servir d’eux comme cobayes.

Alive, de Kitamura Ryuhei. Filmé la même année que Aragami et Azumi, Alive est adapté d’un manga, et il en respecte les grandes lignes, l’intrigue, et se révèle donc extrêmement fidèle durant une grande partie du métrage. Le manga était un huit clos dans une prison, et c’est aussi le cas ici. Et c’est là que le film fait peur aux premiers abords. Un huit clos, donc, un film avec pas mal de dialogues, réalisé par Kitamura. En effet, le réalisateur ayant fait Versus et autre est reconnu pour ces scènes d’action jouissive et purement hallucinantes de tous ces films, mais par pour mettre en image un huit clos. Pourtant, Alive et Aragami se révèlent identiques sur ce points, un seul lieu pour les deux films. Pourquoi pas après tout. Et c’est là que nous sommes agréablement surpris. Si on retrouve très rapidement l’énergie de Kitamura, son style de réalisation, ses angles de caméra (et son côté poseur), et la musique, inséparable de son œuvre, toujours signée par Morino Nobuhiko (excepté pour Azumi et Midnight Meat Train), Alive parvient à surprendre. Très rapidement, on est en terrain connu, et on se laisser aller à suivre l’histoire, dés l’ouverture et l’exécution du personnage principal, qui va survivre miraculeusement à une forte décharge sur la  chaise électrique. Comme dans beaucoup de ses films, on retrouve devant la caméra Sakaki Hideo, qui jouait le grand méchant de Versus, mais aussi dans Sky High (réalisé un an après Alive, d’après un manga également par le même auteur), il fera une apparition dans Aragami, mais aussi dans Godzilla : final wars. On reconnaît également Ishibashi Renji, acteur récurent de la  filmographie de Miike Takashi. Bref, terrain connu. Très rapidement, le huit clos est posé, instauré dramatiquement. Le lieu : une cellule aménagée, grande pièce où les deux prisonniers vont évoluer tout le film durant, et où les gardes subviendront à leurs divers besoins : boissons, nourritures, de quoi s’occuper en somme.

La tension entre les deux hommes grimpera très rapidement, donnant quelques affrontements psychologiques, parfois physiques assez violents, mais servant à merveille les personnages, notamment Tenshû, le personnage principal. Le passé de son personnage sera révélé très doucement, tout comme les véritables enjeux de l’histoire. La première heure est surtout basée sur l’adaptation des deux personnages à leur nouveau milieu, leur entente, et l’évolution de leurs conditions de vie. Ils passeront par exemple de deux à un repas par jour, la température de la pièce augmentera petit à petit, et un son affreux se déclenchera toutes les demi heures. Aussi paumés que les personnages, les explications arrivent enfin, tout ceci n’est qu’une expérience. Les deux prisonniers finissent par rencontrer une jeune femme, très belle, dont les motivations ne sont pas encore très claires. La femme possède un corps étranger en elle, et le but de l’expérience est de transférer cette chose dans le corps d’un des deux prisonniers, le plus cruel. L’arrivée dans le  quotidien monotone des personnages de la femme ne fera qu’augmenter le nombre de conflits, ainsi que la violence.

Toute cette partie est extrêmement bien traitée, fidèle au manga. On entre alors dans la seconde partie du métrage, où l’on reconnaît nettement mieux la patte du réalisateur. Pistolets, vêtements en cuir, combats à mains nues, commandos, des poses en veux-tu en voilà. Pas de doute, le réalisateur tente de s’approprier le manga, cherche à le transformer, voir à le mélanger à son univers. Le plus étonnant, c’est que le tout est (plutôt) bien amené, et fonctionne (plutôt) bien. Tout simplement parce que ce changement n’est pas fait en vain, les enjeux dramatiques des personnages suivent. Il est dommage que certains passages se voient gâchés par des effets spéciaux parfois trop souvent limités, et que, malheureusement, certaines longueurs habituelles des films de Kitamura refont surface. Cela n’empêche pas le film d’être apprécier à sa juste valeur, où l’histoire reste très intéressante, le rythme plutôt soutenu. A noter que si la dernière partie se veut moins fidèle au manga, plus dans le style du réalisateur, les combats qui parsèment cette partie, bien que sympathiques, sont parfois difficiles à suivre visuellement (Kitamura semble s’éclater). L’idée de mélanger lors des combats les caméras habituelles, les caméras embarquées subjectives des différents protagonistes et les caméra de surveillance est en soit une bonne idée, mais exploitée ici d’une façon un brin maladroite, ne permettant pas d’apprécier les chorégraphies à leur juste valeur. On peut reprocher également, comme il a déjà été dit plus haut, l’utilisation d’effets spéciaux parfois limités. Alive est en effet un petit budget, et les scènes finales sont parsemées d’effets numériques, parfois réussis et servant bien le film, d’autres, beaucoup moins. Mais le tout se rattrape sur la scène finale, voir le plan final, de toute beauté, faisant oublier certains défauts précédents. Kitamura fera mieux après, mais montre déjà les limites de son style.

Les plus
Une première partie qui fonctionne bien
Une vraie tension au départ
Plus bourrin sur la fin
Les moins
Le fin mot de l’histoire, décevant
Des effets numériques parfois ratés
Des combats parfois brouillons

En bref : Intéressant, plus ou moins rythmé, beau visuellement et dramatiquement, un bon petit film d’action dont certains choix et un manque de budget viennent noircir le tableau.

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