CRAZY LIPS (発狂する唇) de Sasaki Hiroshisa (2000)

CRAZY LIPS

Titre original : Hakkyousuru Kuchibiru – 発狂する唇
2000 – Japon
Genre : Gros bordel et mélange de genre expérimental
Durée : 1h25
Réalisation : Sasaki Hirohisa
Scénario : Takahashi Hiroshi

Musique : Ashiya Gary

Avec : Miwa Hitomi, Suzuki Kazuma, Osugi Ren, Abe Hiroshi, Natsukawa Hijiri, Yura Yoshiko et Kuribayashi Tomomi

Synopsis: La famille Kurahashi vit un enfer depuis que le fils est recherché pour avoir décapité quatre adolescentes. Persuadée que son frère n’a pas hérité des gênes de son père, également serial-killer, Satomi fait appel à une étrange sorcière et son acolyte pour l’aider à prouver l’innocence de ce dernier. Mais la femme a d’autres plans et va utiliser la petite famille pour réveiller une entité démoniaque…

Raconter, voir chroniquer un film tel que Crazy lips est une expérience périlleuse, autant que celle de le regarder. Car si on croyait tous par exemple que Miike Takashi était un fou (mais bon, il vieillit), que ce n’était plus à prouver, que personne ne pourrait aller plus loin dans son domaine, et bien, nous avions tous tort, puisque Crazy lips et sa suite, Gore from outer space, existent. Il est rare de voir en un seul film un aussi grand bordel scénaristique, et également, un aussi gros bordel tout court, mélange de genre, idées saugrenues, délires en tout genre. Pour faire simple, ça ne s’arrête jamais, pendant une heure et demi, et le pire, c’est qu’on en redemande, entre le rire, le dégoût, et avec une seule interrogation en tête : « Qu’est ce que c’est que ça ? » L’histoire va donc partir rapidement dans tous les sens, ne laissant que rarement le temps au spectateur de suivre, ou de se remettre de ses émotions. Voyez ! Quatre filles ont été assassinées, et Kurahashi Michio est soupçonné. Seulement il a disparu, personne n’a de nouvelles de lui. La presse et les habitants de la ville se réunissent alors devant sa maison, et sa famille vit un enfer. Sa mère et ses deux sœurs ne savent pas quoi faire. Un inspecteur de police leur rend visite tous les jours, mais ne semble pas destiné à arrêté les émeutes. Satomi, la plus jeune des sœurs, se rend alors chez une voyante étrange et son assistant, Touma, afin d’innocenter son frère et de trouver le véritable assassin. Dans la rue, elle s’aperçoit qu’elle est suivit par un détective. La voyante apprend à sa famille que le tueur est une femme. Ils vont invoquer les victimes, et apprendre qu’il leur manque leur tête, et elle va donc lancer les cadavres à leur recherche de leur propre tête. Satomi, ayant apparemment des pouvoirs, va voir les corps dans les rues. N’ayant pas les moyens de payer les services de la voyante, Touma va abuser sexuellement de la mère, qui va en redemander, avant qu’il ne viole également la plus vieille des sœurs, sous les yeux de Satomi, qui va prendre fuite, vomir devant les caméras de télévision, et être rejointe dans un parc par le détective qui la suit. Mais, dotée de pouvoirs paranormaux, elle va le tuer, et sera aidée par deux agents du FBI, un homme, et une femme, qui ne parle qu’anglais (très mal) et s’appelle Lucy. Ils sont dirigés par le Colonel (Osugi Ren, acteur génial que l’on a justement souvent vu dans des films ou séries de Miike), qui va parler à Satomi via son poste de télévision. Mais l’inspecteur de police qui rend visite à la famille apprend la mort de son collègue, et va décider de se venger en violant Satomi. Cela vous parait beaucoup ? Et pourtant, je n’ai détaillé que la première demi-heure du métrage, c’est vous dire l’ampleur de la chose.

Si cela parait vraiment beaucoup pour une petite demi-heure de métrage, il faut pourtant dire que sans chercher à comprendre, le film tient ses promesses, et se retrouve être un divertissement plus qu’honnête. Le réalisateur met son film en boite de manière sérieuse, et y insuffle une véritable énergie. Avec un scénario comme celui-ci, on sent qu’il se fait plaisir, et qu’il veut aussi faire plaisir à ceux aimant un cinéma quelque peu différent, et n’hésitera donc pas à franchir certaines limites. Car finalement, à la vision du métrage, on peut se poser une autre question : « Où cela va-t-il s’arrêter ? » Fort heureusement, le film ne s’arrêtera pas, gardant son rythme, son énergie, et son délire au niveau maximum du début à la fin. Sa galerie de personnages va étonner, surprendre, plaire, dégoutter, tout ce que l’on veut, en même temps. Entre la mère et la sœur lubrique, l’agent du FBI nunuche, l’assistant pervers, la voyante tarée, et le colonel, hilarant, se tapant une des scènes les plus drôles du métrage, où, parlant avec Satomi via son poste de télévision, et entendant la voyante arriver, se lance avec l’agent Lucy dans une émission de fitness afin de ne pas se révéler. Mais le film ne s’arrêtera pas là, loin de là. Puisque avec tout ça, le film proposera également des scènes de nécrophilie, un pendu violant Satomi en la dépucelant par un chemin pas très catholique, des combats d’arts martiaux dans une forêt rappelant Versus, en tout aussi fun, son lot de faux sang, et même, à la demande du producteur, un passage de comédie musicale.

Comme le spectateur, Satomi ne sera pas quoi penser de ce qu’elle voit, suivant elle aussi le rythme du film et son changement de ton dans chaque scène de manière radicale, loufoque et parfois incompréhensible. Elle se retrouvera malgré elle au sein de l’histoire, se fera violer, et devra faire disparaître des corps dans une scène rappelant fortement Blue holocaust de Joe D’Amato. L’actrice, révélation de ce métrage, alors en début de carrière après avoir jouée dans le premier épisode de Ju-On la même année, Miwa Hitomi, est une merveille, peut être même le seul personnage saint d’esprit de tout le métrage. Jusqu’au final, où le scénariste et le réalisateur lui réservent du lourd, encore une fois. Final qui mettra le paquet, comme toujours, avec des suicides, des godes (oui oui…), un monstre, une attaque nucléaire, de l’inceste, des arts martiaux… Crazy lips est bel et bien un film de taré, un film qui ne recule devant rien, et donc, un film qui fait du bien, d’autant plus qu’il est mit en scène correctement et que son rythme ne faiblit jamais.

Les plus
Un film juste fou
Osugi Ren
Les agents du FBI
Miwa Hitomi
Le final
Les moins
Ne boudons pas notre plaisir, ce genre de film est rare

En bref : Crazy lips est un film qui ne reculera devant rien, et qui s’avère une expérience plaisante, décalée et loufoque de bout en bout. Oubliez la logique le temps du film.

12 réflexions sur « CRAZY LIPS (発狂する唇) de Sasaki Hiroshisa (2000) »

  1. Salut !!

    It’s me !!!
    En fouinant sur amazon.com, j’ai trouvé ce film. Ne le connaissant pas, maintenant j’ai pris l’habitude de venir sur ton blog vérifier si tu as publié une critique pour tel ou tel film !
    Et hop, celle-ci étant disponible et m’ayant totalement emballé, j’ai passé commande ! (environ 8 euros frais de ports compris donc ca va !)
    Je te déteste à me faire dépenser ! loool :p Je déc hein !!

    Demain, je m’occupe des autres messages !! et je lirais tranquillou la critique de RE6 ainsi que les autres !!

    A deux mains !! (oh oh blague vraiment à deux balles !! Excuse !!)

    1. Coucou 🙂
      OMG, it’s really you!

      Bon j’espère que tu vas aimer du coup, même si 8 euros frais de port compris pour de l’import US, ça va ^^ Je l’avais eu plus cher à l’époque. Je me le referais à l’ocaz tiens, ainsi que sa suite (Gore from Outer Space).
      Oh t’inquiète je sais ce que c’est, depuis que j’ai la ps3, maintenant, j’achète EN PLUS du Blu Ray… Bon ça va je me prend des trucs pas chers, dont des imports anglais à 2 euros.

      Je vais tenter du coup de mettre une ou deux autres critiques de jeux pour demain (genre Resident Evil 5, et un des jeux de tirs RE que j’ai terminé y a peu).

      Oui d’hab c’est moi qui l’a fait cte blague naze :p A demain ^^

      1. Ah non !! Il ne fallait pas me dire que Crazy Lips a une suite. Il me l’a faut absolument maintenant !! lol. Mais surtout merci de l’info !!
        Waow ! Des blu rays à 2 euros ? Je ne te demanderais pas où tu les trouves car c’est personnel mais seulement est-ce qu’il y a du V CInema jap à ce prix ??

        C’est rassurant de ne pas être le seul à faire cette blague . lool

        1. Suite, suite/remake on va dire. Même scénariste, réalisateurs, des personnages revient, la même formule, mais on peut voir l’un sans l’autre. Ça surprend moins, donc moins prenant que le premier, même si ça reste sympa.

          Pas trouvé de V-Cinéma en Blu Ray, je sais pas si ces petites productions sortent dans ce format (enfin, pas toutes en tout cas, c’est sûr). Mais le prix des Blu Ray Japonais est juste… oui non, j’ai fermé la page après avoir regardé quelques titres… Par contre, genre j’ai eu L’IMPASSE de De Palma à 3 euros, RETURN TO HOUSE ON HAUNTED HILLS en import anglais (sous titres fr) à 2 euros sur le marketplace amazon français, SMASH CUT à 3 euros.

  2. D’accord ! L’achat peut donc attendre. Cool !

    lol ! Tu m’étonnes ! Il faut vendre un de ces reins pour acheter un BR Jap’.
    En dehors des films sortis en France, j’ai pu chopper Tomie Unlimited en BR Vosta et zone B mais tu l’as déjà si j’ai bonne mémoire.
    Ah oui, tu as fais de très bonnes affaires dis donc !!
    Pour info, il existe un éditeur américain (Blue Underground) qui vend des BR avec sous titres français ! Par exemple, The Prowler (un petit film des années 80 que j’aime bien ^^) http://www.blue-underground.com/product.php?product=188 Après, si certains titres t »intéresse, lance une recherche sur ebay (vendeur mon entier of course) et tu peux les chopper moins cher que via le site officiel !
    Certains de leurs films sont vraiment intéressant mais je résiste à la tentation.

    1. Oui ça peut attendre, surtout que je doute que tu le trouves à moins de 10 euros.

      Oui, et disons que je tiens à garder mes deux reins, ça peut être utile lol !
      Je me tâte pour le Tomie Unlimited en BR, je me demande si la qualité d’un film pareil (en plus made in Iguchi) vaut vraiment le coup en BR. Puis bon, c’est pas comme si j’avais déjà le DVD Japonais ET le DVD Anglais…. Mais le BR étant pas cher…. aaaaaah, je craquerais un jour.
      Oui j’ai déjà été faire un petit tour sur leur site, j’ai ma petite liste d’envie, mais j’essaye de résister aussi… pour le moment.

      1. En effet, c’est toujours utile les reins ! lool
        Ah bah, si tu as deux versions différentes de Tomie Unlimited, l’achat du BR n’est pas forcément nécessaire, c’est vrai lol.
        Il est encore sous blister donc je ne peux pas te dire si l’image est belle en blu ray.
        Par contre, n’oublie pas le dicton : « Jamais 2 sans 3 ». Tout est dit. loool

        C’est clair !!! Dur de résister à Blue Underground !! Rahhhh !!!

        1. Exactement lol!
          Oui enfin j’essaye de me limiter, le jamais 2 sans 5, je l’avais fais à l’époque du début du DVD pour le DUNE de Lynch (premier Lynch vu, film qui m’a fait passer à la VO), du coup j’avais l’édition naze fr, l’édition anglaise pour la version longue, l’édition allemande collector 3 dvd, puis le collection fr, maintenant le blu ray….

  3. Ah oui loool ! Tu as vraiment une excellente collection de Dune ! Tu vas me trucider mais je n’ai pas encore acheté le BR. Il est beau ?

    1. Ce film a une place dans mon coeur, c’est pas ma faute 🙁 lol. Il est de bonne qualité, mais je pense qu’ils auraient pu faire un poil mieux. Par contre sur le BR, ils ont pas mis la version longue de 3h, mais je comprend pourquoi (recadrage 4/3, image crade, en BR ça aurait été encore plus moche que sur le dvd)

      1. Bonsoir Monsieur !

        Excuse moi d’avoir été un peu long à répondre mais, vendredi dernier, j’ai eu un petit soucis perso. Rien de bien grave car, depuis, tout est rentré dans l’ordre ! Mais ca m’a un peu pertubé donc voilà ! ^^
        Surtout que je me suis rendu compte de mon erreur ce matin lorsque j’ai reçu Crazy lips !!!
        Comme les autres films jap’, j’attends un peu avant de le regarder. Je me fais une petite réserve pour plus tard ! Miam !!

        Sinon, j’ai craqué cette après midi à la fnac quand j’ai vu, en vrai, le coffret Yokai l’anthologie de HK Video ! Possédant déjà le film de Miike en vosta, il était quand même impossible de résister. lol
        Surtout qu’il y a également les trois premiers films à l’intérieur. Rahh !

        Pour Dune, je comprend parfaitement !! D’ailleurs, tu m’as donné envie de le regarder encore une fois ! Je tenterais bien un achat en BR. Même si ce n’est pas la version longue, le film garde sûrement toujours son charme !!

        1. Bien le bonsoir ! Dis donc je suis gâté en commentaire ce soir (et pour une fois je répond en différé lol).

          Pas de soucis, tant que tout est rentré dans l’ordre, c’est le principal je pense 🙂

          En met pas trop de côtés, imagine si tu fais une indigestion après !!!

          Ah oui je l’ai vu, beau coffret, mais financièrement là je peux pas le prendre…. J’ai aussi le film de Miike en vosta, je suis pas un grand fan, mais je le prendrais à l’ocaz pour les originaux.

          Il garde (à mon sens) tout son charme. Le BR coûte pas cher, je l’ai eu neuf pour 6 euros je crois, donc tu peux te faire plaisir (on m’appelle parfois le diable tentateur…). Dernièrement j’ai craqué pour Cosmopolis, Only God Forgives et A Serbian Film en BR.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading