INGLOURIOUS BASTERDS de Quentin Tarantino (2009)

INGLOURIOUS BASTERDS

Titre original : Inglourious Basterds
2009 – Etats Unis / France / Allemagne
Genre : Guerre
Durée : 2h33
Réalisation : Quentin Tarantino
Musique : Divers
Scénario :  Quentin Tarantino

Avec Brad Pitt, Christoph Waltz, Mélanie Laurent, Eli Roth et Diane Kruger

Synopsis : Premières années de l’occupation allemande en France. Shosanna réchappe de peu au massacre de sa famille. Quatre ans plus tard, à Paris, elle tient une salle de cinéma sous une nouvelle identité. Ailleurs, en Europe, le Lieutenant Aldo Raine rassemble huit soldats pour terroriser et tuer du nazi. Grâce à l’aide de l’actrice Bridget von Hammersmarck, ils vont tenter de mener à bien une mission dangereuse à l’intérieur du cinéma de Shosanna, préparant elle-même un plan d’exécution. Les destins vont se croiser, par le feu et les armes.

Le voilà donc le nouveau Tarantino, ce film dont l’idée lui est venue depuis longtemps, ce film dont il a passé des années sur l’écriture. Après un Kill Bill ultra référencé mais sympathique, et un Boulevard de la Mort finalement ennuyeux au possible, on était en droit de s’attendre au pire comme au meilleur. Un retour à la magie de Pulp Fiction et Jackie Brown, ou un ratage. Finalement, Inglourious Basterds n’est ni l’un, ni l’autre. Encore une fois, le père Tarantino, après Kill Bill, n’a pas pu s’empêcher de découper son film en cinq chapitres, ce qui dans le fond, ne sert pas spécialement à grand chose, si ce n’est de repérer les passages excellents, et les moins bons. Les différents chapitres seront donc de qualité plus que variable, et comme on le sait, Tarantino aime les dialogues. Parfois, il les fait durer et fait monter la tension, comme dans Jackie Brown, parfois, il les fait durer dans le vide et cela ennui comme dans Boulevard de la Mort. Les deux cas seront donc ici. Le premier chapitre se déroule dans la France occupée de 1941, en pleine campagne. Et encore, l’appellation de chapitre est un peu exagérée, puis qu’il n’y aura qu’une seule scène réellement, mais durant une bonne vingtaine de minutes. Etrangement, cette scène sera l’une des meilleures de tout le métrage. De quoi bien commencer la projection. Tarantino nous y dévoile son meilleur atout avec le colonel SS. Landa, joué avec brio par Christoph Waltz. Avec ce personnage à la fois comique et cruel, Tarantino livre son personnage le plus intéressant du film, et peut être même le plus intéressant dans ces films depuis longtemps. Chargé d’éliminer les familles juives cachées en France, Landa rend visite à une famille dans ce premier chapitre pour un interrogatoire. Interrogatoire où Tarantino prendra un malin plaisir à étendre, à faire durer, pour faire monter progressivement la tension entre les différents personnages, non sans mettre quelques petites touches d’humour, et en faisant changer les personnages de langues à plusieurs reprises. Passé ce grand moment de cinéma, nous passons directement au chapitre 2, ce qui, dans un sens, au fur et à mesure des chapitres, va renforcer notre impression de ne regarder qu’un film de quelques scénettes, vaguement reliées entre elles, et dont le dernier chapitre permettra de tout réunir, les situations, les personnages.

Le chapitre 2 nous présentera enfin les fameux Basterds du titre. Ironiquement, nous les verrons assez peu à l’écran. Outre le chapitre 2 et le dernier chapitre, ils seront totalement absents des chapitres 1 et 3 et très peu présents dans le chapitre 4. Pire, sur tous les membres de cette équipe, seulement deux, voir trois seront mis en avant, on ne saura rien des autres, et ils ne feront que de la figuration. Ceci dit, cela n’enlève rien à la force de certaines de leurs scènes. Brad Pitt avec son accent du Tennessee s’en sort merveilleusement bien, tout comme Eli Roth avec son regard rempli de haine. Mais dés que le colonel Landa sera à l’écran avec eux, il leur vole entièrement la vedette. Le chapitre 2, assez violent, n’oubliera pas pour autant l’humour. On reconnaîtra par ailleurs Richard Sammel, que l’on a pu voir dans Casino Royale ou encore le premier OSS 117, déjà en officier nazi. Les acteurs s’amusent comme des fous, Tarantino nous tartine de quelques hommages, la musique de Morricone rend très bien et s’intègre à merveille aux scènes. Cependant, malgré quelques scènes sanglantes, quelques meurtres, Inglourious Basterds ne deviendra pas un film d’action pour autant. Tarantino reste Tarantino, et ce film n’échappera pas à la règle. Pour ainsi dire, le film n’aura que quelques minutes d’action, notamment dans sa dernière partie, ou très furtivement et rapidement expédiées dans les chapitres précédents. Enfin, jusque là, le film fonctionne plutôt très bien, les personnages et les situations sont installées, même si on trouve que l’ensemble, notamment les Basterds, ne sont absolument pas développés. Arrive alors le chapitre 3, axé sur le personnage de Shosanna, jouée par Mélanie Laurent. L’action se déroule à présent 4 ans après les événements du chapitre 1, à Paris. Shosanna est la gérante d’un cinéma, et par hasard, elle va finir par se faire draguer par un héro de guerre allemand, Fredrick Zoller. Ce chapitre, très bavard, captivera encore le spectateur grâce au talent des deux acteurs, et à la rencontre entre Shosanna et Hans Landa. Encore une scène forte et pleine de tension, au milieu d’un chapitre assez long, assez mou, et contenant quelques méchants défauts.

C’est là que le drame se produit, avec l’arrivée du chapitre 4, sur l’opération Kinox. Un chapitre qui, s’il contient son lot de bonnes idées, visuelles ou scénaristiques, se traîne vraiment beaucoup trop en longueur. Une scène en particulier retiendra notre attention, par sa durée inutile (une bonne vingtaine de minutes), où Tarantino se contente de faire… du Tarantino. Depuis Reservoir Dogs, on avait compris qu’il aimait les dialogues dans les bars, et il nous refait le coup à chaque film, sauf qu’ici, après Boulevard de la Mort, c’est encore de trop. La scène aura beau être intéressante surtout pour sa réflexion sur les accents allemands, rien n’y fait, le chapitre 4 ne reste qu’un affreux gachis qu’on préfére oublier et qui nous fait perdre le fil. Heureusement, Tarantino se lâche totalement dans le dernier chapitre de son film, en réunissant dans le même lieu, une salle de cinéma, ses Basterds, mais également Christoph Waltz et Mélanie Laurent. Un grand moment, à la fois comique (la scène en Italien), jouissive par les réactions de Christoph Waltz et particulièrement sanglant dans ces dernières minutes, de quoi quitter la salle avec le sourire. Tarantino aura donc malgré tout réussi son coup, mais sourire ou pas, le film possède quelques affreuses longueurs gênantes au récit qui auraient pu facilement être supprimées. Les personnages parlent, les hommages fusent, mais pour un film qui aurait mis tant de temps à être fait, on attendait tout de même beaucoup mieux. Reste un premier et un dernier chapitre tout à fait excellent, et de très bonnes scènes se baladant entre les deux.

Les plus

La longue scène d’ouverture, pleine de tension

Christoph Waltz

Le final dans le cinéma

Les moins

De grosses longueurs

Référentiel et c’est tout

Mélanie Laurent pas au top

En bref : Tarantino fait du Tarantino, c’est parfois très fun, très bien joué, très bien réalisé, mais parfois dieu que c’est long. Heureusement le film s’ouvre et se termine de manière magistrale, mais avec un milieu creux, longuet et sous développé.

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