KAÏRO (回路) de Kurosawa Kiyoshi (2001)

KAÏRO

Titre original : Kaïro – 回路
2001 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h59
Réalisation : Kurosawa Kiyoshi
Musique : Haketa Takefumi
Scénario :  Kurosawa Kiyoshi

Avec Katô Haruhiko, Aso Kumiko, Kokuyi, Arisaka Kurume, Matsuo Masatoshi et Takeda Shinji

Synopsis : Taguchi, un jeune informaticien, est retrouvé pendu dans son appartement. Sous le choc, ses collègues cherchent à en savoir plus sur ce suicide inexplicable. La victime a laissé un mystérieux message contenu dans une simple disquette. De toute évidence, celle-ci recèle un virus qui contamine ses utilisateurs et a de graves répercussions sur leur comportement. A Tokyo, l’inquiétude grandit au fur et à mesure que le virus se propage à travers les réseaux informatiques. Des petits groupes de jeunes gens tentent de résister, tandis que les disparitions se multiplient.

Kurosawa Kiyoshi est un réalisateur bien connu. Avec une filmographie bien remplie (depuis 1983), ce Kaïro reste le plus connu, aux côtés de Seance, Cure et Charisma. Kaïro se traîne une très bonne réputation derrière lui, puisqu’il a été présenté au festival de Cannes en 2001, en plus d’avoir des critiques assez élogieuses dans la presse et d’avoir fait l’objet d’un remake américain, Pulse, en 2005. On peut d’ailleurs très facilement comprendre l’engouement général autour de l’œuvre, de par son sujet et ses thèmes abordés, ainsi que bien entendu, son indéniable maîtrise technique. Kurosawa tente de faire du nouveau avec du vieux, en mélangeant deux thèmes plutôt éloignés, que sont les fantômes de la culture asiatique, et donc, leur représentation que l’on connaît si bien depuis le premier Ring en 1998, et les progrès de la technologie, via l’informatique, produit auquel pratiquement personne n’échappe de nos jours (non, pas pratiquement, personne en fait, c’est tout). C’est cette grande touche d’originalité (qui sera en partie reprise dans La mort en ligne 3) qui fera en parti le charme du film. Dés les premiers instants, une ambiance véritablement étrange se dégage du film. Nous ne savons pas vraiment devant quel produit nous nous retrouvons. Nous avons bel et bien des fantômes, mais aussi une sorte de virus informatique, étroitement liés aux fantômes, mais là où dans le cinéma traditionnel Japonais, la malédiction se limite à une personne ou à un endroit, toute cette histoire va prendre là une véritable ampleur.

Comme point de départ, nous assisterons au suicide, par pendaison, d’un informaticien. Derrière lui, il laisse à ses collègues une étrange disquette. Mais également une étrange trace sur le mur, là où il s’est pendu. Le mystère est complet, et sera plutôt dur à percer, mais on s’attache tout de même un temps à cette histoire. Rapidement, des apparitions fantomatiques vont se manifester, auprès des collègues de cet informaticien. En parallèle, nous allons suivre l’histoire d’un jeune lycéen, qui va tenter de se connecter sur Internet, et tomber sur un site étrange où il verra une personne en vidéo, de très mauvaise qualité, suivie d’un message : Voulez vous voir un fantôme ? En se renseignant auprès des surdoués en informatique de son lycée, il finira par obtenir des informations, mais il refusera d’y croire. En effet, dur à croire à cette histoire de fantôme revenant plus nombreux, toujours plus nombreux, grâce aux nouveaux supports qu’offre la technologie. C’est sans doute grâce à ce personnage incrédule et au support utilisé que l’on se sent en quelque sorte concerné par cette histoire. L’informatique ayant maintenant une grande importance dans notre société, que ce soit en loisirs ou pour le travail. Mais outre cet atout de taille, Kurosawa va soigner le style visuel de son film, et les apparitions des fantômes seront des passages plutôt marquants.

Les images du film seront à la fois très poétiques et effrayantes, et les manières d’éviter la propagation de ce virus intéressantes. Les personnages se retrouveront rapidement à devoir fermer les pièces contenant les âmes avec du ruban adhésif rouge, et à ne surtout plus y rentrer. Mais le mal va rapidement se propager dans le pays, et dans son final, le film nous proposera des images sidérantes d’un Tokyo déserté et dévasté. Glaçant. Si Kaïro proposera des thèmes variés et intéressants, tant pour la culture japonaise que pour notre perception de celle-ci, de la vie, de la mort, et de l’isolement, son scénario sera pourtant, passé la première demi-heure, et jusqu’au final, plutôt décevant, vide, d’autant plus qu’il sera peu accessible. La soit disant propagation du virus se fera plutôt en silence, le film s’attachant à ces deux groupes de personnages principaux, et ceux-ci n’auront même pas le temps de s’apercevoir que la ville entière est frappée que celle-ci sera déjà vide d’habitants. Dans ce sens, le scénario choisira donc la facilité, tout en partant dans différentes directions, sans pour autant apporter divers éléments intéressants, provoquant bien rapidement l’ennui. On ne retiendra finalement que le potentiel gâché du film et sa mise en scène stylisée, donnant une âme au métrage, pourtant plutôt vide.

Les plus

Bonne mise en scène

Une ambiance étrange

La dernière demi-heure

Les moins

Très lent et trop long

Des facilités

En bref : Malgré un point de départ astucieux et un final glaçant, le film est mené par une réalisation au top, comprend ces petits moments flippants, mais ne tient pas la route, la faute à un scénario léger, lent, et n’ayant finalement, au bout d’un moment, pas grand-chose à dire.

14 réflexions sur « KAÏRO (回路) de Kurosawa Kiyoshi (2001) »

    1. Oui je sais, je m’en veux un peu de la note, et la critique pas osé la relire, elle date de l’époque de mon premier blog, est sans doute catastrophique et bourrée de fautes. Je referais quand j’aurais revu le film. Mais bon, j’ai d’autres Kurosawa à voir avant : CHARISMA, SÉANCE et INVASION notamment. Et mon avis sur AVANT QUE NOUS DISPARAISSIONS à mettre en ligne aussi, mais aucune idée de quand, j’ai tellement carburé que j’ai de quoi tenir facile l’année en terme d’articles.

      1. Charisma, excellent. Très métaphysique, mais vu il y a un bail, avant que je commence à chroniquer. Pareil pour « Séance » que j’avais vu au ciné après « Kairo », j’avais adoré. Pas vu les autres, je suis à la bourre sur la filmo de Kiyoshi.
        Le seul Kurosawa Kiyoshi à ce jour chroniqué sur le Tour d’Ecran est « Creepy » que je te recommande.

        1. On verra ce que ça donne, ce sont tous des films que j’ai acheté au début des années 2000, quand l’Asie commençait à avoir la côte en France et que ça devenait donc plus facile de se procurer les films (car avant, je passais par l’import avec des sites comme DDDhouse, qui doivent toujours exister). Mais KAÏRO m’avait calmé à l’époque et j’avais toujours eu peur de me lancer dans les autres du coup.

          CREEPY par contre m’intéresse beaucoup, mais dés que je le vois à l’achat, il coûte la peau du cul, et du coup, non. Je ne désespère pas, au pire j’irais faire un tour sur le amazon anglais, il y sera peut-être pour 7 ou 8 pounds, les anglais ayant de très bons éditeurs pour le cinéma Asiatique.

    2. Roooh ! Le PrinceCranoir qui déterre de vieux cadavres oubliés dans les placards, ahahah ! Je te rejoins, et d’ailleurs on en avait plus ou moins parlé avec Rick il y a quelque temps : il doit redonner sa chance au film. Pour moi c’est un très grand film, mon Kurosawa préféré (je l’ai revu l’an passé) avec CHARISMA (que tu aimes beaucoup aussi) et CURE. CREEPY j’ai bien aimé aussi, mais il est rare que je n’accroche pas à un film de Kurosawa.

      Il me reste encore WIFE OF A SPY à voir, il sort à la loc’ le 3 mars. Je suis au taquet.

      1. En plus là vous déterrez une de mes vieilles chroniques, quand c’était pas structuré, parfois trop « à vif » après la vision, aucun recul ni rien. Mais le DVD de KAIRO (et CHARISMA vu que coffret double dvd en France) est sur la pile des priorités, sans doute ce weekend. Surtout qu’avec le temps et les découvertes, j’aime beaucoup Kurosawa maintenant. CURE j’ai un texte de côté, j’adore, un 17 ou 18/20 je crois.

          1. Un avis qui remplacera l’ancien, avec de nouvelles captures vu que j’aime l’art de la jolie capture (j’espère que la qualité du dvd tiens encore la route aujourd’hui).
            Mais oui clairement. Je pense aussi que quand je l’avais découvert, le cinéma Asiatique débarquait enfin en masse en France, avec les coffrets RINGU, JU-ON et tout, et que je m’attendais un peu à la même chose en découvrant KAIRO, d’où ma déception.

      2. Moi-même j’ai évolué sur « Kaïro ». Je n’avais pas tellement accroché quand je l’ai découvert au ciné la première fois. Puis mon regard a changé, en rencontrant via d’autres films l’univers de Kurosawa.

        1. Hmmmm ça me fera certainement ça. KAIRO était mon premier Kurosawa, et mes attentes étaient faussées par le sous genre abordé par le film, à savoir la J-Horror. Et depuis, comme dit, j’ai adoré CURE, et les quelques films vus récemment étaient très intéressants. J’ai faillis le revoir hier soir, mais je me suis perdu sur une chaîne youtube d’une nana qui parlait de Hellraiser (films, livres, comics), elle était passionnante et tout à coup, il était 3h du mat…. Donc ce soir, KAIRO promis !

          1. Sur Hellraiser, il y a l’excellent HS de Mad Movies. Je l’ai acheté mais pas eu le temps d’explorer dans le détail…
            Et Freddy vient de s’ajouter ce matin !

            1. Ça fait des années que je ne lis plus Mad Movies, depuis le début des années 2000 en fait, j’étais toujours en désaccord avec eux sur les films (après tout, j’ai été voir au ciné à l’époque JASON X car ils en avaient dit le plus grand bien…. je déteste ce film). Mais je crois qu’ils avaient fait un hors série Paul Verhoeven, ou alors c’était L’Écran Fantastique, mais je l’ai dans un coin.

              1. Je t’en aurais bien parlé plus en détails (un pote me l’avait offert), mais impossible à retrouver dans mon bordel 😀 Mais de mémoire, Robocop, mais aussi Total Recall et Starship Troopers. Les trois films de SF de tonton Verhoeven ^^

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading