JURASSIC SHARK de Brett Kelly (2012)

JURASSIC SHARK

Titre original : Jurassic Shark
2012 – Etats Unis
Genre : Requin
Durée : 1h15
Réalisation : Brett Kelly
Musique : Christopher Nickel
Scénario :  David A. Lloyd et Trevor Payer

Avec Emanuelle Carriere, Christine Emes, Celine Filion, Angela Parent, Duncan Milloy et Phil Dukarsky

Synopsis : Sur une petite île perdue, deux groupes totalement différents, l’un de jeunes étudiants (et étudiantes en bikini), l’autre de dangereux criminels, se retrouvent bloqués à cause d’un requin géant, libéré de son sommeil par des forages illégaux.

Ah les films de requins… On sait depuis longtemps qu’aucun métrage n’arrivera jamais à la cheville des Dents de la Mer de monsieur Spielberg, film  toujours aussi bon presque 40 ans après. A côté de ça, on a eu, et ce depuis Les Dents de la Mer, des copies, plus ou moins potables, de nombreux nanars Italiens et Américains dans les années 70 et 80, puis avec l’arrivée des années 2000, le numérique arriva et tout changea. NU Image, Syfy et The Asylum étaient là ! Trois sociétés nous livrant des films de requins toujours aussi mauvais et aux idées farfelues au fur et à mesure des années : le requin des sables (Sand Sharks), le requin à Venise (Shark in Venise), le requin pieuvre (Sharktopus), le requin des lac (Swamp Shark, rebaptisé Killer Shark en France), sans oublier les prochains Sharknado ou Snow Shark. Des métrages mauvais (à 100%), parfois bien chiants (à 60%) mais aussi parfois incroyablement drôle (à 40%). Mais tout ça, c’était du passé, de l’imparfait (très imparfait), puisque après NU Image, après Syfy, après The Asylum, nous avons encore mieux (et donc par extension, bien pire) : Tom Cat ! Sous ce nom tout mignon se cache une petite boite de production douée pour tourner ses films avec un budget avoisinant souvent les 10 000 dollars (franchement, vu le résultat, je les veux bien pour faire mieux) et ce en 5 jours (des informations sur d’autres productions ou les photos de tournage de ce Jurassic Shark, visibles sur la page facebook et classées par jour de tournage le prouvent). Autant dire qu’une fois qu’on a ces informations en mains… la motivation n’est plus franchement là pour se lancer dans une projection du dit métrage. Et bingo, j’avais vu juste, puisque Jurassic Shark est un calvaire de sa première à sa dernière image, et surtout, atteint le niveau 0 (même en dessous) de la production cinématographique (en vidéo hein) à tous les instants. Seul point fort que l’on retiendra du métrage ? Sa très courte durée, puisque le métrage atteint péniblement les 1h13 grâce à un générique final défilant au ralenti et des images des acteurs sur la durée de 13 minutes !!!! Rien que ça.

Bref, Jurassic Shark, dés que le métrage commence, on ne sait pas trop s’il faut en rire ou en pleurer. En rire en se demandant si tout cela est volontaire (en gros, le réalisateur fait de la merde pour se marrer), ou en pleurer en se demandant comment il est possible de produire, et surtout d’arriver à vendre un tel produit final. En quelques instants, on comprend immédiatement que faire du cinéma n’est pourtant pas donné à tout le monde, et que Brett Kelly (également monteur, pour accumuler les bourdes hein) n’est pas un homme d’avenir dans la profession. Cadrages hasardeux et parfois mal foutu, on se dit que le caméraman devait être un ami bénévole du réalisateur. Passe encore… La photographie crade faisant ressortir tous les défauts, c’est déjà beaucoup plus gênant. En fait, c’est bien simple, on a l’impression qu’aucun directeur de la photo n’était présent sur le tournage, tant le film a un aspect de film de vacances filmé à la va vite au caméscope familial Mini-DV (car même sans talent, la HD donne un meilleur résultat). Pire, la photographie sera parfois différente d’un plan à l’autre… Mais comme je le disais, la palme revient donc à Brett Kelly, qui assure dans le non talent absolu à tous les postes. Sa mise en scène est plate, faite uniquement de longs plans séquences où il ne se passe pas grand chose à l’intérieur des plans. Filmé avec les pieds, il expérimente diverses techniques au montage, mais le résultat n’en est que plus catastrophique. Différents fondus catastrophiques, effets épileptiques, des ralentis (pour allonger la durée du film), rapides fonds blancs entre deux plans, le résultat est indigeste. Mais tout le reste est à côté de la plaque également.

Les acteurs en font soit trop, soit pas assez. La palme revient à la bande de criminels, qui nous font des grands yeux dés qu’il se passe un truc, et à la brune de l’équipe, totalement à côté de la plaque. Oh rassurez vous, du côté des étudiants, ça ne joue pas mieux, mais au moins, les filles sont mignonnes, entre Emanuelle Carriere (qui ne fera sans doute pas carrière) et Christine Emes en sosie de Dina Meyer. Ne bénéficiant que de peu d’argent, le métrage nous propose des effets, numériques bien entendu, totalement cheap et ridicules, mais même pas drôles au final. Le requin n’apparaît que peu, le budget ne le permet pas, et parfois, de grossières erreurs dues sans doute au manque de temps, d’argent et de talent se glissent là. Ainsi, le requin mâchera une victime, mais ça, ça coûte trop cher à produire, donc on ne nous montrera que le requin fermer et ouvrir la bouche… dans le vide, avec des bruitages de chair déchiquetée. Subtil, subtil ! Le requin n’apparaissant que peu, il faut bien meubler, et le réalisateur est bon pour ça. Après quelques attaques incohérentes, au mieux, ratées, au pire, illisibles, il délocalise en milieu de métrage ses personnages dans une forêt, là où le requin ne peut pas surgir. La magie du cinéma fait effet dans ces cas là, et surtout les faux raccords, puisque les personnages peuvent s’endormir au sol en pleine forêt avec de beaux gros arbres derrière eux, pour se réveiller dans la même position à côté de quelques brins d’herbes et avec le lac à côté. Brett Kelly, tu es un génie ! Non, sérieusement, Jurassic Shark, entre son rythme nul, son requin mal fait et peu montré, ses acteurs qui ne savent pas jouer, sa mise en scène ratée avec de longs plans moches, son directeur de la photo parti en vacances, n’est pas un film recommandable. C’est bien simple, il ferait passer beaucoup d’autres métrages ratés du genre pour des bons films. Eviter Jurassic Shark, c’est éviter de perdre 1h13 de sa vie, ou 1h si l’on coupe le générique, et c’est plutôt précieux !

Les plus

Les moins

Tout, de A à Z, de la première minute à 1h13

En bref : Tom Cat et son Jurassic Shark, c’est nous faire croire que NU Image et son Shark Attack et que Syfy et son Sand Sharks, c’est du vrai cinéma !

4 réflexions sur « JURASSIC SHARK de Brett Kelly (2012) »

  1. Ahah, tout ton post’ m’a fait penser au film « L’attaque du requin géant à deux têtes » (ou un truc dans le style). Des effets spéciaux priceless et un casting aux petits oignons, avec un fou rire monumental en mémoire quand le Bégeay se jette à l’eau pour échapper au requin qui poursuit le bateau dans lequel lui et ses copains tentaient de s’enfuir. Résultat, le bégeay n’a rien mais les autres, par contre, se font atomiser.

    Ce genre de films, je trouve délicieux… J’ai l’impression que chaque année apporte son petit lot de surprises. Et moi, je suis faible : un requin tueur mangeur d’humains en goguette, je valide complètement 😀

    1. Ah je ne l’ai jamais osé celui-là, trop « banal » un requin à deux têtes, surtout que depuis, ils ont fait le requin à trois têtes haha 😉
      Ceci dit, d’après ce que tu dis, c’est plus dans les prods made in Syfy et The Asylum, où même si c’est naze, il y a au moins un « petit » million de budget. Jurassic Shark, c’est le film de pote, personne de base n’est acteur ou réalisateur limite dessus 😀
      Perso je me suis un peu lassé du genre, même si de temps à autre, je replongerais dedans, voir si les effets spéciaux s’améliorent (on a le droit de rêver haha)

      1. Nan, à mon avis, tu peux enlever quelques zéros sur le budget quand même (encore que bon, ils ont calé Carmen Electra dedans, qui se dore la pilule pépouze, pendant que les teens joués par des mecs de 35 ans se font déchiqueter à 30m d’elle.
        Si tu connais, c’est aussi mauvais que « Piranhaconda », mais bordel qu’est-ce que je ris devant 😀

        1. Oh je ne sais plus lequel c’était, peut-être Sharknado, enfin un budget vers 1,5 million quand même. Faut payer le staff, les acteurs même si on les voit 5 minutes les connus, et puis……. non je vois pas, je ferais mieux avec 3 fois moins sérieux 😀
          Ah oui d’accord, bon je vais éviter, ma santé mentale a pas besoin de ça en ce moment 😉

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