AIR DOLL (空気人形) de Koreeda Hirokazu (2009)

AIR DOLL

Titre original : Kûri Ningyô – 空気人形
2009 – Japon
Genre : Drame
Durée : 2h05
Réalisation : Koreeda Hirokazu
Musique : World’s End Girlfriend
Scénario : Koreeda Hirokazu et Goda Yoshiie

Avec Bae Doona, Itao Itsuji, Arata, Odagiri Jô, Fuji Sumiko et Emoto Tasuku

Synopsis : Hideo s’est acheté une poupée gonflable qu’il appelle Nozomi. Pour lui, cette poupée est une compagne intime : il l’habille, lui parle, dîne avec elle, et a également des relations sexuelles. Cependant, à l’insu de Hideo, Nozomi, petit à petit s’anime et s’aperçoit qu’elle a été créée avec un cœur. Un matin alors qu’Hideo est parti au travail, Nozomi se lève, s’habille et décide d’explorer le monde extérieur avec les yeux d’un enfant ; elle trouve un travail dans une boutique qui vend des vidéos et fait petit à petit l’apprentissage de la vie des humains, de leurs sentiments et de leur solitude et enfin de leur mort.

Présenté au festival de Cannes en 2009, Air Doll aura reçu des avis plutôt mitigés, avant de débarquer plus tardivement, enfin. Avec Koreeda Hirokazu (Nobody Knows, Still Walking) à la mise en scène et au scénario, on pouvait s’attendre à un grand film. Le verdict après un peu plus de deux heures ? Air Doll est indéniablement un grand film, et en plus, un très beau film. On nous propose donc de suivre une aventure peu commune, les aventures de Nozomi, une poupée gonflable dotée d’un cœur qui va découvrir le monde qui l’entoure. Dans le rôle de la poupée, Bae Doona, actrice Coréenne au parcours intéressant, débutant dans le discutable Ring Virus en 1999 (un remake Coréen de Ring), avant d’apparaître dans de plus prestigieux métrages (Sympathy for Mr Vengeance de Park Chan Wook en 2002, Linda Linda Linda en 2006 ou encore The Host en 2006). Elle joue une poupée gonflable qui vient à la vie, et va s’aventurer dans Tokyo, découvrir donc la vie et les humains. Sur cette base simple (qui ne va pas toujours vraiment évoluer au final), le réalisateur en profite pour dynamiter son film de moments poétiques fonctionnant à merveille, d’un peu d’humour, et d’un message clair et finalement totalement vrai.

Nozomi, après avoir prit vie devant la caméra dans un instant magique de simplicité, va apprendre la vie, tout simplement, au fur et à mesure de ses rencontres, et va surtout se mettre à apprécier la vie, et vouloir faire parti de ce monde. Jour après jour, elle va profiter de l’absence de son propriétaire dont la vie se résume à aller au travail et à passer du temps avec elle, pour s’animer et sortir faire des rencontres, comprendre le monde et peut-être même connaître l’amour. Cette poupée au départ vide, vide de vie et de sentiments, va se trouver un cœur, et nous montrer un triste constat sur le monde qui l’entoure, et donc, nous entoure tous. Sans jamais forcer le trait ou souligner au gros marqueur noir ses intentions, le réalisateur nous montre sa poupée qui ne demande qu’à vivre, perdue au milieu d’un monde où les hommes, eux, sont déjà vides depuis longtemps à l’intérieur. Koreeda Hirokazu pose comme souvent un regard assez triste sur son pays et notre monde actuel, mais le fait avec une certaine légèreté et surtout une grande honnêteté, laissant alors les émotions du métrage nous envahir avec simplicité.

Il faut dire que le métrage est soigné à tout niveau, entre la mise en scène simple et poétique, mais également, le jeu très juste des différents acteurs, et le score musical discret mais magnifique du groupe World’s End Girlfriend. Mais si les émotions véhiculées par le métrage, tout comme son message ou certaines scènes pertinentes (la mort de la poupée quand elle se dégonfle) font mouche, il faut bien avouer que sur la durée, au fur et à mesure des rencontres, Air Doll s’essouffle quelque peu. Toutes les rencontres de Nozomi ne seront pas forcément utiles au récit ou au texte général du métrage, et c’est bien dommage. Les scènes ne sonnent pas faux, mais semblent parfois dispensables. Heureusement, le réalisateur réserve encore de grands moments pour son final, notamment dans ses derniers instants, et lors de la rencontre entre Nozomi et le créateur de poupées. Et pour toute la palette d’émotions que le film parvient à nous faire ressentir, il serait dommage d’en vouloir au réalisateur s’il s’égare au détour de quelques rares scènes. Air Doll est un film simple et magnifique, et c’est tout ce qui compte.

Les plus

Un film poétique bourré d’émotions
Un message clair
La prestation de Bae Doona

Les moins

Quelques scènes moins convaincantes
Ça s’essouffle un peu par moment

En bref : Poétique, sensible, touchant, et même parfois drôle, Air Doll est un grand film. Parfois simple dans son message, mais beau.

Une réflexion sur « AIR DOLL (空気人形) de Koreeda Hirokazu (2009) »

  1. oui j’ai trouvé que ça s’essouflait un peu alors que j’ai été bluffée par la poésie du tout début quand elle découvre la vie.

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