Resident Evil 6 (2012 – Nanar d’action – Playstation 3)

RESIDENT EVIL 6

2012
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Action
Multijoueur : Oui
Joué et testé sur : Playstation 3
Existe sur : Beaucoup trop de supports

Synopsis : Dix ans ont passé depuis les évènements de Raccoon City. À la suite d’un attentat lancé contre le président des Etats Unis, Leon Kennedu va se retrouver au centre d’un complot aux lourdes conséquences pour l’humanité. C’est l’heure d’une réunion puisqu’à ses côtés, il retrouvera Chris Redfield, mais également Ada Wong et Sherry Birkin, tandis que la jeune Helena va venir lui prêter main forte et que l’énigmatique Jake se retrouve là et pourrait bien être le sauveur de l’humanité.

Depuis sa sortie en Octobre 2012, tout a été dit sur Resident Evil 6. Surtout en mal. Si bien que très rapidement, le jeu s’est retrouvé en vente un peu partout à un prix défiant toute concurrence. À certains endroits, il coûte même moins cher que l’opus précédent sorti quelques années plus tôt, lui aussi peu aimé à sa sortie. L’occasion pour se lancer finalement dans l’aventure à petit prix, et surtout, après l’énorme déception qu’est le jeu, de réévaluer et surtout d’apprécier le cinquième opus. Pour le petit retour en arrière, Resident Evil 5 n’était finalement qu’un copié collé du quatrième, en beaucoup plus beau (passage sur les consoles HD oblige), et en beaucoup moins ambitieux. Nouvelle équipe donc pour ce Resident Evil 6, qui va voir les choses en grand, à la fois pour brosser le fan de base dans le sens du poil, et toujours pour attirer un nouveau public. Et pour se faire, Capcom voit vraiment grand et trouver un moyen pour gonfler la durée du vie du jeu en proposant quatre scénarios, fonctionnant la plupart du temps en binômes (sauf pour Ada Wong, le quatrième scénario), proposant ainsi 4 histoires, que l’on peut refaire pour les trois premières deux fois, pour tester l’autre personnage. Et ainsi, le jeu va tenter de proposer quatre ambiances différentes, quatre styles différents, et va caser dans chacune de ses histoires, qui bien entendu se regroupent, des moments qui vont caresser le fan dans le sens du poil. Resident Evil 6, jeu varié ? Dans le fond, oui. Dans la forme, alors là c’est une autre histoire malheureusement.

Commençons par le général, avant de prendre chaque histoire à part. Visuellement déjà, Resident Evil 6 ne s’avère pas être le plus beau de la saga, malheureusement. Si les effets de lumières sont en général soignés et saisissants, on ne pourra pas dire que l’équipe de Capcom a fait des choix astucieux à d’autres moments. Certains niveaux semblent un peu plus bâclés, et ce dans chacune des histoires. Le jeu a même tendance à être parfois un peu trop sombre, un comble. De plus, le jeu a recours par moment à certains effets de styles ratés, et pires, irritants, comme des niveaux dans la neige en pleine tempête où l’action devient tout simplement illisible. Des soucis de ce genre, il y en aura des tas. On pourra se retrouver sur un toit minuscule avec 50 ennemis et là c’est le drame. Capcom voit grand, trop grand, et le résultat paraît la plupart du temps extrêmement brouillon. Pour ne pas aider, la caméra du jeu, que l’on peut faire bouger dans tous les sens, est beaucoup trop sensible pour être adapté au style de jeu. On se retrouve souvent à mourir bêtement, la faute à la caméra qui s’emballe, ou ne se met pas au bon endroit. Parfois, même faire un demi-tour nous fera hurler. Qu’elle est loin la caméra de Resident Evil 4… Si le bilan visuel est mitigé malgré de bonnes choses et surtout de bonnes intentions, on retrouve ce même aspect au niveau sonore. Les musiques parfois restent dans le bon ton et fonctionnent, installant une ambiance, et parfois, elles veulent en faire trop et donnent l’impression de se retrouver devant un bête jeu d’action rendant hommage aux séries B du genre. Si le doublage anglais est de bonne qualité comme souvent, le jeu ajoute pour la première fois une version française, et le doublage en devient ridicule.

Visuel mitigé, score musical mitigé, qu’en est-il du scénario, qui de toute façon n’a jamais été le point fort de la saga ! Et bien ici, on touche un peu le fond. Après le Virus-T, le virus-G, le virus Progenitor, et même Veronica, les scénaristes nous sortent un nouveau virus histoire de continuer d’explorer l’alphabet avec le Virus-C. Certains rebondissements dans l’histoire (les histoires) seront dignes d’une bonne vieille série Z horrifique et feront rire, alors que d’autres moments s’avèrent mieux trouvés, même si ça ne vole pas franchement bien haut, comme souvent. L’histoire avance à grands coups de rebondissements tellement gros qu’ils sont prévisibles et qu’en les anticipant, on espérait que les développeurs n’iraient pas dans cette direction. Bref, encore un point très mitigé, passons à la maniabilité. Grâce à des ajouts, certains points font mouches, et d’autres irritent. Les personnages se veulent plus souples, courent plus vite, font parfois des coups violents au corps à corps, et avec la nouvelle caméra, on s’y perd vite et certains passages sont ingérables. Les développeurs usent et abusent des QTE (Quick Time Event) dés qu’ils le peuvent, si bien que certains passages sont tout simplement ratés. On peut ainsi survivre à l’enfer, être fier de soit, et mourir bêtement d’un coup à cause d’un trop plein de QTE juste ensuite. La visée est très imprécise, en se voulant réaliste, tirer deux coups de pistolets d’affilé et votre viseur se retrouvera au-dessus de l’ennemi. Réaliste oui, mais quand on a 20 ennemis devant soit, vite gavant. Caméra folle, rendu approximatif, QTE abusifs, même niveau maniabilité, Resident Evil 6 déçoit. Et comme le jeu commence par un rapide prologue blindé quasi intégralement de QTE, on s’énerve, on crie, on insulte le jeu, on ne veut pas continuer. Et c’est là qu’on a le choix de notre personnage, et donc de notre scénario. Passons donc à chaque histoire séparément.

Première histoire : Leon et Helena. Retrouver Leon (Resident Evil 2, Resident Evil 4) fait toujours plaisir. Plus vif que jamais, il se tape l’histoire voulant se rapprocher le plus de l’univers des premiers Resident Evil. Le début mise sur l’ambiance, avec des décors sombres et peu éclairés, des éclairs, de beaux effets de lumière, une université, un cimetière, puis bien entendu un labo souterrain (comme d’hab hein…), des retrouvailles avec Ada Wong, des rues dévastées comme dans Resident Evil 2, une cathédrale (oui comme dans Resident Evil 4), même le métro. Sans être exceptionnelle, la faute aux soucis dits plus hauts (QTE, caméra, ennemis parfois trop nombreux), l’histoire de Léon est sans doute celle qui s’en sort le mieux, sans pour autant retrouver l’âme des jeux de base. Certains moments fonctionnent, la traversée des rues rappelle bien le début de la saga, tout comme le cimetière. Mais le souci, c’est que sur les cinq chapitres de son histoire, certains ne tiennent pas la route. Si le premier fait plaisir et que le second reste sympathique, on va vite s’énerver sur le troisième chapitre (avec des passages sous l’eau complètement immaniable), avant que l’action pure ne revienne sur le devant de la scène dans les deux derniers chapitres, avec un boss de fin étonnement simple, mais que l’on affrontera plus de cinq fois. Reste que le chapitre se déroulant en Chine, bien que trop blindé d’action, fonctionne relativement bien et permet de croiser des personnages d’autres scénarios. Bref, mitigé, malgré de très bons moments (ne soyons pas trop sévère) et d’autres moins bons.

Après avoir terminé son histoire en 7 heures environ, on peut passer aux autres histoires. En seconde position, Chris et Piers. Orienté totalement vers l’action, ce scénario s’avère indéniablement le moins bon. Il suffit d’avancer et de tirer, sur tout ce qui bouge. Le soucis, c’est que les munitions se font plutôt rares, et que dans la confusion générale, les tirs têtes se font rares aussi. On tire souvent à côté, on perd des balles, et on comprend que notre coéquipier contrôlé par la console, lui, a munitions infinies. Une zone dure ? Laissez le faire le ménage puis avancez. Une technique de jeu peu passionnante, pour une histoire pas hyper passionnante aussi, avec des moments énervants (le boss qu’il faut fuir et où la caméra nous laisse bloqué contre un mur, entrainant un game over direct). Pour faire plaisir aux fans, on retrouvera quelques éléments des anciens épisodes, comme le troll géant, mais encore plus géant, qu’il faudra affronter dans une ville en ruine. L’histoire de Chris est la plus faible, avec en prime un peu de patriotisme à la fin, des moments prévisibles, énervants, de l’action, de l’action et de l’action. L’histoire aura beau nous donner des informations complémentaires des autres scénarios, rien à faire. Vite lassant (c’est le scénario que j’ai terminé en dernier).

On passe ensuite à Jake et Sherry (Sherry Birkin, de Resident Evil 2, qui a grandit donc). Pour faire plaisir aux fans, les développeurs rajouteront un ennemi invincible, ici pour rappeler le Nemesis du troisième opus. Dommage que les affrontements avec le colosse soient parfois bien difficiles, alors que ce qui précède et suit est d’une simplicité extrême. Un poil mieux que l’histoire de Chris, ce scénario va alterner le bon et le moins bon, un peu comme pour le scénario de Leon. On aura quelques phases sympathiques en Europe de l’Est, des phases où l’on doit se faire discret, et ces fameux moments prise de tête, comme par exemple lors des affrontements avec le colosse, le passage dans la tempête, où les passages scriptes du jeu qui ne veut plus nous laisser de liberté. Puisqu’en plus de nous indiquer par une petite flèche où il faut aller et surtout la distance restante avant d’y arriver (Resident Evil 6 : un jeu pour les nuls ?), le jeu va se permettre de nous « offrir » des moments où l’on doit faire les choses d’une certaine manière, et pas d’une autre. Une clé à récupérer et où vous devez distraire l’ennemi pendant que votre coéquipier récupère la clé peut vite devenir l’enfer, car même si la clé est à nos pieds et que l’on peut l’attraper, le jeu n’a pas été prévu ainsi, et c’est game over direct… Sympathique !

Et pour finir le jeu, un scénario supplémentaire nous met dans la peau de la belle Ada Wong. Et là, après l’action non stop et le pseudo retour à l’ambiance de l’original, le jeu veut encore nous emmener ailleurs, ici, l’infiltration. Mais attention, n’attendez pas de l’infiltration façon Metal Gear Solid, non, loin de là. Ici, il suffit d’avancer et de tuer l’ennemi dans son dos. Ils font toujours le même trajet, limité, donc le challenge n’est pas bien élevé, et s’avère même rapidement répétitif. Moins bourrin (sauf certains moments vers la fin), ce dernier scénario fait mieux que Chris et Jake, sans pour autant être exceptionnel. Un poil plus court, il nous montre une partie de l’histoire un peu plus prenante et moins conne que les autres, et jouer Ada dans son pantalon en cuir qui va avancer dans des conduits d’aérations avec la caméra juste derrière elle fait plaisir (oui, c’était inutile de le dire, mais on prend du plaisir dans ce jeu comme on peut). Certaines phases d’action (en hélicoptère) ne sont pas fameuses, mais les phases énervantes sont suffisamment rapides pour faire passer la pilule. Arrivé au bout de cette histoire, et donc du jeu (que l’on peut faire en 4 modes de difficultés, et refaire avec les autres personnages), Resident Evil 6 est bancal, peu glorieux, pas non plus mauvais, mais dispensable. Long à défaut d’être passionnant sur la durée (le finir à 100% sera mission impossible), les développeurs rajoutent une tripotée de modes online, un mode survie, un mode où l’on peut jouer des monstres, et un mode mercenaire à la difficulté revue à la hausse (avant, un 20 000 points donnait un rang C, là, E)… Des modes en pagaille, parfois dispensables, parfois amusants, mais rien d’exceptionnel encore une fois. Sans doute l’épisode de trop.

Les plus

Quelques bons moments, notamment avec Leon et Ada
Des clins d’oeil aux originaux
Très long

Les moins

Maniabilité « spéciale »
Caméra folle
Des choix discutables
Le scénario de Chris, catastrophique
Trop d’action
Bancal de bout en bout

En bref : Resident Evil 6 est une déception de taille. Long mais inégal, il a de grandes faiblesses à tous les niveaux. Il y a des qualités bien entendu, tout n’est pas aussi sombre que le graphisme du jeu par moment, mais parfois on s’énerve plus que l’on ne prend de plaisir à jouer.

3 réflexions sur « Resident Evil 6 (2012 – Nanar d’action – Playstation 3) »

  1. Que dire de plus ? Rien ! Tellement déçu également de ce 6ème opus.
    En temps que jeu d’action lambda, il est plutôt bon mais en tant que numéro 6 de la licence RE, il est vraiment mauvais.
    Le meilleur moment est, comme pour toi, celui avec Leon.
    Soi disant Capcom avait décidé de revenir au source de RE. Mouais. Je me demande quelles sources quand même !

    1. Oui en jeu d’action, on va dire « plutôt bien » car la caméra bien chiante quand même…
      Je n’ai pas vu de retour à la source non plus… si pour eux retourner à la source, c’est mettre des clins d’oeil (un pseudo Nemesis, une cathédrale, un passage dans les rues, des persos), c’est peu…

      1. Entièrement d’accord ! Juste par curiosité, si un jour, il annonce un 7, j’ai hâte de voir la gueule de ce nouveau jeu. Peut-être un FPS ! lool

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