HANA-DAMA (華魂) de Satô Hisayasu (2014)

HANA-DAMA

Titre original: Hana Dama – 華魂
2014 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h46
Réalisation : Satô Hisayasu
Musique : Takakuwa Hajime
Scénario : Imaoka Shinji

Avec Sakuragi Rina, Nakamura Eriko, Shinamura Maika, Asaya Shun, Fujiwara Kei, Suwa Taro et Iijima Daisuke

Synopsis : Mizuki arrive dans un nouveau lycée suite à une relation avec un des professeurs de son ancien lycée qui lui aura valût un avortement. Malheureusement, elle devient rapidement la victime de ses nouvelles camarades de classe, tandis que ces parents ne lui font pas confiance et perdent pied peu à peu également. Elle va tenter de rester forte et se liera d’amitié avec Kirie et Shibanai, eux aussi victimes d’humiliations.

Satô Hisayasu se fait rare, très rare. Alors qu’il avait commencé dans les pinkus dans les années 80, il aura marqué plus d’un spectateur en signant en 1996 Naked Blood, filmé qu’il aura filmé avec trois fois rien en seulement quelques jours. Un choc intéressant, gore, choquant, aux thématiques rapprochant énormément son film au cinéma de Cronenberg. En 2010, il nous livrait un film un peu plus sage avec Love and Loathing and Lulu and Ayano, un film néanmoins assez intéressant. Hana-Dama lui retourne un peu aux sources, à son Naked Blood, en se faisant fou, cruel, sanglant, sexuel, dérangeant, intéressant, délirant, mais néanmoins moins maîtrisé qu’un Naked Blood à bien des égards. Découpé clairement en deux parties, Hana-Dama est un film s’adressant avant tout à ceux qui ont le cœur bien accroché. La première partie, durant tout de même une bonne heure, nous montre le quotidien de trois personnages, et en particulier Mizuki. Nouvelle élève, elle vit avec le poids de ses actions passées sur le dos, notamment un avortement, raison de son déménagement avec ses parents et de son changement d’établissement. Que ce soit au lycée ou chez elle, Mizuki n’a pas un moment de répit, entre les humiliations de ses camarades de classe et la folie ambiante du foyer familial, où ses parents semblent devenir de plus en plus fou d’un jour à l’autre.

D’ailleurs, pour jouer ses parents, l’on retrouve quelques vétérans du cinéma de genre assez underground, avec dans le rôle du père Suwa Tarô (Uzumaki, Ju-On, Oneechanbara) et dans le rôle de la mère Fujiwara Kei (Tetsuo, Organ). Le reste du casting sera constitué de parfaits inconnus, ce qui nous permet de « souffrir » avec eux durant toute la première partie du métrage. Car oui, Hana-Dama va loin et ne nous laisse pas le temps de respirer, le quotidien de Mizuki, qui se lie rapidement d’amitié avec Kirie et Shibanai, eux-aussi maltraités, devenant de plus en plus dur et malsain. Surtout qu’outre ses camarades de classe, Mizuki en rajoute une couche une fois chez elle, comme pour se punir de ses actions passées, qu’elle ne se pardonne pas. Rapidement, on croit savoir où le film veut en venir, en voyant l’amitié grandissante entre ses trois personnages dont la vie devient de plus en plus dure. Il n’en est rien, le film allant toujours plus loin, à base de passage à tabac, d’humiliations par les professeurs eux-mêmes, et même de viols. Oui ça va loin, c’est brut, filmé sans concession avec une photographie naturelle et de longs plans fixes.

Seulement le spectateur ne connaissant absolument pas la carrière du réalisateur et certains de ses débordements passés vont tomber de haut lorsque la dernière partie du métrage se lance, la partie de tous les excès, de toutes les possibilités, où le film vire sans avoir à se justifier dans le délire gore, expérimental, coloré, allant à fond dans la folie surréaliste. Satô Hisayasu s’exprime sans retenue et prend plaisir à bricoler des effets gore avec deux francs six sous (donc pas beaucoup de yens), et à maltraiter ses personnages sans remords, qu’ils soient secondaires ou principaux. Alors oui, on pourra trouver tout cela un brin gratuit, et c’est totalement le cas. Le réalisateur ne cherche pas à justifier tel ou tel élément, tel ou tel torture, meurtre ou viol, il laisse libre cours à sa fertile imagination quitte à laisser quelques spectateurs sur le carreau, et c’est pour cela que le voir revenir avec Hana-Dama fait énormément de bien malgré quelques ratés, comme quelques coups simulés bien trop voyants. Pour adhérer à Hana-Dama, il faut laisser son esprit rationnel de côté, se laisser guider par l’ambiance et son ressenti face à une histoire qui n’hésite pas à nous surprendre en allant, dirons certains, dans le n’importe quoi.

Les plus

Une ambiance bien pesante
Violent et cruel, ça ne s’arrête pas
De bons acteurs
Pas mal d’excellentes idées

Les moins

Un fond moins passionnant que dans Naked Blood
Quelques coups simulés voyants

En bref : Hana-Dama ne plaira pas à tous. Violent, cruel voir contemplatif dans sa première partie, le film laisse place pour son final à un lot d’expérimentation sans nous laisser souffler.

4 réflexions sur « HANA-DAMA (華魂) de Satô Hisayasu (2014) »

  1. Oh purée ! J’ai regardé en diagonale ta chronique mais il donne grave envie ce film !!! Allez hop, ce sera pour ce soir !!!
    A la base, c’était Hentai Kamen Rider mais tu m’as convaincu de changer. ^^

    1. Je t’ai gâté avec mes critiques aujourd’hui en fait 😀
      Bonne surprise. Et bien entendu, si tu n’as pas vu le NAKED BLOOD du même réalisateur, fonce ^^

      1. Exactement. Un excellent film qui prend aux tripes. La première partie avec les scènes harcèlement sont vraiment énervantes et j’ai ressenti beaucoup de peine pour les 3 « héros ». On a qu’une envie, sauter dans le film pour défoncer la gueule de tous ces persécuteurs (surtout le professeur et le directeur !!!).
        Et la deuxième partie, totalement différente mais vraiment jouissive. J’ai beaucoup aimé voir exploser chaque vice caché des personnages. (comme la professeur plutôt cochonne haha)
        Au final, les plus sains d’esprits étaient les trois pauvres victimes.
        Oui Naked Blood, excellent film !!! La scène de la cuisinière !! haaaaa !! Horrible !!! ^^

        1. La première fois que l’on voit le directeur et le professeur, j’ai du faire une drôle de tête quand ils demandent au personnage de s’habiller en fille !! Et ça va toujours plus loin !
          Ha ha c’est vrai, dommage que cette seconde partie n’aille pas encore plus loin dans le fond, elle semble si courte comparé au reste.
          Tu me donnes envie de me refaire Naked blood ^^

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