PET de Carles Torrens (2016)

PET

Titre original : Pet
2016 – Etats Unis / Espagne
Genre : Thriller
Durée : 1h34
Réalisation : Carles Torrens
Musique : Zacarias M. de la Riva
Scénario : Jeremy Slater

Avec Dominic Monaghan, Ksenia Solo, Jennette McCurdy, Da’Vone McDonald et Nathan Parsons

Synopsis : Seth travaille chez un vétérinaire. En rentrant chez lui un soir, il tombe sur un de ses anciens amours à qui il ne s’est jamais confié, Holly. Il va la suivre pour essayer de lui plaire, et au final, va la kidnapper et l’enfermer dans une cage dans le sous-sol de son lieu de travail.

Petite co-production entre les Etats Unis et l’Espagne, Pet m’a rappelé dans ces grandes lignes tous ces films d’exploitations, pas toujours fameux d’ailleurs, allant du cinéma des années 70 avec les Jess Franco (Femmes en Cages, tout ça) aux obscures et plutôt calamiteuses productions Japonaises récentes (les Missing 44 et ses bien trop nombreuses suites). Une fois lancé par contre, Pet essaye de s’en éloigner un maximum, pour le bonheur des spectateurs, en optant plutôt pour le choix du thriller psychologique, et en prenant bien le temps de mettre en place ses différents personnages. Seth d’un côté, trentenaire bossant pour un vétérinaire, qui adore les animaux et se liera d’amitié avec un chien du chenil qui malheureusement se fera euthanasier, solitaire, et Holly, splendide blonde travaillant comme serveuse, essayant de se remettre d’une rupture difficile et vivant en colocation. Oui, le film préfère jouer doucement, nous présenter son univers et la psychologie de ses personnages, avant d’en arriver à l’emprisonnement du personnage féminin. Et si le scénario grossit les traits (Seth apparaît comme normal bien que très solitaire, et pour une raison inconnue au départ, va jeter son dévolu sur Holly, être obsédé, et ne pas lâcher l’affaire, même lorsqu’il se fera tabasser dans un bar), le film tient malgré tout plutôt la route, la mise en scène est soignée, le rythme agréable. Bref, on ne décroche pas, même si on a du mal à s’impliquer pour les personnages. Moi, on me tabasse dans un bar, ou alors la femme de mes rêves n’arrive même pas à retenir mon nom, je passe à autre chose. Seth non, il insiste, il persiste, et il va faire ce bon gros stalker avant forcément de kidnapper, d’anesthésier et d’enfermer Holly dans une cage dans le sous sol de son lieu de travail.

Normal donc… À partir de là, le film se transforme presque en huis clos, tourné d’ailleurs dans le même lieu que le premier Saw. Et ne s’attachera presque qu’à ses deux personnages principaux. Mais comme on s’en doute, petit à petit, les rôles s’inversent, Holly se montre plus forte qu’on ne le pense, la victime devient manipulatrice, Seth doute de plus en plus, ne sait plus quoi penser, quoi faire. Bref, il a été trop loin et ça se retourne contre lui. Et malgré des choses très intéressantes, bien que parfois révélées trop rapidement (les hallucinations d’Holly), Pet suit son petit bonhomme de chemin, sans réellement surprendre, mais sans être désagréable non plus. Car il évite certains pièges classiques du genre. Ici, pas de nudité, pas de viol, pas de scènes d’ultra violences. Non, un propos simple et classique, filmé efficacement, et se concentrant avant toute chose sur ses personnages. Un vrai thriller psychologique, facile et peu original, mais plutôt bien mené pour que l’on ne s’y ennuie jamais durant 1h30. Alors oui, dans ces grandes lignes, on devine tout à l’avance. Oui, on se doute bien que le gardien de nuit finir par être trop curieux et subira donc un sort peu recommandable, sinon le métrage n’insisterait pas autant sur son personnage. Oui, on sait très bien qu’au final, Holly ne fait que manipuler Seth pour le mettre dans sa poche et avoir une chance de s’en sortir.

Malgré tout, quelques petites surprises sont disposées ci et là, notamment dans la psychologie d’Holly, finalement pas si blanche que ça, et même plutôt réussie d’ailleurs. Même si encore une fois, le film délivrant certaines de ces clés assez tôt, passé la première surprise, le métrage entre dans sa petite routine. Une routine agréable certes. Car le film n’essaye jamais d’être complaisant, et Carles Torrens livre une mise en scène qui parvient à dynamiser l’ensemble malgré le lieu restreint de l’action. Pet se retrouve alors plutôt le cul entre deux chaises. D’un côté, il évite certaines facilités et se fait plus sérieux que de nombreux autres métrages du genre surfant sur cette vague, et de l’autre, il reste beaucoup trop classique et donc avare en surprises. Dominic Monaghan et Ksenia Solo, malgré des facilités dans l’écriture de leurs personnages, fournissent de l’excellent boulot pour nous faire croire à ce qui se déroule sous nos yeux. Quand au final, et bien, s’il reste fidèle au reste du métrage et dans le même ton, encore une fois, on ne pourra pas vraiment être surpris. Pet est donc une production bien troussée, qui fera passer un bon moment, sans trop de fausses notes même si certaines pistes auraient pu être plus développées (le passage avec le flic, finalement inutile), mais qui par son manque de surprises sera également vite oubliée.

Les plus

Bien filmé
Bon duo d’acteurs
Court et bien écrit dans l’ensemble

Les moins

Très prévisible sur toute la ligne
Joue trop vite toutes ses cartes

 
En bref : Petit film de genre sans prétentions, Pet divertira, se laisse voir sur toute la ligne, mais s’il évite pas mal d’erreurs, il ne prend aucun risque non plus.

2 réflexions sur « PET de Carles Torrens (2016) »

  1. Je pensais que tu lui mettrais une meilleure note car majoritairement tu parles de lui en bien. Franchement il a l’air cool je vais essayer de le regarder en streaming en plus Dominic Monaghan est un acteur que j’apprécie beaucoup depuis LOST (eh non pas Le Seigneur des Anneaux ^^)

    1. Ah mais ça reste très divertissant, bien foutu, mais très (trop) prévisible. C’est ça qui en fait juste un film sympa mais pas plus.
      Et bien moi je le découvrais, puisque LOST, pas vu un épisode (moi et les séries…) et Le Seigneur des Anneaux et moi (ouais ouais on lance les pierres).

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