TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL (Tucker and Dale vs Evil) de Eli Craig (2010)

TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL

Titre original : Tucker and Dale vs Evil
2010 – Etats Unis / Canada
Genre : Comédie slasheresque
Durée : 1h29
Réalisation : Eli Craig
Musique : Mike Shields
Scénario : Eli Craig et Morgan Jurgenson

Avec Tyler Labine, Alan Tudyk, Katrina Bowden, Jesse Moss, Philip Granger, Brandon McLaren et Christie Laing

Synopsis : Tucker et Dale profitent d’une simple existence dans la forêt en pêchant et buvant. Mais un groupe d’adolescents débarque et les choses dérapent.

Tucker & Dale, voilà bien la petite comédie horrifique lancée un peu par hasard et qui fait au final du bien par où elle passe. Le spectacle proposé est simple, parodier les films d’horreur, en particulier le slasher, mais le faire de manière intelligente, tout en respectant les codes du dit genre, et sans aller dans l’humour bas de plafond comme dans la plupart des parodies (oui, Scary Movie, je pense à toi, et surtout à toi Scary Movie 5, sur lequel j’aurais tenu 15 malheureuses minutes avant d’abandonner en perdant pas mal de neurones, de bon sens et de fierté). Ainsi ici, tous les clichés, stéréotypes et tout ce que l’on veut du slasher sont présents. Une bande de jeunes qui se rend dans la forêt pour boire, fumer, niquer aussi hein faut pas oublier. Une forêt sombre, mal éclairée, avec des sons étranges la nuit. Puis deux bouseux qui ont l’air effrayants, qui habitent dans cette forêt justement, et aiment faire des travaux dans le coin, en se trimbalant avec des pelles et autres tronçonneuses à la main. Le cadre parfait pour un film d’horreur, les personnages parfaits pour un slasher. Sauf que Tucker & Dale est une parodie, et que nos personnages dont le nom figure dans le titre du film sont les héros, et sont les bouseux. Des bouseux inoffensifs qui n’ont rien demandés à personne, et viennent dans la forêt pour remettre une petite cabane en ordre et y vivre. Le genre de personnages de l’Amérique profonde, un peu niais, que l’on pourrait même décrire par une formule simple : trop bon, trop con. Et nos jeunes ? Et bien encore une fois, ils respectent le cahier de charge, des jeunes qui n’ont pas grand-chose dans le cerveau à part penser à boire des bières, fumer des joints, tenter de faire des choses pas très catholiques entre eux.

Le ton est posé, les personnages également, le spectacle peut alors commencer et surprendre, car Tucker & Dale, s’il est bel et bien une parodie, ne se contente pas de reprendre des scènes connues pour les parodier. Il fait en fait l’opposé, il reprend les codes du genre pour les transposer avec intelligence. Tucker et Dale sont donc nos héros, les jeunes sont involontairement des tueurs psychopathes. Pourquoi ? Et bien parce que lorsqu’ils se retrouvent en forêt et commencent à flipper, tout peut devenir un danger potentiel autour d’eux, et voir un bouseux armé d’une tronçonneuse, ça en fait dans leur petit cerveau un psychopathe en puissance qui va les poursuivre pour les découper en morceaux. Le film se lance véritablement par des quiproquos, et ça ne va pas s’arrêter sur la fin. Le métrage inverse les rôles, respecte les deux genres qu’il aborde, et parvient à nous faire rire de ces situations. Et bien entendu, il nous offre également une final girl (sublime Katrina Bowden, à la carrière malheureusement… limitée nous dirons pour être gentil : Nurse 3D ou encore Hold Your Breath), des meurtres, du gore, encore et toujours des quiproquos, et une mise en scène soignée pour seulement 5 millions. Et mon dieu que les mises à morts sont jouissives, alors que tournant toutes autour du même schémas, à savoir les accidents. Les victimes, et donc par extension, les personnages adolescents, sont tournés en ridicule et ça fait du bien.

Et Tucker et Dale eux deviennent totalement attachants, les vrais héros du film, ceux qui ont la tête sur les épaules, et heureusement, sinon le film tournerait court. J’aurais pensé plusieurs fois pendant la vision aux films d’Edgar Wright avec Simon Pegg et Nick Frost pour la qualité d’écriture et surtout la générosité dans la parodie d’un genre en particulier, notamment sur Shaun of the Dead et Hot Fuzz (oui, Le Dernier Pub, je n’aime pas du tout). Alors certes, Tucker & Dale s’épuise un peu sur la fin, livrant un final un peu moins délirant, un peu plus sérieux, et surtout que l’on voit venir à des kilomètres, se faisant sans doute moins ingénieux ou ayant fait le tour de ce qu’il avait à raconter, mais avant que cela n’arrive, on se retrouve devant une parodie vraiment drôle durant 1h20, et c’est un miracle en soit. Ou alors je suis trop sévère envers les comédies. Son gore tâche, certaines scènes amusent, d’autres font vraiment rire, ces personnages sont attachants, on va très souvent se faire des facepalm devant les réactions improbables de nos jeunes cons… je veux dire jeunes adolescents, et on retiendra qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, que cela mène à l’intolérance, et ici, à la stupidité et au carnage. Un film bien rafraichissant en tout cas, j’ai hâte de voir ce que le réalisateur fera par la suite.

Les plus

Une parodie bien trouvée du genre
Par moment très drôle
Des personnages attachants
Les meurtres… par accident

Les moins

Un final un peu décevant

 
En bref : Tucker & Dale fait du bien, il s’agît bien d’une parodie intelligente ici, ce qui est bien trop rare. Un film qui respecte les codes à la fois du slasher et de la comédie pour un excellent spectacle.

6 réflexions sur « TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL (Tucker and Dale vs Evil) de Eli Craig (2010) »

    1. Hey hey coucou toi 🙂
      Oui passé inaperçu, DTV en France en même temps donc déjà moins de visibilité. (et oui, j’ai eu l’idée de mettre ma critique après avoir vu le titre dans ton article publié par accident haha).

  1. Même cheminement que pour le film Zombieland, je l’ai découvert totalement par hasard en ne m’attendant absolument à rien et j’ai adoré ! Résultat, les deux sont devenus des films doudous que j’aime bien me repasser, sans jamais m’en lasser.

    1. Zombieland je l’ai revu avant hier justement, quel hasard 😀 Le genre de films que je me refais lorsque je suis un peu fatigué et que du coup je cherche un film fun, pas prise de tête, et que je sais avec certitude que je ne pourrais pas m’endormir devant.
      Quand une comédie respecte le genre qu’elle parodie, c’est souvent poilant, et il faut surtout j’ai l’impression des acteurs talentueux et attachant, qui font rires sans en faire trop, ce qui est le cas ici.

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