BITE de Chad Archibald (2015)

BITE

Titre original : Bite
2015 – Canada
Genre : Horreur
Durée : 1h28
Réalisation : Chad Archibald
Musique : Steph Copeland
Scénario : Jayme Laforest
Avec Elma Begovic, Annette Wozniak, Denise Yuen, Jordan Gray, Lawrene Denkers, Barry Birkberg et Daniel Klimitz

Synopsis : Alors qu’elle se rend à son enterrement de vie de jeune fille, la future mariée Casey est victime d’une étrange mais a priori inoffensive piqûre d’insecte. C’est le début d’un long calvaire pour la jeune femme…

Après des premiers pas à la mise en scène en 2005, Chad Archibald continue à la production, en créant Black Fawn Films. Avec ses fidèles collaborateurs, il lance pas mal de petites productions horrifiques Canadiennes, notamment Antisocial en 2013. La mise en scène, il y touche toujours de temps en temps, avec Neverlost en 2010, puis The Drownsman en 2014. Des métrages pas inoubliables mais des séries B sérieuses et faite avec passion, un mot simple mais qui semble manquer à tellement de petites productions fauchées tournées juste par appât du gain. Bite est le dernier long métrage de Chad Archibald donc. Après avoir touché avec The Drownsman à l’horreur suggestive, puisque l’on ne voyait au final pas grand-chose, il se lance dans une horreur bien plus visuelle ici, qui n’est pas sans rappeler le cinéma de David Cronenberg, toutes proportions gardées bien entendu. Mais attention, Bite reste une petite série B au final inoffensive, bien que fort sympathique, et n’a aucun autre but que celui de divertir et de donner quelques sensations fortes à l’amateur du genre. Et en ce sens, c’est une réussite, alors que ça commençait très mal. Oui, pendant 10 minutes, on se demande ce qui est arrivé au réalisateur. Lui qui nous avait prouvé par le passé qu’il savait filmé, éclairer un décor, jouer sur les ambiances. Et bien là, pendant 10 minutes, nous nous retrouvons à suivre des amies en mode found footage. Caméra qui tremble, personnages qui crient, lumières pas extraordinaires. Ergh, ça fait mal !

Cela fait vraiment peur pour la suite, et c’est pour cela que passé ce prologue, lorsque finalement le film démarre réellement, et est filmé de manière traditionnelle, on retrouve le savoir faire de l’équipe de Black Fawn Films. Et là immédiatement, la sauce prend beaucoup plus. Bite nous raconte donc l’histoire de Casey (Elma Begovic, convaincante), qui se fait piquer par un insecte lors d’un voyage d’enterrement de vie de jeune fille avec ses amies. À son retour à la ville et donc à la vie quotidienne, elle se rend compte que la piqure s’infecte, et que les effets secondaires sont plutôt spéciaux. Alors quand en plus la dame stresse pour son futur mariage puisqu’elle doute d’elle-même, et que la propriétaire de l’immeuble est sa future belle mère qui ne l’apprécie pas vraiment, sa vie bascule en enfer. Une base relativement simple, pour une histoire se déroulant énormément dans l’appartement de Casey (ouais, encore un presque huis clos, mais vite justifié) et qui peut faire penser à La Mouche de Cronenberg. Petit à petit, Casey commence à changer, autant dans son comportement, dans ses pulsions, que bien entendu, son physique. Le film n’invente rien, je l’avais dis plus haut, mais ce qu’il propose, il le fait bien. Visuellement, tout comme au niveau sonore, le film est suffisamment travaillé pour nous accrocher durant 1h30.

Tout n’est pas parfait, notamment on se demande bien pourquoi, quand Casey remarque sa piqure infectée sur sa jambe, elle ne file pas directement chez le docteur ? Oui, comme pour The Drownsman du même réalisateur, le film part d’un concept fort mais ne développe jamais ses personnages à fond. Son concept lui fonctionne, car il faut avouer que les insectes, ce n’est pas très beau, alors une femme qui se change en insecte, ça peut foutre la trouille. À ce niveau, les effets spéciaux du métrage ainsi que les quelques scènes cauchemardesques sont très réussies, l’ensemble sans CGI a de la gueule, et on a vraiment l’impression de vivre enfermé avec Casey dans son appartement devenant de plus en plus crade et surtout gluant de partout, voir dégoulinant. Dans le même ordre d’idée, le film peut quelque peu rappeler Contracted également, même si le transformation mentale et physique du personnage n’est pas tout à fait la même. Et si l’ensemble est rythmé, parfois prenant, correctement filmé, et que l’actrice principale fait le boulot, on regrettera juste, comme beaucoup des autres productions de la même boite, que le métrage soit finalement assez prévisible, comme s’ils n’arrivaient jamais à se détacher de leurs influences. Ceci dit, tant qu’ils filmeront leur histoire sérieusement, cela me va.

Les plus

Une série B sérieuse
Ambiance sympathique
Des effets spéciaux convaincants

Les moins

Quelques incohérences
Prévisible

En bref : Bite est une série B très sérieuse, lorgnant du côté de La Mouche. C’est carré et bien foutu, assez pour plaire à l’amateur.

3 réflexions sur « BITE de Chad Archibald (2015) »

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