PEUR BLEUE (Deep Blue Sea) de Renny Harlin (1999)

PEUR BLEUE

Titre original : Deep Blue Sea
1999 – Etats Unis
Genre : Requins faisant des créneaux
Durée : 1h45
Réalisation : Renny Harlin
Musique : Trevor Rabin
Scénario : Duncan Kennedy, Donna Powers et Wayne Powers
Avec Thomas Jane, Saffron Burrows, LL Cool J, Jacqueline McKenzie, Michael Rapaport, Stellan Skarsgard et Samuel L. Jackson

Synopsis : Sur une ancienne base de ravitaillement de sous-marins perdue au milieu de l’océan, une équipe de biologistes se livre à des manipulations génétiques sur le cerveau des requins dans le but de trouver un remède contre la maladie d’Alzheimer. L’expérience tourne mal, les requins sont différents, leurs capacités ont évolué… Ils vont alors se déchaîner et attaquent la plate-forme, fragilisée par une tempête dans le même temps. La terreur règne dans le bâtiment, et les biologistes doivent trouver la sortie dans ce labyrinthe avant qu’il ne soit trop tard !

Ah Peur Bleue ! Un film, aussi moyen soit-il, qui a une place dans mon cœur pour une raison stupide. Il s’agît de l’un des premiers DVD qui avait rejoint ma collection au début des années 2000. Nostalgie à part, oui, Peur Bleue c’est plutôt mauvais, et je préférerais me rappeler du tout premier DVD que j’avais acheté, c’est-à-dire Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (et Orange Mécanique juste derrière). Voilà, tout ceci de côté, parlons peu mais parlons bien. J’avais toujours considéré Peur Bleue comme un de ses mauvais films sympathiques. Ceux qui ne sont clairement pas bons, à beaucoup de niveau, mais que de temps en temps, par des soirs de grande fatigue une fois tous les 5 ou 6 ans, on se refait avec plaisir. Sauf que le souci de Peur Bleue, c’est que comme on dit souvent, le temps est une p**e, et entre 1999 et 2018, il y a bien des changements. Oui, Peur Bleue souffre de CGI tout simplement dégueulasses. Ce n’est clairement pas la faute de son budget, au dessus des 60 millions tout de même, mais plutôt de… de son époque de tournage. Oui, le film est sorti en Juillet 1999 aux Etats Unis, d’où un tournage en 1998, et le numérique de cette époque, ce n’était clairement pas franchement ça. À quelques exceptions près oui, comme Matrix en 1999 également. Mais il suffit de voir dans les mêmes années Los Angeles 2013 de Carpenter (que j’adore malgré tout), Hantise en 1999 ou tout The Faculty de Rodriguez pour comprendre que le numérique des années 90 vieillit extrêmement mal.

Voilà un point qui ne va pas jouer en la faveur du film, Peur Bleue n’était même pas un bon film dés le départ. Bref, Peur Bleue, c’est l’histoire d’une scientifique qui se prend pour Dieu (cliché) et qui va trafiquer génétiquement des requins pour agrandir leur cerveau et ainsi développer une substance qui pourra guérir nos maladies à nous. Le labo est sous-marin forcément, et comme tout va mal, on envoi un riche investisseur sur place pour, au choix, clore le projet, ou le continuer. Premier bon point qui donne un capital sympathie immédiatement au métrage, son casting. Oui, on a Thomas Jane (The Mist) en chasseur de requins, Stellan Skarsgard (Nymphomaniac, Dogville, L’Exorciste au Commencement) en scientifique un peu béta et Samuel L. Jackson (Pulp Fiction) en riche. Un bon casting, avec lequel le réalisateur va s’amuser, faisant mourir pas forcément ceux auxquels on s’attend en premier. Ensuite, la mise en scène, si elle est loin d’être exceptionnelle, fait du plutôt bon boulot. Renny Harlin était encore dans une période clémente de sa carrière à ce niveau là, loin du carnage de L’Exorciste au Commencement, loin de l’ennui mortel de Cleaner. Il livre même quelques scènes intéressantes, comme celle de la cage d’ascenseur inondée, dont le plafond est en feu. Bon alors qu’est ce qui cloche dans Peur Bleue ?

Et bien, on a beau avoir un bon casting, quelques scènes excellentes et des requins, ça ne fait pas un bon film pour autant. Car oui, à côté… On a donc un scénario qui accumule les clichés et les imbécilités de tous les côtés. Oui, on a un cuisto qui parle à son perroquet et balance des vannes (vous savez, le noir rigolo des blockbusters quoi), les habituels rebondissements, les habituelles attaques pile quand on se croit en sécurité. Mais tout ceci n’est rien à côté de la grosse erreur du film. Car oui, même en rendant les requins plus intelligents, désolé, mais UN REQUIN NE FAIT PAS DE CRÉNEAUX, NI DE MARCHE ARRIÈRE !!!! Messieurs les scénaristes, un requin n’est pas une voiture ! Alors quand on double ces stupidités avec des CGI franchement dégueulasses, on ne peut même plus en rire aujourd’hui. Reste que lorsque les requins ne sont pas numériques, ça a clairement de la gueule, comme lors de la scène où Stellan Skarsgard perd son bras. Le métrage se permet même quelques moments sanglants bienvenus, lorsqu’ils sont fait avec de vrais effets sur le plateau. Alors, Peur Bleue, toujours un plaisir coupable 19 ans après sa sortie ? Plus vraiment, contrairement au bon vin, l’âge ne fait pas que du bon…

Les plus

Quelques très bonnes scènes
Les vrais requins ou en animatronics

Les moins

Les CGI
La stupidité du scénario
Que de clichés
Franchement moyen à tous les niveaux

En bref : Peur Bleue est stupide, cliché, et souffre de CGI archi datés et ridicules aujourd’hui. Il passe donc de plaisir coupable à mauvais film.

4 réflexions sur « PEUR BLEUE (Deep Blue Sea) de Renny Harlin (1999) »

  1. Vu une fois, lors de son premier passage sur TF1… J’en garde le souvenir d’un bon p’tit B décomplexé et qui s’assume comme tel. Mais je veux bien te croire quand tu dis que le film et ses effets ont pris un sacré coup de vieux ! Néanmoins, comparé à la sharksploitation de chez The Asylum, ce Peur Bleue ressemble à du Orson Welles. Et Renny a fait même pire depuis…

    1. Ça a clairement vieillit. Je ne fais d’habitude pas franchement attention à l’âge d’un film, et ça restait un plaisir coupable décomplexé que je pouvais revoir avec plaisir de temps en temps. Mais maintenant ça pique clairement les yeux.
      The Asylum, c’est comme le père Harlin, j’ai totalement lâché. Sharknado 1 ça faisait rire, le 2 c’était un copié collé, le 3 j’ai dit adieu à la société 😉 Harlin je crois que j’ai arrêté en réalité à son Cleaner, que j’avais acheté en brocante à 1 euros, et où il ne se passe rien du début à la fin.

  2. Dans la catégorie « film de requins », je le trouve sympa quand même celui-ci. Revu l’an passé je crois. Pour être certain, je suis retourné voir sur IMDB, et je lui avais mis 6/10.

    1. Le pire c’est que pendant des années, je le défendais ce film, c’était même un des tout premiers DVD que j’avais acheté après être passé sur ce support (avec A CLOCKWORK ORANGE et EYES WIDE SHUT, la cinéphilie qui partait déjà d’un extrême à un autre il y a 20 et quelques années haha). Bref, je le voyais même assez souvent, puis je l’avais un peu oublié, et en le revoyant, ça m’avait fait mal… Je sais pas, mes souvenirs avaient du déformer le film et en imaginer un meilleur à tous les niveaux…

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