MANIAC COP 3 (Maniac Cop III: Badge of Silence) de Alan Smithee (1993)

MANIAC COP 3

Titre original : Maniac Cop 3 Badge of Silence
1993 – Etats Unis
Genre : Policier / Horreur
Durée : 1h25
Réalisation : Alan Smithee (William Lustig et Joel Soisson)
Musique : Joel Goldsmith
Scénario : Larry Cohen
Avec Robert Davi, Caitlin Dulany, Gretchen Becker, Paul Gleason, Jackie Earle Haley et Robert Z’Dar

Synopsis : Un étrange rituel vaudou ramène l’ancien flic Matt Cordell à la vie après le carnage du précédent film. Pendant ce temps, Katie Sullivan, une policière, est gravement blessée alors qu’elle intervient dans une pharmacie pour sauver une otage.

En tant que réalisateur, William Lustig n’a pas une carrière énorme. On le connait d’ailleurs surtout pour le slasher Maniac en 1980, puis la saga Maniac Cop initiée en 1988. Le premier film, réalisé par William Lustig, et écrit et produit par Larry Cohen, étant au final une série B très solide, avec en plus quelques bonnes têtes au casting (Bruce Campbell). Ce mélange de film policier et de slasher aura marqué les esprits, et Maniac Cop 2 débarque en 1990, en changeant doucement la formule, pour une violence plus accrue, plus comic book dans un sens, le flic tueur Matt Cordell devenant indestructible et quelque peu zombifié. La saga ne pouvait plus en rester là, et un Maniac Cop 3 est mit en chantier. Mais de nombreuses choses ne se passent pas très bien, le scénario est sans cesse réécrit, et quand William Lustig livre son montage, il est bien trop court (environ 50 minutes), et il refuse de tourner les scènes supplémentaires voulues par les financiers. Joel Soisson, producteur du film et futur yes man pour Dimension Films (autant en scénariste, producteur que réalisateur), tourne alors environ 30 minutes de scènes supplémentaires. Le film sort, et finalement, lors de la sortie Blu-Ray du film en Amérique, William Lustig en profite pour retirer son nom au poste de réalisateur. Le film devient donc officiellement un film signé Alan Smithee, ce qui n’est jamais bon signe avouons le (rappelons nous Hellraiser Bloodline). Voilà donc qui n’augure rien de bon. Et aucune surprise en regardant Maniac Cop 3, nous sommes devant un film bancal à bien des niveaux.

Car Maniac Cop 3 ne sait jamais où aller. L’intrigue par exemple incorpore beaucoup d’éléments, beaucoup de personnages, beaucoup de pistes, mais beaucoup ne semblent mener nulle part, ou tout simplement ne pas aller avec ce qui se trouve à côté. Et cela commence dés la scène d’ouverture nous montrant la résurrection de Matt Cordell grâce à un rituel vaudou. Pourquoi pas après tout, mais plus le film avance, plus on se demande pourquoi. Quel intérêt a ce mec à ramener Matt à la vie ? On ne le saura pas. Et les rares scènes avec ce brave monsieur ne viennent qu’amener un peu plus de flou, ne donnant au retour de Matt qu’un simple prétexte pour un nouveau film. Robert Davi du précédent film reprend son rôle de flic dur à cuir et aura droit à une gentille histoire avec une docteur, peu crédible. De l’autre côté, sa relation avec la flic blessée au début est déjà plus crédible et plus intéressante. On notera aussi la présence au casting de Jackie Earle Haley (Watchmen, Freddy le remake) dans un rôle de psychopathe, chose qu’il fait bien par ailleurs. Mais cela ne sauve aucunement le film, qui s’éparpille et s’étire même parfois un peu en longueur à force de vouloir aller partout à la fois.

L’humour noir est par moment présent et donne une impression étrange lorsque l’on connait la façon dont William Lustig nous montre en général la jungle de la ville, de manière glauque. Voir le Maniac Cop envoyer un passant dans les airs avant de vider son chargeur sur lui semble too much. Mais pourtant, malgré son côté totalement impersonnel et bancal, Maniac Cop 3 contient par moment quelques bonnes scènes, que ce soit dans l’ambiance ou dans l’action. Pour l’ambiance, quelques scènes à l’hôpital mi-parcours mettant en scène notre flic montre qu’il y a du potentiel. Pour l’action par contre il faudra surtout attendre la dernière partie, enchaînant alors fusillades et courses poursuites en voiture, comme pour nous rappeler le mélange policier et horreur des deux précédents opus. Ça fonctionne dans l’immédiat, les scènes donnant alors du peps à l’histoire général, mais l’ensemble semble malgré tout un peu trop souvent forcé pour être véritablement plaisant. Malgré tous ces déboires de production, et le fait que l’on ne saura pas vraiment ce qui a été filmé par William Lustig ou par Joel Soisson, les deux sous pression des investisseurs de toute façon, Maniac Cop 3 est filmé de manière plutôt propre, certains plans ont clairement de la gueule, l’ensemble est très pro. C’est dans sa logique et son scénario que le bat blesse. Et que Maniac Cop 3 ne se fait pas toujours intéressant à suivre. La saga renaîtra peut-être de ces cendres avec le futur remake prévu, produit par Lustig et Nicolas Winding Refn.

Les plus

Quelques scènes bien troussées
De manière générale, le film a de la gueule

Les moins

Beaucoup d’éléments inutiles
D’autres qui ne sont pas assez développés
Bancal

En bref : Un troisième et dernier opus bien bancal qui aura eu bien des soucis pour voir le jour, et ça se ressent très souvent. Quelques bonnes scènes à sauver, mais un opus très faible malgré tout.

5 réflexions sur « MANIAC COP 3 (Maniac Cop III: Badge of Silence) de Alan Smithee (1993) »

  1. Je ne connaissais pas cette série des Maniac Cop, peut-être que je me pencherais dessus un de ces 4. J’avais une question à te poser qui n’a rien à voir avec ce film. Toi qui est fan de film d’horreur et qui a l’air d’en connaître un paquet. Je recherche un film d’horreur que j’ai vu étant jeune mais je ne me rappelle pas de grand chose. ça doit dater des 90’s et c’est une ville où tous les habitants ont disparus, une petit équipe (plutôt des scientifiques je crois) est envoyée enquêter. La disparition est bizarre et je me souviens par exemple que des toilettes sont fermées à clef de l’intérieur avec personne dedans et que à la fin y’a un chien genre possédé par le diable. Si jamais ça te dit quelque chose je suis preneur 🙂

    1. Le premier, même s’il a un peu vieilli, vaut vraiment le coup. Je ne suis après pas fan du tout du second opus, ni de ce troisième donc.
      Alors pour ton film, je dirais qu’il s’agît de Phantoms de Joe Chappelle, avec Ben Affleck, datant de 96. Une ville sans habitants, il y a des toilettes fermées, et un chien, pas possédé, mais bel et bien là. https://lovingmoviesfr.com/2017/04/18/phantoms-de-joe-chappelle/
      Avec les captures, ça t’aidera peut-être à être sûr.

        1. De rien, content d’avoir pu aider 😉
          Après si tu aimes lire, le roman qu’il adapte, « Spectres » de Dean Koontz est bien meilleur, surtout dans sa seconde partie. Mais le film a une ambiance malgré tout sympa, aidé par la musique assez inquiétante dés l’arrivée des personnages dans la ville.

          1. Oui la première moitié du film est plutôt bien, même si Ben Affleck n’est pas très impressionnant en flic. C’est quand ils commencent à expliquer le pourquoi du comment que le film perd tout son mystère. Mais sympa quand même, encore merci

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