READY PLAYER ONE de Steven Spielberg (2018)

READY PLAYER ONE

Titre original : Ready Player One
2018 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 2h20
Réalisation : Steven Spielberg
Musique : Alan Silvestri
Scénario : Zach Penn et Ernest Cline
Avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, Lena Waithe, T.J. Miller, Simon Pegg et Mark Rylance

Synopsis : 2044. La Terre est à l’agonie. Comme la majeure partie de l’humanité, Wade, 17 ans, passe son temps dans l’OASIS – un univers virtuel où chacun peut vivre et être ce qui lui chante. Mais lorsque le fondateur de l’OASIS meurt sans héritier, une formidable chasse au trésor est lancée : celui qui découvrira les trois clefs cachées dans l’OASIS par son créateur remportera 250 milliards de dollars ! Multinationales et geeks s’affrontent alors dans une quête épique, dont l’avenir du monde est l’enjeu. Que le meilleur gagne…

Je l’admets sans honte, cela fait des années que je n’ai pas vu de films réalisés par Steven Spielberg. Depuis les Aventures de Tintin, en 2011 déjà, que j’avais d’ailleurs trouvé sympathique, mais que l’on m’avait trainé voir au cinéma. Sans quoi, j’en serais sans doute resté à l’époque sur mes déceptions précédentes, à savoir le quatrième Indiana Jones et La Guerre des Mondes (pas si mauvais que ça en fait, mais ce final vraiment). Ready Player One me faisait un peu peur au départ, si bien que je ne me serais pas déplacé au cinéma pour le voir. Car même s’il est indéniable que Spielberg a un savoir faire en matière de mise en scène, de cinéma tout court même, nous sommes aujourd’hui tellement dans une époque qui essaye de ramener les spectateurs ayant dépassés la vingtaine dans les salles de cinéma en jouant sur sa nostalgie des années 80 et 90 que le film me paraissait comme une coquille vide sans même en avoir vu un trailer. Mais finalement, il faut bien relativiser, et c’est en me disant qu’un film de Spielberg sera toujours meilleur qu’un film de Zach Snyder ou des autres yes man actuels que je me suis plongé, avec pas mal de réserves, dans l’aventure de 2h20 proposée. Au final, si facilités il y a bel et bien, autant dans la mise en image du monde proposé que dans le fond de l’intrigue, souvent un peu facile et cliché, et bien j’aurais passé un excellent moment dans l’Oasis aux côtés de Parzival, Art3mis, Aech et tant d’autres. Nous sommes donc en 2044, dans un monde apocalyptique (et donc forcément, avec une absence de couleur et pas mal de filtres gris sur l’image), et les habitants se retrouvent tous dans un monde virtuel, l’oasis (et donc, avec beaucoup plus de couleurs, car c’est coooool), à essayer de trouver les 3 clés cachées par le créateur de cet univers à sa mort afin d’hériter de sa fortune, mais également du contrôle de l’oasis.

On se retrouve clairement dans un récit d’aventure à la Spielberg, avec tout ce qu’il faut de méchants manichéens au possible (Ben Mendelsohn ici, qui est souvent très bon en méchant d’ailleurs), de quêtes impossibles, de gentilles histoires d’amour. Un peu comme un Spielberg de la bonne époque, autant lorsqu’il réalisait ce genre de métrages que lorsqu’il en produisait (Les Goonies, Gremlins). Mais en 2018, avec ce qu’il faut de CGI un peu partout, d’avancées technologiques diverses, et avec en prime, les clins d’œil et hommages variés qui débordent de tous les côtés, comme prévu. Car c’était bien là le but du film, et son attrait commercial : blinder le truc à raz bord de références musicales et visuelles à des jeux, films et mêmes chansons, des années 80 voir 70 jusqu’à aujourd’hui. Il ne sera donc absolument pas rare de croiser un T-Rex issu de Jurassic Park aux côtés de la moto d’Akira ou d’un King Kong plutôt énervé, ou de voir le Géant de Fer se battre à côté d’une DeLorean ou d’un MechaGodzilla. Oui, ça ratisse large pour le coup. Et dans ce trop plein d’influences qui débordent littéralement de tous les côtés, dans chaque scène, à chaque plan, Spielberg semble s’éclater, n’en oublie pas pour autant de raconter une histoire (aussi simple et bourrée de facilités soit-elle), et surtout ne torche pas l’ensemble. À aujourd’hui 71 ans, Spielberg prouve surtout qu’il maîtrise la mise en scène et même les effets visuels mieux que beaucoup de jeunes réalisateurs pourtant élevés avec ces technologies, et ça, c’est clairement à saluer, dés l’ouverture du film. La caméra est libre, les plans s’étirent, Spielberg rend élégant sa mise en scène autant dans le monde réel que dans le monde virtuel, bien entendu beaucoup plus libre à tous les niveaux.

Et finalement, malgré pas mal de menus défauts, comme un méchant peu exploité, des facilités scénaristiques pour faire avancer l’aventure (le mot de passe accroché au fauteuil), et même un final un peu convenu et donc inférieur au reste, (et certaines références là juste pour le fan service mais sans aucune autre utilité), et bien Ready Player One reste un spectacle familial tout à fait recommandable et même par moment assez jubilatoire, autant dans ces scènes d’action (la course poursuite du premier tiers du métrage, la bataille finale) que dans certaines scènes à priori plus anodines, comme lorsque les personnages recherchent la seconde clé pour gagner le concours, mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler un des meilleurs moments du métrage. 2h20 durant, le spectateur pourra s’éclater, même si certains éléments lui seront inconnus de base (je ne connais pas du tout les MMORPG et cela ne m’a pas empêché de rentrer dans le délire du film). Mais Spielberg joue le coup de la générosité de tous les instants, et là où l’on aurait pu craindre l’overdose, on retrouve à la place un certain retour des aventures typiques de Spielberg, comme au début des années 80. Oui, on y retrouve ce héros classique et typique de son cinéma, la fille qu’il faut sauver, les challenges pour que le héros se surpasse, mais également la bande d’amis permettant de nous dire que l’amitié, c’est cool. Sans oublier le méchant très très méchant dont l’on ne connaîtra finalement pas grand-chose si ce n’est la finalité de ces intentions (l’argent, et tout contrôler). Et une nouvelle fois, ça fonctionne, même très bien. Et vu que je n’en attendais rien de particulier, c’est une grande victoire pour le métrage.

Les plus

Une aventure typique made in Spielberg
2h20 qui passent très bien
Une bonne maîtrise visuelle
Pas mal d’hommages amusants
Le second défi

Les moins

Des facilités
Des clichés en pagaille
Un final un peu moins bon

En bref : Ready Player One pouvait faire peur en voulant rendre hommage à énormément de choses. Et finalement, sans aucun doute grâce à la maîtrise de Spielberg et la fluidité de son récit et de sa mise en scène, l’ensemble s’avère être un excellent divertissement.

3 réflexions sur « READY PLAYER ONE de Steven Spielberg (2018) »

  1. Il t’a donc plu le gros flan nostalgique de tonton Spielby. C’est vrai que c’était plaisant, mais franchement pas inoubliable. Plus j’y pense, plus je me dis qu’il est quand même largement meilleur maintenant quand il nous raconte l’Histoire plutôt que des histoires. Tu veux voir de bons Spielberg ? gave toi de « Pentagon Papers », de « Pont aux espions ».
    Et quand même, la « Guerre des Mondes », c’est un des meilleurs remakes qu’on ait jamais faits. Désolé. 🙂

    1. Et oui pour une fois, la nostalgie a fonctionné ^^ Pas sûr que ça survive au cap des multiples visions, mais ce fut en tout cas bien fun, et j’adore le passage The Shining 😉
      La Guerre des Mondes, je l’avais vu au cinéma à sa sortie, puis revu en dvd deux fois depuis. La dernière vision fut la meilleure, mais il y a toujours cette fin qui me dérange.
      En parlant de remake, je pense que tu as vu le trailer de Suspiria ? C’est un de mes films cultes auquel on touche là, mais ça a l’air respectueux et totalement différent à la fois, du coup j’ai peur mais je suis pressé de voir le résultat. Il faudra que je regarde A Bigger Splash, déjà un remake, par le même réalisateur et avec le même casting féminin.

      1. Je refuse de voir le trailer de « Suspiria ». Disons que je préfère me laisser surprendre… et revoir l’orignal accompagné du livre autobiographique de Dario paru dernièrement.

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