STAR TREK (Star Trek The Motion Picture) de Robert Wise (1979)

STAR TREK

Titre original : Star Trek The Motion Picture
1979 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 2h12
Réalisation : Robert Wise
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario : Harold Livingston
Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, George Takei, Majel Bareett, Walter Koenig et Nichelle Nichols

Synopsis : Une entité extraterrestre apparemment hostile, et maître d’une nuée se développant sur plus de 80 unités astronomiques, se dirige tout droit vers la Terre. L’Amiral Kirk est chargé par Starfleet de reconnaître l’entité et évaluer la menace. Il reprend alors les commandes de l’USS Enterprise, qu’il avait abandonnées à la suite de sa promotion, et découvre un vaisseau entièrement remodelé. Le capitaine Will Decker, évincé de son commandement, accepte néanmoins de le seconder grâce à sa connaissance des modifications apportées au vaisseau. Sur la route d’interception de l’entité, l’Enterprise accueille Spock qui revient de sa retraite sur Vulcain.

On dit souvent, lorsque l’on parle de science fiction, qu’il y a deux écoles, deux bases de fans. Il y a ceux qui adorent Star Wars, et ceux qui adorent Star Trek. Dans les deux cas, les œuvres se sont multipliées au cinéma, à la télévision, en jeux vidéo et j’en passe. Et je l’admets sans honte, jusqu’à aujourd’hui, je n’avais absolument rien vu de Star Trek. La sortie du reboot en 2009 par JJ Abrams n’avait pas réussi à éveiller non plus ma curiosité, et jusqu’à ce mois de Septembre 2018, je ne connaissais rien de Star Trek. Pouvons nous dire alors que cela est du au fait que je suis fan de Star Wars. Hmmm, si on se limite aux épisodes de la trilogie originale, oui, j’ai grandi avec, en VHS, puis il y a eu la sortie de la prélogie lors de mon adolescence, et là tout de suite, je n’étais plus fan. Et il suffit de voir ce que la saga est devenue depuis entre les mains de Disney… Bref, il était temps pour moi de plonger dans le monde de Star Trek. Pas avec la série originale de trois saisons, diffusée de 1966 à 1969, mais avec le premier film de 1979. Oui, 10 ans tout de même entre la fin de la première série et le premier film. Pourtant, les projets pour en faire un long métrage de cinéma étaient arrivé assez tôt, puis furent annulés et la Paramount préféra travailler sur une seconde série. Mais en 1977, succès de Star Wars oblige, l’envie de faire un film de cinéma revient. Le synopsis du pilote jamais tourné de la seconde série est réécrit pour en faire un long métrage, les acteurs de la série reviennent tous, oh surprise Robert Wise (La Maison du Diable) est embauché pour réaliser, et le budget alloué au film est plus que confortable : 46 millions de dollars (36 millions d’après d’autres sources). De quoi éviter le kitch qui fait la réputation de la série (que je n’ai pour rappel jamais vu) et livrer un grand film. Et si les critiques ne sont pas tendres avec le métrage lors de sa sortie, le succès est au rendez-vous, lançant ainsi la production d’une suite. D’ailleurs, il est amusant de voir qu’auprès des fans, les opus préférés sont ceux aux chiffres pairs (donc, 2, 4, 6, 8), mais on y reviendra plus longuement par la suite. Star Trek donc, je l’ai enfin vu, 39 ans après sa sortie, avec un regard neutre et nouveau.

Et c’était bien, même très bien au final. Il est fort probable que mon avis aurait été différent si j’avais découvert le film et la saga dans ma jeunesse, ou si j’avais été spectateur de la série, mais en soit, pour ce premier épisode au cinéma, Star Trek fait bien les choses, et fait même quelques choix osés qui m’auront beaucoup plu. Nous découvrons donc l’équipe de l’Enterprise, ce célèbre vaisseau, qui va partir à la rencontre d’un nuage cosmique se dirigeant vers la Terre dans un but inconnu. Première constatation. Même si le métrage peut se ranger dans la même catégorie, ou sous catégorie que Star Wars, à savoir le space opéra, la saga et ce film en particulier font des choix qui l’en éloigne. Chaque film raconte une histoire avec un début, un milieu et une fin au lieu d’une longue histoire se suivant systématiquement d’épisodes en épisodes, et surtout, ce premier film sait prendre son temps. C’est d’ailleurs un reproche que j’aurais souvent lu à l’égard de ce premier film. « C’est lent, c’est long ! ». Oui, Star Trek est un film lent qui prend son temps. Long, non. Il dure certes 2h12 mais le temps ne m’aura pas paru long. Car au lieu de nous livrer bataille spatiale sur bataille spatiale en copiant Star Wars, ce premier film semble être allé tirer son inspiration ailleurs. Chez Kubrick et son 2001 L’Odyssée de l’Espace. Les missions et voyages de l’Enterprise doivent nous faire rêver, nous faire découvrir de nouvelles planètes, de nouveaux recoins de la galaxie. Nous éblouir en quelque sorte. Et c’est en optant pour une ambiance lente et contemplative que ce premier film y parvient. Les très longs plans dans l’espace, la découverte du nuage cosmique et sa lente exploration.

De ce point de vu, malgré son âge (39 ans je le rappelle), ça fonctionne encore du tonnerre sur moi, ça a même un petit quelque chose de totalement hypnotique. C’est beau, et le film a bel et bien mit le paquet niveau effets spéciaux pour créer une ambiance assez unique. L’intrigue, en soit tout simple, se suit en plus plutôt bien malgré la lenteur du film, et malgré quelques révélations assez prévisibles lors de son dernier acte. Mais en se voulant plus impressionnant que la série, et en y faisant d’ailleurs suite, le film fait toutes ces belles choses au détriment d’un autre élément important, à savoir l’écriture générale et les personnages. Oui, le film est une suite, et du coup, aucun personnage n’est vraiment introduit, comme si nous prenions l’histoire en cours de route. Au même titre, aucun vrai développement de personnages, à part que le capitaine Kirk et Spock sont des amis, et que Will est très proche de Ilia. Pour les autres, leurs personnages ne sont que limités par leur fonction. Le docteur, le pilote, le second, et basta, c’est tout, ce qui est vraiment dommage pour un film attachant autant d’importance à son vaisseau, iconique, et à son équipage. Néanmoins, cela n’a au final absolument pas retiré du plaisir au visionnage de ce premier film. Car pour moi, quitte à me faire trucider sur place par la horde de fans de films de science fiction récents (les films de Vileneuve à part bien entendu), c’est ça la vraie science fiction. Un film qui propose un univers, une ambiance, et qui sait prendre son temps. Pas un film qui nous met de l’action à la gueule toutes les 10 minutes comme pour nous réveiller. On a de belles images, des mondes et civilisations inconnues, du mystère, des questions universelles dans le texte. Et personnellement, ça m’a fait plaisir et j’ai beaucoup aimé.

Les plus

De la science fiction posée
De belles images
Une ambiance qui marche

Les moins

Il est vrai un peu lent
Développement et personnages simplistes

En bref : Ce premier film Star Trek fut une très bonne découverte. Un métrage pas parfait, parfois hésitant et maladroit, mais qui délivre finalement un univers de science fiction sérieux et assez hypnotisant.

3 réflexions sur « STAR TREK (Star Trek The Motion Picture) de Robert Wise (1979) »

  1. Jamais vu ce Wise (réal que j’aime beaucoup) et pourtant, visuellement, il a l’air superbe. J’en suis resté éloigné par sa mauvaise réputation (un peu comme de « Conan le Destructeur » de Fleischer).
    Visiblement, il n’en est rien ! Ce qui ne m’étonne pas d’ailleurs de la part de l’excellent réalisateur de « Andromeda Stain », premier essai SF, terrien et bactériologique, déjà lent mais passionnant (les frères Scott en produiront une version télé).
    Viens donc le temps de remettre Robert Wise à sa juste place parmi les grands : West Side Story chez moi, Star Trek ici.

    1. Ce Star Trek a surtout mauvaise réputation car il n’est pas très aimé par les fans de la série, mais comme je ne l’ai jamais vu, aucune comparaison possible, je l’ai pris justement comme le début de l’univers à mes yeux.
      Bon Conan le Destructeur là par contre, ce n’est vraiment pas très bon même si la vision date pour moi. C’est très nanar.
      Je prend note pour Andromeda Stain que je n’ai jamais vu. D’ailleurs, j’ai West Side Story mais toujours pas vu, il va falloir tenter de rattraper ça en début de semaine pendant mes jours de congés pour en débattre.

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