2036 ORIGIN UNKNOWN de Hasraf Dulull (2018)

2036 ORIGIN UNKNOWN

Titre original : 2036 Origin Unknown
2018 – Angleterre
Genre : Science Fiction
Durée : 1h34
Réalisation : Hasraf Dulull
Musique : Michael Stevens
Scénario : Hasraf Dulull et Gary Hall
Avec Katee Sackhoff, Steven Cree, Julie Cox, Ray Fearon et Joe David Walters

Synopsis : Après que la première mission habitée vers Mars se termine dans un accident mortel, le contrôleur de mission Mackenzie ‘Mack’ Wilson assiste un système d’intelligence artificielle, A.R.T.I. Leur enquête découvre un objet mystérieux sous la surface de Mars, qui pourrait changer le futur de notre planète tel que nous le connaissons.

Petit film de science fiction méconnu originaire de l’Angleterre et au budget sans doute très restreint, 2036 Origin Unknown part d’un postulat de base hyper simple, et surtout bien connu des connaisseurs de science fiction. Et donc, des cinéphiles. Après une mission ratée sur Mars en 2030 qui aura coûtée la vie a pas mal de cosmonautes, la technologie a évoluée, et à présent, les missions sont dirigée depuis la Terre, avec l’aide d’une intelligence artificielle nommée ARTI. Alors que celle-ci lance une mission avec plusieurs heures d’avance, Mack, qui s’occupe de la mission, va découvrir sur le sol Martien un monolithe étrange, et, comme nous le dit le titre du film, d’origine inconnue. Voilà pour le pitch, et d’office, comment ne pas faire le rapprochement entre le métrage en question et 2001 L’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick. Non, vous savez, l’intelligence artificielle, le débat entre l’homme et la machine, la découverte d’un monolithe. Et pour ne pas arranger la comparaison, une ouverture et un dernier acte plutôt psychédélique et expérimental dans son visuel, ce qui le rapproche une nouvelle fois de l’œuvre de Kubrick. Avec ces éléments, 2036 Origin Unknown va devoir faire fort pour plaire au public, et aux critiques. Non car s’inspirer d’une des pièces maîtresses de la science fiction, c’est bien, même très bien, mieux vaut s’inspirer des meilleurs. Mais s’inspirer au point de reprendre des éléments d’intrigues, un point de départ, et parfois des idées visuelles, ça devient quasiment du suicide artistique qu’il faut savoir assumer derrière. Surtout que, que l’on aime ou pas, le film de Kubrick reste toujours impressionnant dans ses effets spéciaux, pile 50 ans après sa réalisation, à une époque où les CGI n’existaient tout simplement pas. Et oui, 1968, ça ne nous rajeunit pas. Avec en tout cas une heure de moins au compteur, coupons court à tout suspense, 2036 Origin Unknown ne tient pas du tout la comparaison avec le film de Kubrick, et pire, il peine parfois à être un bon film.

Sorte de huis clos fauché se déroulant à 80% dans une salle entre une humaine (Katee Sackhoff, vue dans Riddick et Halloween Resurrection, quel palmarès) et Arty l’intelligence artificielle, le métrage commence pourtant bien. Le générique d’ouverture ainsi que les premières images mettent dans l’ambiance, ça a l’air beau, et la musique de Michael Stevens (qui a travaillé plusieurs fois pour Clint Eastwood, sur Invictus et Gran Torino notamment, et même sur le film français Pieds Nus sur les Limaces) fait un sacrément beau boulot. Du coup on a immédiatement envie d’y croire, et les 10 à 15 premières minutes mettent presque en confiance. Katee Sackhoff semble investie dans son rôle, et la pièce où 80% du film va se dérouler fait un peu fauchée, mais on pourra passer outre si le film nous captive. Mais là tout à coup c’est le drame. En détachant au final son unique personnage de l’action du film, et donc en enfermant son personnage principal et ses dilemmes dans une salle sur Terre alors que l’on découvre un monolithe sur Mars. Et Katee Sackhoff aura beau faire tout ce qu’elle peut, la sauce ne va jamais prendre. En réalité, pendant une heure, 2036 Origin Unknown est ennuyeux. Il reprend une formule bien connue sans jamais rien y ajouter, et sans jamais forcément bien faire les choses. Les échanges entre l’humaine et l’intelligence artificielle ne sont jamais passionnants, jamais intéressants, le tout s’étire tellement en longueur. Les plans sur Mars se font rares, et alors que le début nous mettait en confiance, la qualité des CGI va alors varier, et certains seront même carrément hideux.

Pendant une heure, le métrage perd alors toute crédibilité. Et pour peu qu’il soit tard, l’attention du spectateur va descendre en flèche. Peu de rebondissements, peu de production value, peu d’intérêt. Bien bavard. Jusqu’à ce que, sans prévenir, le film parvient in-extremis à s’en sortir dans son dernier quart d’heure, en reprenant alors totalement 2001 L’Odyssée de l’Espace comme influence. Et c’est lorsque le métrage oublie totalement sa narration et les interactions longues entre les personnages qu’il livre alors le meilleur de lui-même, avec des CGI immédiatement plus sérieux et une ambiance musicale assez hypnotique. Mais est-ce que cela valait vraiment le coup d’attendre 1h15 pour avoir enfin ça ? Certes cette fin n’est pas désagréable, mais cela justifie-t-il tout l’ennui qu’il y a eu auparavant ? Surtout qu’au final, le métrage ne fait que reprendre 2001 comme inspiration, et donc tente de nous livrer la même chose, en moins bien. Pas sûr que ça valle vraiment le détour au final, puisque 2036 Origin Unknown ressemble surtout à un petit téléfilm opportuniste, peu inspiré, et aux dialogues peu intéressants.

Les plus

Le final
La musique

Les moins

Des CGI allant du bon au mauvais
Une première heure assez ennuyeuse
Pompe énormément 2001
Des dialogues pas très intéressants

En bref : 2036 Origin Unknown est une production Anglaise peu palpitante, souvent très longue, et qui ironiquement ne s’en sort que dans son dernier tiers. Encore faut-il tenir jusque là.

2 réflexions sur « 2036 ORIGIN UNKNOWN de Hasraf Dulull (2018) »

    1. Moon, ça c’était un excellent film de SF, avec juste un acteur également 😉 Mais le métrage savait comment rendre le propos intéressant, être rythmé (puis bon, il y avait Sam Rockwell convaincant, un très bon score musical de Clint Mansell, ça joue).

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