3 FROM HELL de Rob Zombie (2019)

3 FROM HELL

Titre original : 3 From Hell
2019 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h55
Réalisation : Rob Zombie
Musique : Zeuss
Scénario : Rob Zombie
Avec Bill Moseley, Sheri Moon Zombie, Richard Brake, Dee Wallace, Sid Haig, Danny Trejo, Daniel Roebuck et Clint Howard

Synopsis : Après avoir miraculeusement survécu à une fusillade, les trois membres de la famille Firefly sont dorénavant sous les verrous. Très vite, le demi-frère d’Otis le fait évader et ce dernier fera tout pour sortir également sa sœur.

Ah Rob Zombie. Cela fait des années que le réalisateur divise. Depuis son chef d’œuvre The Devil’s Rejects en fait, qui avait mis tout le monde d’accord. Le remake d’Halloween a plus que divisé, sa suite a été rejetée par le public (j’avais adoré), The Lords of Salem est passé inaperçu (je l’avais trouvé très intéressant), et 31 également, les deux derniers sortant en DTV chez nous. Mais 31, je n’avais pas du tout aimé. L’on sentait après son passage chez les gros studios (Dimension Films pour les Halloween) et le petit titre indépendant où il a pu expérimentait comme il voulait (The Lords of Salem) que Zombie voulait retourner à ses premiers amours. Sauf que 31 ressemblait beaucoup trop à ces premiers opus, la substance en moins. Alors l’annonce de 3 From Hell, suite de The Devil’s Rejects, faisait aussi peur qu’envie. Envie car oui, Zombie livre une suite à son meilleur film. Peur car y avait-il encore quelque chose à dire ? Et puis surtout, la fin de The Devil’s Rejects était en soit assez définitive. Mais rien n’est définitif dans le monde du cinéma, et s’il faut annihiler la sublime fin pour permettre une suite, ainsi soit-il. Et ça, pour annihiler le film précédent, chapeau, puisque 3 From Hell ne part pas sur les meilleurs rails, et pire, subit dés le départ des soucis qu’il a eu durant le tournage, avec un Sid Haig malade et faisant office de caméo au début du film avant de quitter le navire et d’être remplacé par un nouveau personnage incarné par Richard Brake. Bon, ça tombe bien dans le fond, puisque Richard Brake était sans doute le meilleur élément de 31. Le film se déroule donc quelques années après l’opus précédent, et l’on retrouve Bill Moseley et Sheri Moon Zombie croupissant en prison. Oui, ils ont survécus, et le film ne va pas se prendre la tête avec les détails.

Plus de 20 balles dans le corps, un reportage à la télévision nous avertissant qu’ils sont miraculeusement en vie, et voilà, c’est tout, on passe à la suite. Zombie nous avait déjà fait le coup avec Halloween 2, mais c’était justement pour mieux s’affranchir de la saga originale et enfin faire ce qu’il voulait. Mais là, il annihile clairement la fin de l’opus précédent pour nous offrir un nouveau voyage, qui n’a pas grand-chose de nouveau à raconter, et n’est pas toujours le plus passionnant du monde, puisque se faisant une grosse redite du précédent opus justement. Découpé en deux parties, la première pourra plaire, malgré quelques moments over the top pas des plus crédibles. Baby et Otis sont en prison, on trouve Dee Wallace en gardienne de prison sadique, et le but ultime sera pour eux de sortir de prison. Otis aura l’aide du nouveau membre de la famille joué par Richard Brake, et ils vont devoir aider Baby à leur tour. On retrouve la violence sèche habituelle de Zombie, son style de mise en scène, et parfois, la sauce prend, même si elle ne prend aucun risque, donnant au spectateur qui sait dans quoi il se lance exactement ce qu’il veut. Beaucoup de scènes font clairement échos à The Devil’s Rejects, comme cette scène où plusieurs membres d’une famille sont en otage, et forcément, que certains seront brutalement assassinés, et que les femmes se retrouveront nues et humiliées. Ça crie, ça saigne, Zombie abuse du ralenti, de la caméra portée, le grain de l’image est comme à son habitude très prononcé, on a droit à quelques bonnes chansons, et Sheri Moon Zombie en profite pour jouer la folle comme elle ne l’a jamais fait, en accentuant tout, parfois en faisant mouche, parfois pas du tout tant le ridicule n’est pas loin. Son personnage semble finalement assez éloigné de sa précédente interprétation.

Mais le pire au final, car cette première partie, bien que n’apportant rien de neuf, a encore de quoi divertir le fan, ce sera sa seconde partie, remake une fois de plus de The Devil’s Rejects, avec nos personnages qui se retrouvent pour fuir, s’installent dans un coin paumé, font confiance aux mauvaises personnages, qui les vendent à un personnage souhaitant se venger. Oui, les grandes lignes sont les mêmes, tout ça pour arriver à la même finalité que le film précédent, le grand final en moins. Car la sauce prend moins, le temps semble quelque peu s’étirer, et Zombie se laisse aller à quelques choix assez dommages, comme ces certes rapides fusillades, mais où le sang numérique a du mal à passer dans un film qui se veut choquant et viscéral. Reste quelques seconds rôles plaisants dans ces deux parties, avec un Danny Trejo qui ne fait pas long feu, un Clint Howard grimé en clown qui m’aura malgré tout fait rire, Dee Wallace comme déjà citée, ou encore Sid Haig pour la scène d’ouverture. Mais tout semble vain, tant arrivé au bout de cette route, on se rend bien compte que 3 From Hell tient plus de l’envie nostalgique du réalisateur de revenir à une époque où il avait une liberté totale tout en étant acclamé des fans du genre, plutôt que du vrai film utile. En reprenant la narration de son meilleur film et en faisant revenir tous ces personnages pour un tour de malgré tout 2h, Rob Zombie nous amène avec lui dans un voyage dénué de tension, et parfois d’intérêt, tant tout semble décidé à l’avance. Et c’est bien triste, même s’il est certain que quelques fans y trouveront leur compte, en n’étant pas très regardant sur la qualité générale ou l’utilité de la chose. En fait voilà, on a souvent l’impression que plutôt que de rendre hommage à ce qu’il aime (ce qu’il fait depuis son premier métrage), Rob Zombie décide de recycler son propre cinéma pour les besoins de 3 From Hell !

Les plus

Quelques moments réussis dans la première partie
On était content de retrouver ces enfoirés
Du pur Zombie dans le style

Les moins

Dernière partie bancale
Rien de nouveau à raconter
Un quasi remake du précédent
Zombie semble faire ce qu’on attend de lui

En bref : Dernier opus de la trilogie, 3 From Hell n’est pas forcément une suite utile, surtout qu’il semble raconter exactement la même chose que le précédent. Sheri Moon Zombie en fait des tonnes, mais paradoxalement, c’est le seul personnage un tant soit peu développé du lot. Zombie part dans un côté western sur la fin, mais ce n’est pas bien glorieux.

5 réflexions sur « 3 FROM HELL de Rob Zombie (2019) »

  1. Effectivement, triste sortie de scène pour Sid Haig. Tu dis que Zombie fait du Zombie, quelque part c’est plus rassurant que s’il faisait du Emmerich (tu me diras, avec le budget qu’il a, ce serait compliqué). Par contre, je devine en te lisant que cette entreprise de « résurrection » de vieux « devil’s rejects » s’avère bien pathétique et peu innovante (ce qui aidait à faire avaler les horreurs du précédent).
    Voilà qui me fait peur, dans le mauvais sens du terme.
    Sortie en DTV en France ? Déjà disponible ?

    1. Sid Haig n’a que une ou deux scènes au final au tout début du métrage, et je crois qu’il a tourné dans d’autres petits métrages par la suite. Au final peut-on considérer sa courte participation comme un vrai dernier rôle ?
      Haha oui c’est clair. Juste 3 petit millions de budget. Dur de faire tout exploser avec ça. En fait on regarde ce quasi remake avec un certain désintérêt, du coup on ne s’attache pas aux personnages comme ce fut le cas du précédent, et la seconde partie paraît du coup bien longue.
      Rien de prévu au niveau de la France par contre, pour le moment, c’est l’import (USA, Canada, Angleterre, Allemagne aussi).

  2. Je peux toujours compter sur toi pour mettre un coup de projecteur sur toutes ces péloches inédites ! J’ai hâte de découvrir ce « 3 From Hell » même si je n’adhère pas vraiment au fait de remettre en cause le final sublime de « The Devil’s Rejects »… Comme tu le soulignes, Zombie revient à ses fondamentaux, histoire de faire plaisir à ses fans de la première heure. Mais le bonhomme a-t-il encore les moyens de faire une œuvre plus personnelle (et risquée) comme « The Lords of Salem » ? Pas sûr et c’est bien dommage… Sinon, je le trouve pas mal du tout, son « 31 ». Il a un p’tit côté « Massacres dans le train fantôme » (un excellent Hooper) qui ne me laisse pas de marbre… En revanche, s’il y a bien un truc qui me rebute, c’est le sang numérique !

    1. Mais c’est avec plaisir, à la base j’avais commencé il y a 10 ans mon premier blog justement pour parler des films inédits ou débarquant tardivement (ou parfois, jamais) chez nous.
      N’attends pas grand-chose de ce troisième opus. Enfin, tu as apprécié son 31, donc va savoir haha ! 31 semble faire débat parmi les fans du monsieur, une amie trouvait que c’était un de ses meilleurs films.
      Et le sang numérique, malheureusement…. tu en auras !

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