NEKROTRONIC de Kiah Roarche-Turner (2018)

NEKROTRONIC

Titre original : Nekrotronic
2018 – Australie
Genre : Farce comico gore
Durée : 1h39
Réalisation : Kiah Roarche-Turner
Musique : Michael Lira
Scénario : Kiah et Tristan Roarche-Turner
Avec Ben O’Toole, Monica Bellucci, Caroline Ford, Tess Haubrich, Epine Bob Savea et David Whenham

Synopsis : Dans un futur où règne une technologie supérieure, des démons envahissent le monde via Internet et possèdent la population en se servant d’une application populaire pour smartphone, ce qui les transforme en zombies. Un jeune homme, Howard, est sauvé par des chasseurs d’esprits maléfiques, les Nekromancer, qui sont les seuls capables de vaincre ces entités démoniaques. Ces derniers leur apprennent qu’il est l’Élu, le dernier descendant d’une famille ancestrale aux pouvoirs supérieurs dont il a hérités. Alors qu’il doit apprendre à les contrôler, les Nekromancer déclarent la guerre aux démons, dirigés par la diabolique Finnegan, une dévoreuse d’âmes… qui n’est d’autre que la mère d’Howard.

Nekrotronic, sorti directement en DVD et Blu-Ray chez nous dés le début de l’année 2020, ça ne me faisait pas spécialement envie, déjà car je trouvais la pochette immonde. Puis, avec l’avis plutôt positif d’un ami qui m’assurait que le produit était fun, rythmé et sans temps morts, et le passif du réalisateur, puisque j’avais bien aimé son premier film, bien que fauché, Wyrmwood, je me suis dis, pourquoi pas. 1h39 plus tard, je me dis que j’aurais sans doute du, et pu m’abstenir, car Nekrotronic est l’ensemble typique du film qui veut en faire plus, toujours plus, et qui finalement en fait trop et devient indigeste. Un peu comme si on me forçait à manger une raclette tous les jours. J’adore la raclette, mais à force, je vais en avoir marre, et la simple odeur du fromage me donnera envie de vomir. C’est exactement le cas avec ce Nekrotronic, qui commence pourtant de manière fort sympathique, avec une petite introduction bien débile en dessin pour nous poser les enjeux oh combien classiques de l’aventure. Des démons qui sont là depuis les débuts de l’homme, des âmes mangées, des magiciens chasseurs de démons, tout ça. Et l’instant suivant, on arrive au premier point qui ne fonctionne pas pour moi, à savoir l’ajout de la technologie dans l’intrigue, puisque de nos jours, les démons se servent d’internet et d’applications téléphoniques pour manger toujours plus d’âmes. Non, décidemment, l’ajout de la technologie dans le cinéma horrifique n’a que très rarement fonctionné pour moi (il n’y a bien que La Mort en Ligne et Ring qui fonctionnent à mes yeux), et Nkrotronic ne vient pas faire exception. Le ton a beau être résolument fun, contrairement à un Friend Request ou encore Unfriended, mais ça ne passe toujours pas.

Point amusant par contre, la reine des démons, la grande méchante du film, sera jouée par Monica Bellucci, qui semble s’éclater. D’ailleurs c’est simple, tout le casting semble s’éclater à l’écran, que ce soit donc Belluci, Ben O’Toole dans le rôle principal de gars lambda qui se découvre un passé de chasseur de démons surpuissant, ou encore Caroline Ford et Tess Haubrich en chasseuse de démons qui vont prendre notre héros sous leurs ailes. Moi, j’aurais bien aimé m’éclater à leurs côtés. Et parfois, ce fut le cas au début, Nekrotronic annonçant d’emblée la couleur. Démons de partout, apparitions spectrales, blagues bas du front en pagailles, gerbes de sang, néons rouges et bleus de partout. Il arrive que quelques blagues fassent mouche, ou qu’un plan bien iconique me fasse sourire, qu’une scène d’action soit efficace malgré un budget sans aucun doute limité. Et il y a fort à parier que le court métrage de la même équipe ayant inspiré ce long aurait bien mieux fonctionné sur moi, sur une durée courte, concise, et donc forcément, un propos bien resserré. Car en tant que long métrage dépassant 1h30, Nekrotonic m’aura paru long, laborieux, et souvent, on sent que le réalisateur ainsi que son frère, qui produit et coécrit avec lui, veulent en faire trop, comme pour montrer tout l’argent disponible à l’écran. Très rapidement, c’est l’overdose qui pointe. Trop de démons, trop de CGI partout, trop de couleurs au néons partout sans que cela ne soit un choix de mise en scène mais plutôt un gimmick, toujours plus de sang, d’armes démesurées, de blagues qui ne fonctionnent plus du tout.

Arriver au bout de Nekrotronic, on est fatigué, et pas franchement car le film nous a épuisé dans le bon sens, mais juste car il a étiré son concept bien plus que de raison. Le pire étant bien entendu que son final déçoit, ne faisant appel qu’à un seul démon (au design sympa ceci dit), au lieu d’une bataille épique, et que les tenants et aboutissants du film sont prévisibles à 300km. On a donc l’impression de voir un film mal dosé, et qui ne sait jamais quand se poser. Et ce qui peut du coup paraître amusant au début, comme les apparitions des spectres, ou le meilleur ami du héros, qui passe l’arme à gauche très rapidement et devient un spectre, et bien, ça gave après une multitudes de gags à ce sujet. Et même si l’aspect des nombreux spectres du film est volontairement kitch, cela n’en reste pas moins kitch, et je trouvais déjà ça kitch dans les années 80. Sauf que dans les années 80, ce n’était pas volontaire. Là, ça y est, et la pilule passe donc beaucoup moins. Pareil pour tous ces CGI qui sont partout dans le film. Au début, ça ne choque pas, c’est sympa pour donner une identité au métrage, mais passé la première demi-heure, ça devient lassant, envahissant. Et ne parlons pas des spectres les plus agressifs, qui sur le papier, sont sympas, ressemblant à des faucheuses entourés du brumes, mais dés qu’ils se mettent à attaquer, la caméra fait un peu nawak, et on n’y comprend plus grand-chose. Nekrotronic est une amère déception, alors que je n’en attendais pas spécialement grand-chose.

Les plus

Au début, quelques scènes amusent
Des effets pas mauvais en soit

Les moins

Ça veut toujours en faire trop
Trop d’effets dans tous les sens
Des aspects bien kitchs
Bien trop long
 

En bref : Nekrotronic est une déception. C’est amusant, au début, avec son côté foutraque, mais très rapidement, ça tourne en rond, et ça ne fait que rajouter du sang, du néon, du gun, du démon, du CGI partout, et ça épuise tout en laissant de marbre.

6 réflexions sur « NEKROTRONIC de Kiah Roarche-Turner (2018) »

  1. L’affiche ne me disait rien du tout. Après t’avoir lu encore moins. En plus Monica a une sale tronche à la fin, on dirait un monstre dans les Power Rangers.

    1. Ben le film assume son côté kitch, mais ça ne le rend pas plus digeste pour autant 😉 Après, un ami a adoré pour les raisons que je n’ai pas du tout aimé, donc comme quoi, question d’attentes, et de (mauvais) goût haha.

  2. Ouais ouais … Entre Chery qui me donne envie et toi qui m’a refroidi , je ne sais plus quoi en penser …

    1. Je sais bien… Pour ce genre de films dirons nous délirants et peu sérieux, tu as l’air plus souvent d’accord avec lui, donc tu peux toujours tenter hein 😉 Après vérifications, le film divise totalement les spectateurs. Il y a ceux comme Chery qui se sont éclatés, et les autres comme moi absolument pas convaincu et qui se sont un peu ennuyés devant le programme.

      1. Mais je compte bien le voir … juste que je suis un peu refroidi .
        Après j’ai l’impression que je vais enfin avoir du temps pour liquider mon stock de film à voir . (Et donc enfin profiter de amazon prime et de la série à Refn)

        1. Mieux vaut partir sans attente que avec trop d’attentes 😉
          Chanceux, car moi j’ai le temps de rien, même si j’arrive encore à me voir un film tous les jours.

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