BOAR de Chris Sun (2017)

BOAR

Titre original : Boar
2017 – Australie
Genre : Horreur
Durée : 1h36
Réalisation : Chris Sun
Musique : Mark Smythe
Scénario : Chris Sun
Avec Nathan Jones, Bill Moseley, Jon Jarrah, Steve Bisley, Chris Haywood, Hugh Sheridan, Christie-Lee Britten, Madeleine Kennedy et Ernie Dingo

Synopsis : Dans le rude et magnifique paysage australien vit une bête, un animal de taille étonnante, férocement territorial et animée par un besoin impitoyable de sang et de destruction. Vraiment, n’allez pas dans les hautes herbes.

1984 nous aura fait découvrir un réalisateur à la carrière bancale mais intéressante, un réalisateur venant du clip qui aura signé un film devenu culte avec les années, j’ai nommé Russell Mulcahy et son Razorback. 2017 nous offre un remake non officiel par un réalisateur à la carrière bancale que je ne connais pas vraiment, un film qui ne deviendra pas vraiment culte avec les années, j’ai nommé Chris Sun et son Boar. Voilà, j’ai placé le décor. Dans les deux cas, il est question de l’Australie, de coins paumés, et d’un sanglier géant, le tout de préférence sans CGI (à un ou deux plans près). Alors pourquoi dans le cas de Razorback, le film aura marqué les esprits et trouve encore 36 ans après grâce aux yeux de nombreux cinéphiles, alors que Boar est déjà oublié ? Les raisons sont sans aucun doute nombreuses. Le talent déjà non ? Le manque d’argent ne pouvant pas rentrer en compte, Razorback étant un film fauché également à son époque également. Boar donc, c’est l’histoire de tout pleins de personnages pas franchement intéressants qui se retrouvent dans un coin paumé de l’Australie, et qui vont tous à un moment ou un autre tomber sur un gros cochon, genre, taille caravane, plutôt énervé et avide de chair fraiche. C’est tout ? Oui, car ce n’est pas au niveau de l’intrigue, inexistante, ni des personnages qu’il faudra chercher du réconfort ou de l’intérêt. Les personnages sont peu intéressants, entre la barmaid, le videur musclé, le couple vulgaire, les vieux chasseurs, un Bill Moseley qui semble bien fatigué et j’en passe. De toute façon, la plupart du temps, on a pas vraiment le temps de les connaître, puisqu’après une scène nous montrant très rapidement leurs caractéristiques, ou plutôt leur fonction (le beau gosse, le copain qui ne pense qu’à lui, le mec que rien n’arrête), ils sont nez à nez avec la bête, et là c’est le drame.

Bon, vous me direz, on ne demande pas à ce genre de métrages d’avoir un scénario ultra développé ou même des personnages dignes de Shakespeare. Non, on demande du gore, du rythme, et parfois il est vrai un visuel léché. Ce que Razorback avait, avec une ambiance parfois bien crade et glauque, ces couleurs surréalistes et ces scènes marquantes. Mais dans le cas de Boar, au-delà des attaques du gros sanglier, bien gore et à l’ancienne, et bien il n’y a rien à se mettre sous la dent. Aucune scène qui ne marquera la rétine de par ses choix esthétiques, de montage ou autre, aucune petite folie pour filmer les décors ou les mettre en valeur (même si je suis mauvaise langue, quelques plans sortent un peu du lot quand même). En fait, on passe notre temps à attendre la prochaine attaque, la prochaine scène gore. Heureusement qu’à ce niveau là, le film fait bien les choses, on est même plutôt gâtés, avec des attaques survenant assez souvent, un sanglier géant en animatronic qui a de la gueule et est même plutôt attachant malgré son côté bancal dans certains plans, notamment les plans larges, et certains gros plans sur ses yeux. À l’inverse d’ailleurs d’un certain film de 1984, le film ne veut absolument pas jouer sur la subtilité ou un quelconque suspense concernant la bête, et celle-ci est très rapidement montrée au premier plan, dans des plans larges qui prennent leur temps. Aucun suspense et aucun doute donc, nous avons bien là affaire à un sanglier sanguinaire et sauvage de 4 mètres et quelques.

Et il a très faim, forcément, sinon, pas de film. Toutes les dix minutes, le voilà en train de s’en prendre à sa prochaine victime, les écrasant sous ses gigantesques pattes, les déchiquetant et mâchant dans ses mâchoires, les transperçant de part et d’autres avec ses cornes. C’est parfois ultra gore, et malgré un montage parfois maladroit, on parvient à comprendre toujours ce qu’il se passe à l’écran. Du coup, on passe son temps à attendre la prochaine attaque, où le réalisateur nous montre à chaque fois un peu plus son animal, jusqu’à le cadrer lors de la dernière demi-heure dans son intégralité. Ce qui permet de mieux apprécier la bête, faite sur le plateau (à l’exception d’un plan en CGI, bien dégueulasse d’ailleurs). Et c’est un peu paradoxal, puisque du coup, Boar, malgré ses très nombreux défauts, réussi quelque peu dans l’objectif premier du genre en question, à savoir les attaques animales. Mais il peine vraiment clairement à passionner entre deux attaques, de par ses personnages débiles, ses acteurs pas top, ses dialogues peu intéressants, sa mise en scène pas honteuse mais loin d’être aussi enjouée lors des passages calmes que lors des attaques. Un film d’attaque animale assez classique au final, dans la moyenne du genre. Mais loin derrière Razorback, que je vous conseille fortement, en plus d’exister en France dans une magnifique copie HD.

Les plus

Des attaques, assez souvent
Le sanglier, en animatronic
Bien gore

Les moins

Personnages cons
Entre deux attaques, peu intéressant
Mise en scène banale

En bref : Sorte de remake non officiel de Razorback, Boar peine à convaincre la plupart du temps, malgré le soin apporté à la créature et aux attaques, nombreuses. Divertissant si on ne cherche pas un grand film.

4 réflexions sur « BOAR de Chris Sun (2017) »

  1. Ça m’a donné envie de revoir RAZORBACK ahahah ! Je l’ai partiellement oublié en fait, je ne l’ai vu qu’une fois il y a une éternité de cela… Mulcahy, sa carrière n’est pas terrible quand même… A part RAZOR, HIGHLANDER (qui a pris un coup de vieux mais qui dégage quelque chose d’unique), j’ai oublié la plupart de ses films, découverts à l’époque. J’ai vu L’AFFAIRE KARINE MACCOY, mais tout oublié. J’ai vu RICOCHET, mais je n’en garde aucun souvenir. Idem pour RESURRECTION avec Lambert. HIGHLANDER 2 vu une fois peu après sa sortie, j’avais détesté. Je sais même pas si j’ai vu son RESIDENT EVIL – j’ai arrêté au bout de quelques épisodes. Alors quand même, je tiens à saluer BAIT, petite série B/Z qu’il a écrite et produite avec des requins tueurs. Sympa comme tout !

    1. Pour avoir revu RAZORBACK avec l’achat récent du BR (magnifique, boitier métal et copie sublime), tu peux clairement le revoir dans de bonnes conditions maintenant, je conseille.
      J’adore toujours autant le premier HIGHLANDER. Oui, il a un peu vieilli, c’est clairement un produit de son époque, mais je sais pas, rien à faire j’adore. RESURRECTION est une copie de SEVEN, mais je n’avais pas trouvé ça honteux perso. Quand à son RESIDENT EVIL, c’est finalement le meilleur de la saga grâce à une vraie maitrise visuelle déjà.
      BAIT était bien sympa c’est vrai, même si la première partie m’avait parru un peu longuette, mais à revoir.

  2. Mince, j’ai cru d’abord qu’il s’agissait des aventures de DSK dans l’outback australien ! Genre balance ton Boar 😉
    Finalement c’est une pâle copie du Razorback bien connu, qui n’était lui-même qu’une version de Jaws avec du poil autour. Mais tu as raison de dire combien c’était vraiment pas mal Razorback quand même, ce qui prouve que le scénario ce n’est pas tout, la mise en scène ça compte.

    1. Mais !!!!! haha. Bon finalement, ça prouve aussi que personne n’a entendu parler de ce remake non officiel.
      Ah mais tu connais un peu mes goûts maintenant, même si parfois je le souligne quand l’histoire est légère ou classique, mais une ambiance au top, une mise en scène ingénieuse, une photo sublime, ou tout simplement du symbolisme peuvent sauver un film qui entre les mains de monsieur tout le monde tomberaient dans l’oubli. Razorback a maintenant un petit culte, et ce n’est pas pour rien, même s’il n’est pas parfait.

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