PORTÉS DISPARUS 2 (Missing in Action 2: The Beginning) de Lance Hool (1985)

PORTÉS DISPARUS 2

Titre original : Missing in Action 2: The Beginning
1985 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h35
Réalisation : Lance Hool
Musique : Brian May
Scénario : Steve Bing, Larry Levinson et Arthur Silver

Avec Chuck Norris, Soon-Tek Oh, Steven Williams, Bennett Ohta, Cosie Costa, Joe Michael Terry, John Wesley et David Chung

Synopsis : Viêt Nam, 1972, la section du colonel James Braddock est faite prisonnière dans un camp de torture dans la jungle au cœur du Viêt Nam. Pendant plusieurs semaines les rescapés vont subirent différentes tortures physiques et mentales, jusqu’à ce que le colonel Braddock arrive à s’en échapper…

Le premier Missing in Action, en réalité prévu pour être le second opus, sorti en 1984 et réalisé par Joseph Zito (The Prowler, le 4ème Vendredi 13, Invasion USA) ne m’avait pas du tout convaincu. Prévu comme le second opus mais arrivant en premier car jugé meilleur par la production, c’était mou, trop sérieux, pas hyper passionnant, et puis surtout, sur le même sujet, à savoir un soldat qui retourne au Vietnam pour libérer les Américains toujours prisonniers, et bien on avait vu mieux et plus musclé avec Rambo 2 en 1985. Qu’à cela ne tienne, la Cannon a toujours le premier film a sortir, qui du coup sort en second, sous forme de préquelle. Portés Disparus 2, sortant la même année que Rambo 2, et nous envoyant durant tout le film en plein cœur du Vietnam, où le colonel Braddock, ce bon vieux Chuck Norris donc, est prisonnier dans un camp durant une heure, avant de s’y évader et de tuer tout le monde, comme tout bon héros musclé des années 80. Et là je me dis que soit j’ai parfois des goûts étranges, soit le Cannon, car j’ai trouvé le métrage, sans être exceptionnel (on parle bien d’un film Cannon avec Chuck Norris du milieu des années 80) bien supérieur au premier métrage. Et de loin. Pourtant avec un tel postulat, il y a de quoi rire. Le réalisateur, Lance Hool, habituellement plutôt producteur et donc novice à ce poste (il s’agît de son premier métrage, sur seulement 3 films), veut nous faire croire pendant une heure que Chuck est prisonnier avec son équipe, et qu’il risque sa vie. Nous sommes censés avoir peur pour Chuck ! Difficile à imaginer, je sais bien. Et pourtant, grâce à une certaine générosité, tout comme une économie de moyens durant la première heure, ça fonctionne pas trop mal. On reconnaîtra même dans un second rôle la présence de Steven Williams (Jason va en Enfer).

Bref, dés le générique, Chuck, enfin, Braddock donc, et son équipe sont capturés, et se retrouvent dans un petit village paumé géré par un général qui va torturer, physiquement et psychologiquement la fine équipe. Son but est de briser Braddock, et rien de plus. Pas d’échanges possibles, rien. Juste l’humilier, lui donner de faux espoirs, le voir au sol ne pas se relever. Mais c’est mal connaître Chuck, qui tient le coup, même quand son équipe passe l’arme à gauche. On aura droit aux mensonges, aux maltraitances par les gardiens, aux combats, aux tentatives de manipulations, aux faux espoirs avec la promesse d’un retour au Pays, à divers sévices physiques ainsi qu’au bien connu jeu de la roulette russe. Du classique, mais finalement plutôt bien mené, on ne s’ennuie pas une seconde devant le spectacle proposé (comparé au premier film), et même s’il est difficile d’avoir peur pour Chuck, il s’en sort plutôt bien ce coup-ci pour nous faire croire un minimum à son personnage. Et ça, c’est plutôt sympathique, et on ne s’y attend pas vraiment. Bien entendu, Portés Disparus 2 est et restera avant tout un film d’action de son époque, où les Américains vont finir par gagner, seuls contre tous quoi qu’il arrive. Une époque où le cinéma Américain voulait à tout prix exorciser l’échec du Vietnam et ses conséquences, en montrant l’Amérique et ses soldats victorieux. Du coup, après une heure en prison, une heure à souffrir, il est l’heure pour Chuck de s’évader, mais surtout, car ce ne serait pas drôle sinon, de se venger. Et là il n’y va pas avec le dos de la cuillère le Chuck, oh non.

Dans un premier temps, l’évasion donc. Plutôt sympathique et rondement menée, avec un Chuck qui se la joue discret. Le passage du pont est très bien trouvé par exemple. Bien qu’un peu court, c’est avant tout pour laisser après le devant de la scène à l’action, car Chuck ne peut pas laisser l’ennemi impuni et laisser les siens derrière. Donc là, ça mitraille, ça brûle car oui, il y a un lance flamme, ça utilise de la grenade, ça fait tomber des mannequins en mousse du haut des falaises, le tout pour notre plus grand plaisir. Au diable la logique et la subtilité, il faut tout faire péter dans un spectacle pyrotechnique où le héros ressort vainqueur, après avoir si possible ridiculisé le chef ennemi lors d’un combat à mains nues avec coups de tatanes dans la face. Un combat d’ailleurs plutôt sympathique, mettant en avant toute la générosité du métrage pour donner un spectacle varié aux spectateurs. C’est bien entendu blindé d’idéologie typique de son époque, c’est bis au possible à chaque instant, mais c’est clairement plus généreux que le premier film, moins bavard aussi, plus prenant. Certains clichés amusent (le général trafiquant d’opium, qui travaille avec un trafiquant Français bien entendu), comme certaines scènes mettant en avant la puissance de Chuck, même lorsqu’il est prisonnier (la scène du rat ahah), et puis après ça se réveille et respecte le cahier de charge. Mais en étant plus équilibré, plus divertissant. Bon, avec tout ça, il me reste plus que le dernier opus de la trilogie à voir !

Les plus

Mieux rythmé et moins bavard que le premier film
Une première heure en captivité pas déplaisante
Tout explose sur la fin
Chuck est grand et tue tout le monde seul comme un grand

Les moins

Ça reste clairement un film Cannon
Des moments durs à prendre au sérieux
Seconde partie explosive mais attendue

En bref : Portés Disparus 2 parvient à être supérieur au premier, grâce à un rythme mieux géré et une première partie certes pas excellente mais qui fait le boulot. Après, ça explose de partout, et on l’attendait, mais c’est divertissant, au moins.

16 réflexions sur « PORTÉS DISPARUS 2 (Missing in Action 2: The Beginning) de Lance Hool (1985) »

  1. My god, un MIA potable !
    Je pense que c’est moins bien que « le Pont de la rivière Kwai » quand même (est-ce que Braddock siffle « hello le soleil brille brille brille »?).
    Allez, pourquoi pas un jour sur un malentendu.
    Plus sérieusement, je me suis refait « Platoon » il y a qq jours. Critique prête (mais pas encore publiée). Je ne l’avais pas revu depuis très longtemps. Charlie Sheen est un peu fadasse je trouve, mais le film dépote clairement.

    1. Et oui, celui-ci est à mes yeux clairement potable. Le jeu de Norris est forcément limité, mais ça se suit bien. Alors que le premier était vite ennuyeux, et que le 3 que j’ai vu par la suite est un nanar dur à prendre au sérieux.
      Platoon, il est dans la liste des films que je me refais très bientôt, je vais attendre de lire ta critique avant de me replonger au Vietnam du coup 😉 J’en garde en tout cas un très bon souvenir.

      1. Peut être demain si je le sens.

        J’ai prévu de publier sur Inception aussi, que j’ai revu. Ca ira très bien avec sa ressortie en salles prévues mercredi.

        1. Tu plonges dans les grands films alors que je plonge à fond dans le B movie !!
          Un bail que je n’ai pas vu Inception, je l’avais revu lors de sa sortie Blu-Ray, mais ça date déjà maintenant mine de rien. Pas mon Nolan préféré, mais ça reste excellent. Tu me motives à revoir ça aussi raaaah! Les journées sont trop courtes et les films trop nombreux.

          1. J’étais comme toi. Mais plus je le vois, plus je trouve des raisons de l’apprécier. Cette affaire de deuil finit par conquérir les rouages de l’action et la métaphore sur le cinéma m’apparaît de plus en plus claire.

            1. Je l’aime beaucoup malgré tout, mais certains moments sont un poil moins convaincants, ou parfois un peu trop explicatifs. Et ce passage, plutôt cool malgré tout dans la neige, ça fait James Bond, et je ne sais pas, j’avais trouvé ça un peu de trop. Il serait peut-être temps que je le revois.

              1. C’est surtout la musique de Zimmer qui est envahissante. Chez Nolan, on n’échappe pas à une explication effectivement mais la mécanique est tellement complexe. Mais cela ouvre vers d’autres interrogations plus élaborées. C’était quand même une sacrée gageure pour un film à si gros budget censé toucher un large public. L’effet vidéo ludique et les clins d’œil à James Bond aident à capter l’attention mais ça ne fait pas tout. Dans la foulée, j’ai revu hier soir OHMSS, je ne me souvenais plus que c’était aussi bien (sauf Lazenby qui est vraiment une erreur de casting). Je m’en vais relire ta chronique illico. 😉

              2. Ironiquement, la musique de Zimmer, c’est dans Dunkerque que je l’ai trouvé plus envahissante. Même si en effet, parfois, elle l’est dans Inception, mais par contre la musique à part, à l’écoute seulement, je trouve qu’il signe avec Inception une de ses meilleures OST.
                Ce qui m’avait surpris à sa sortie, c’est que certains spectateurs en sortant de la salle était « roh c’est complexe, je n’ai pas tout compris », alors qu’Inception te prend dans les grandes lignes par la main. Donc dans le fond, tu as totalement raison, heureusement qu’il a expliqué car déjà qu’il en a perdu certains en expliquant, le cas contraire le film aurait eu un bouche à oreille catastrophique et aurait fait un flop dés l’arrivée à la seconde semaine d’exploitation.
                Ah oui je l’avais beaucoup aimé tiens, même si pas revu depuis celui-là, contrairement à quelques autres que j’ai revu pour le divertissement pur et dur. Il faudra que je revois au moins les 4 derniers en tout cas avant la sortie du prochain.

              3. Bonne idée ça. Du coup, ça m’a donné envie de revoir les épisodes Craig (enfin moins Quantum of Salace, vraiment pas top).
                Dans Dunkerque, pour moi la musique est tellement expérimentale et proche du bruitage que je la trouve indispensable à l’immersion. Sa présence ne me gêne absolument pas. Dans Inception, elle sert surtout à soutenir la tension dramatique, mais tellement présente qu’elle finit pas alourdir quelques scènes. En revanche tu as raison, elle s’installe dans la tête (une Inception réussie 😉).

              4. J’aurais sans doute, mais là c’est personnel, que Nolan et Zimmer jouent sans doute un peu plus sur le silence, et du coup, son aspect lourd. Le film est bruyant, volontairement oui, mais je me demande si par moment, ce n’est pas un peu trop.
                Encore des années après, certains thèmes d’Inception sont clairement encrés dans ma tête, et ne risquent pas de partir de sitôt. Bon après, j’aime quasiment tout ce que fait Zimmer, ça aide dans tous les cas !
                Quantum of « Salace », je le zapperais dans ma revision des oeuvres, au pire, un petit résumé sur youtube me suffira, ou je relierais ma propre critique haha. Vraiment rien qui marche dans ce film pour moi, du coup il paraît hyper long, alors que c’est l’opus le plus court de tous je crois si je ne dis pas de bêtises…
                Pour ma part hier soir, ce ne fut pas du Nolan, ni même du Bond, mais Ring de Nakata (j’avais acheté le Blu-Ray il y a des mois, il était donc temps que je le revois en HD.). Et toujours aussi bon plus de 20 ans après, avec cette ambiance toujours lourde, le tout sans jumpscares. Chapeau.

              5. Justement j’en parlais avec Oli sur son log il y a peu ! Ring est à mon avis un chef d’œuvre de l’épouvante par son approche naturaliste qui le rend si différent des autres essais du genre.
                Je pense en effet que tu peux faire l’impasse sur QOS. Il n’y a que la première séquence, qui fait suite directe à Casino Royale, qui fonctionne très bien. Et encore, le montage hypercut, qui était la marque de fabrique de Hunt d’ailleurs, est tellement poussé à son paroxysme que ça devient aussi illisible que du Michael Bay.
                Si, il y a Olga qui est bien jolie tout de même.

              6. Tu vois, tout est lié, en un message, je peux rebondir, et deux fois !
                Totalement d’accord, ça m’a surpris car dans mes souvenirs, il y avait bien au moins un ou deux jumpscares, mais non, rien de rien. Juste une ambiance lourde qui s’installe et ne lâche pas le récrit une seule seconde. Pour moi du coup, on peut dire que ça installe véritablement la peur, le malaise sur la durée, avec l’attente, l’appréhension. Et ça fonctionne à 200%. J’aime certains autres films du genre, comme les JU-ON de Shimizu, mais on ne peut que voir que l’approche est bien différente.
                Et encore, je te trouve gentil, je trouve le cinéma de Bay plus lisible que les scènes d’action de QOS, mais vraiment. Pas tout le temps, mais dans ces films sympathiques (Rock, No Pain No Gain). Là QOS pour moi, c’est le doliprane obligatoire après une scène d’action.
                Et pour rebondir après avoir amené Ring dans le sujet, la belle Olga. Et bien figure toi qu’hier aprem, avant de revoir RING, je fouillais dans les trop nombreux films que j’ai et n’ai pas pris le temps de voir, et j’ai jeté mon dévolu sur THE NOVEMBER MAN, avec Pierce Brosnam ET Olga Kurylenko. Et j’ai trouvé ça sympathique. Pas transcendant ni rien, mais sympathique et allant à l’essentiel.
                Pauvre Braddock, il se sent délaissé, alors que je viens tout juste de prendre mes captures de MIA3!!!! He’ll be back pour gagner le Vietnam encore une fois tout seul !

              7. Evidemment, RIEN n’arrête Chuck Norris ! (d’ailleurs, j’attend au boulot qu’on me dise « attention où vous mettez les pieds » (fameuse scène connue du troisième opus) pour leur balancer des punchlines made in Braddock, mais bon, je crois que mon regard pas content de base fait que personne n’ose 😀

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