GODZILLA : LE DÉVOREUR DE PLANÈTES (GODZILLA 星を喰う者) de Seshita Hiroyuki et Shizuno Kobun (2018)

GODZILLA : LE DÉVOREUR DE PLANÈTES

Titre original : GODZILLA 星を喰う者 – Gojira: Hoshi o Kuu Mono
2018 – Japon
Genre : Animation
Durée : 1h31
Réalisation : Shizuno Kôbun et Seshita Hiroyuki
Musique : Hattori Takayuki
Scénario : Murai Sadayuki, Yamada Tetsuya et Urobuchi Gen

Avec les voix de Miyano Mamoru, Sakurai Takahiro, Hnazawa Kana, Sugita Tomokazu, Kaji Yûki et Suwabe Juni’ichi

Synopsis : Après la destruction de MechaGodzilla City, les Bilusaludo tiennent Haruo pour responsable et veulent le trainer en justice, prenant la salle des moteurs de l’Aratrum en otage. Sur Terre, Metphies commence à avoir plus de pouvoir, les humains se tournant vers la religion en espérant que Dieu tuera Godzilla.

Après dix ans de silence entre 2004 et 2014, Godzilla semble définitivement de retour. Godzilla de Gareth Evans, un second film Godzilla qui envoie du pâté en 2019, Godzilla va de nouveau affronter King Kong en 2021, Shin Godzilla a débarqué au Japon, et il y a donc la trilogie d’animation distribuée par Netflix, débutée en Janvier 2018 et s’achevant en Janvier 2019. Et après deux opus sympathiques mais loin d’être parfaits, notamment car il ne s’agît en réalité que d’un film en trois actes, mais découpé en trois films, et affichant donc un rythme assez posé, ce dernier opus, nommé Le Dévoreur de Planètes, doit faire fort. Il doit boucler la trilogie, clore l’univers dépeint dans les trois métrages, puis tout simplement offrir un final dantesque à toute cette histoire. Qu’est ce qu’il en est au final ? Et bien c’est la catastrophe la plus totale ! Alors non, ce n’est pas au niveau de la catastrophe d’un Godzilla contre Megalon, mais on est assez proche de la catastrophe de Final Wars. À savoir de l’ambition, puis en fait, non, tout retombe pour se focaliser sur autre chose. Final Wars nous promettait une vingtaine de Kaijus et on les attendait pendant une heure, ayant droit avant à d’interminables dialogues et scènes entre humains, Le Dévoreur de Planètes nous promet le final épique de la trilogie, et nous offre également beaucoup de dialogues, peu de monstres, et finalement, en partant dans la direction choisie, nous fait nous poser des questions sur la trilogie dans son ensemble. Et pourtant, j’ai voulu y croire au début. MechaGodzilla City est détruite, les Bilisaludo veulent la tête d’Haruo, le héros, qu’ils considèrent comme responsable (et dans un sens, il l’est, tout dépend de quel point de vue notre humanité se place), les humains perdent espoir et se tournent vers la religion.

Il y a des choses intéressantes là-dedans, et même pas mal de choses pertinentes, comme l’humanité se tournant vers la religion car ils ont besoin d’être rassurés. Oui, un peu comme la vraie vie en 2019 (j’aurais donc mis un an avant de poster cet article, woohoo), mais je n’irais pas plus loin pour éviter de me faire crucifier. Le problème, c’est que le film va intégralement s’axer là-dessus, encore une fois délaisser Godzilla, et que ses choix d’écriture vont parfois se montrer incohérent avec le reste du récit, entamé donc deux films avant. Haruo par exemple est notre héros, vouant une haine sans fin à Godzilla, ce qui l’a propulsé chef, et qui évolue entre le premier et second film, et doit assumer les conséquences de ces actes, et donc dans une intrigue en trois actes logiques, il doit s’affirmer dans ce troisième acte. Oubliez ça, à part pleurnicher tout le long du film et faire des choix pas franchement cohérents, il ne sert à rien. Son amie d’enfance tombée dans le coma ? Et bien elle ne se réveillera pas du film, du coup pourquoi avoir fait le choix de la plonger dans le coma ? La tuer tout simplement n’aurait pas été plus intéressant pour les autres personnages ? Au final, le seul aspect qui semble intéresser les deux réalisateurs, c’est l’aspect religion. Pourquoi pas, mais même celui-ci manque un peu de logique. Le peuple religieux qui disait que King Ghidorah avait mangé leur planète blabla, et aident les humains depuis des années, ben en fait, ils sont méchants, et veulent inviter Ghidorah ici pour tuer Godzilla ainsi que la planète entière. Pourquoi ? Parce qu’ils sont méchants… Quoi, ça ne suffit pas comme justification ? Ben tant pis, il n’y a rien de plus ! Mais bon, en tant qu’épisode final, nous sommes au moins en mesure d’atteindre un final qui dépote, qui nous donne ce que l’on attend d’un film Godzilla.

Là aussi, déception, oubliez tout ! L’affrontement final, en plus d’être aussi illogique que le reste, va décevoir. On nous annonce que Ghidorah est invincible, que Godzilla ne peut même pas le toucher car *insérez explication scientifique space*, et au lieu donc de faire quelque chose de logique, et bien non, Ghidorah attrape Godzilla et va attendre sagement une demi-heure, histoire qu’à côté l’intrigue évolue jusqu’à un certain point pour que Godzilla reprenne le dessus. Du coup, cette trilogie ayant pour but l’éradication de Godzilla, la récupération de la Terre par l’humanité, et Haruo qui s’élève et prends du grade, et bien tout tombe à plat. Un peu comme si l’on avait regardé en tout 4h30 pour rien. Un peu comme si à la fin du Seigneur des Anneaux, Frodon récupérait l’anneau et se barrait, fond noir, voilà, trois films pour rien. Aucun accomplissement, rien du tout. Alors oui, visuellement, si l’on y adhère, c’est toujours plutôt joli, j’admets que j’aime bien le nouveau design de Ghidorah même si au final, il ne sert pas à grand-chose dans l’intrigue générale (et que depuis, il aura retrouvé sa noblesse dans le récent film US). Même si on se demande encore au final quelle était l’intrigue générale… C’est dommage de terminer là-dessus, sachant qu’à défaut d’être géniaux, les deux premiers opus étaient sympathiques et laissaient entrevoir de bonnes choses. Mais le final se casse totalement la gueule. Amère déception pour cette incursion de Godzilla dans l’animation Japonaise, et dans la science fiction. Que de potentiel gâché. Quel final amer !

Les plus

Visuellement c’est toujours sympathique

Les moins

Tout ça pour ça
Ça ne mène nul part
Aucun accomplissement
Ça parle beaucoup pour un final
Ghidorah, quelle déception…

En bref : Après deux opus prometteurs, ce final est une grosse douche froid. Rien n’est accomplit, beaucoup d’éléments sont inutiles, voire illogiques, rien n’est épique, on s’ennuie plus qu’autre chose…

2 réflexions sur « GODZILLA : LE DÉVOREUR DE PLANÈTES (GODZILLA 星を喰う者) de Seshita Hiroyuki et Shizuno Kobun (2018) »

    1. À moins que de ne voir que le premier film, qui est sympa mais se termine en gros cliffhanger, ne te dérange pas, oui tu peux éviter, tu gagneras 4h30 de ta vie que tu pourras passer sur autre chose 😉

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