VIRUS de John Bruno (1999)

VIRUS
Titre original : Virus
1999 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h39
Réalisation : John Bruno
Musique : Joel McNeely
Scénario : Chuck Pfarrer et Dennis Feldman

Avec Jamie Lee Curtis, William Baldwin, Donald Sutherland, Joanna Pacula, Marshall Bell, Sherman Augustus et Cliff Curtis

Synopsis : Alors qu’ils réparent une avarie provoquée par un typhon dans l’océan Pacifique, les membres de l’équipage du navire « Sea Star » aperçoivent l’épave d’un vaisseau de recherches scientifiques russes. Le capitaine Everton, son timonier, Woods et Kelly Foster décident de remonter le navire à la surface dans le but de toucher la prime. A peine arrivés à bord, une peur sourde les étreint. Ils explorent l’épave et découvrent une femme, Nadia, l’unique survivante, complètement terrorisée, qui leur raconte qu’une force étrangère a exterminé tout l’équipage.

En 1999, j’étais jeune (ça fait vieux de dire ça), et je regardais un peu tout ce qui passait sur Canal + et M6 en cinéma de genre, et je m’apprêtais à sauter le pas du dvd, et donc à vraiment me former une collection digne de ce nom. Et la fin des années 90 était une période bénie pour moi. Que j’étais jeune et ignorant. Les slashers revenaient en masse depuis Scream en 1996, et pas mal de réalisateurs pour leurs débuts se lançaient dans des films de monstres. On pourra citer Stephen Sommers et Un Cri dans l’Océan en 1998, Relic de Peter Hyams en 1997 (même si lui était loin de débuter), La Mutante de Roger Donaldson en 1995, Mimic de Guillermo del Toro en 1997. Bref, le danger était partout, dans le métro, dans les banlieues, dans les musées, au fond de l’eau. C’est à cette époque faste pour le genre que Virus survint en 1999. Film qui reprend, grosso modo, l’intrigue de Moontrap, le sympathique et méconnu film de science fiction de Robert Dyke en 1989 où une menace sur la lune prenait la forme d’un mix entre un robot et des morceaux d’humains. Virus, c’est la même chose, mais dans un bateau, et en moins bien. Bon, il parait que le métrage adapte un comic, et d’ailleurs, le créateur est également scénariste sur le métrage, à savoir Chuck Pfarrer. Quelques petites recherches et oui, on comprend aisément que Virus adapte plutôt bien le comic, dans les grandes lignes en tout cas, et malgré quelques changements. Le navire Chinois se transforme en navire Russe, les recherches en électroniques sont remplacées par des recherches dans l’espace reliées par liaisons satellites. Passé ces changements, Virus nous parle toujours d’une entité qui se construit des corps en assemblant des pièces de métal avec des morceaux de corps humains. Un concept si cool sur le papier, et peut-être également dans le comics.

Mais qui peine totalement à convaincre à l’écran, si bien que Jamie Lee Curtis cite elle-même le film comme étant le pire de sa carrière, rien que ça. Elle aurait d’ailleurs tentée de convaincre la production de changer de réalisateur pour faire venir Steve Miner avec qui elle avait travaillée sur Halloween 20 Ans Après, mais le monsieur était déjà sur Lake Placid. Virus, c’est le premier, et d’ailleurs dernier métrage de John Bruno, créateur d’effets spéciaux plutôt talentueux de base. Après tout, dans son CV, on a Poltergeist 1 et 2, SOS Fantômes, Vampires Vous Avez Dit Vampires, Abyss et Terminator 2, Cliffhanger, True Lies. Les années suivantes furent moins glorieuses puisque dés les annnées 2000, à l’exception de son travail sur Avatar de Cameron avec qui il est ami, on le trouve sur des blockbusters souvent sans âme : Alien vs Predator, X-Men 3 ou encore Rush Hour 3. Aie. Mais voilà, dans son domaine, il reste bon, on ne peut pas le nier. Ce qui est ironique, car ce sera là la seule force de Virus, ces effets spéciaux, tous réussis, et qui en mette plein la vue malgré un budget que l’on imagine limité, pour un film de série B. Un lieu unique (un bateau), peu de personnages (l’équipage du bateau), et beaucoup d’effets spéciaux. Le souci, c’est que le film sombre souvent dans le nanar involontaire (le vrai nanar donc), voir parfois le navet, et qu’il ne parvient à aucun moment à poser une ambiance. Alors qu’un immense bateau vide, qui fonctionne mal, avec des salles mal éclairées, il y a là de quoi faire une ambiance du tonnerre, comme dans Triangle de Christopher Smith par exemple. Mais non, rien de rien ici, c’est plat. Quand à côté on retrouve tous les clichés du genre survival, forcément, on a du mal à se sentir concerné par l’aventure. On a forcément donc la pseudo Ripley car il en faut toujours une, jouée par Jamie Lee Curtis, des compagnons de bord sans vraie personnalité (dont William Baldwin) et un capitaine un peu méchant (Donald Sutherland), et bien évidemment, le noir de service qui balance bien quelques blagues. Du vu et revu.

Et c’est dommage, car Virus ne parvient jamais pleinement à convaincre ou à intéresser, alors qu’avec un tel concept, il y avait du potentiel. Imaginez un peu par exemple ce qu’en aurait fait John Carpenter en terme d’ambiances, ou en terme de gore, avec un Brian Yuzna aux commandes. Le budget aurait sans doute été réduit encore plus, mais le film aurait été généreux et aurait su exploiter ces idées. Ici, les abominations de métal, on tarde à les voir, il faut bien attendre la moitié du métrage, et encore, un peu plus pour le gros méchant monstre, qui se paye le luxe d’être bien fichu, autant dans les plans rapprochés et mécaniques que dans les plans larges usant de CGI avec parcimonie, et les rendant donc plutôt convaincants, encore aujourd’hui, ce qui n’est pas rien. Mais ces moments convaincants ne sont pas suffisant pour faire du métrage une bonne série B. Par moment, ça se regarde, comme plaisir coupable, mais à d’autres, on s’ennuie ou alors on a presque honte, comme lorsque le noir de service pète un câble et se décide à devenir le Rambo du pauvre. Qui finalement, ne servira pas à grand-chose. Il n’aurait pas été là que ça aurait presque été pareil. Et ce genre de moments risibles, ça tire encore plus le film vers le bas. Pas étonnant du coup que le film est à présent oublié de beaucoup, à part pour ses quelques éléments visuels accrocheurs, son robot géant, ou encore quelques humains modifiés en créatures infernales, tels Donald Sutherland qui aura du passer plus de six heures sur la chaise de maquillage, pour une seule scène. C’est bien peu pour conseiller le film, surtout que pour les curieux, il y a une compilation des scènes à effets spéciaux sur Youtube.

Les plus

Un concept intéressant sur le papier
Des effets spéciaux qui ont de la gueule

Les moins

Affreusement cliché
Réalisation plate
Aucune ambiance
Un peu longuet

En bref : Série B avec un concept fort et réalisé par un pro des effets spéciaux, Virus n’a malheureusement que ça a proposer, tant le reste ne passionne pas ou ne tient pas la route.

10 réflexions sur « VIRUS de John Bruno (1999) »

    1. Et pourtant, il est là, il te guète depuis l’ombre, il attend que tu le vois….
      Bon en vrai, je l’avais oublié avec les années, j’y ai repensé en voyant la vidéo du joueur du grenier sur le jeu inspiré du film, qui est apparemment tout aussi mauvais.

        1. Ne va surtout pas l’acheter hein !!!! Mais à la limite, tu peux voir la vieille (quelques années déjà) la vidéo du joueur du grenier donc, et la magnifique maniabilité du jeu, à l’époque où les plateformeurs 3D sur la première Play n’était pas encore bien précis, ou maitrisés par les dev.

          1. Je vais aller voir ça merci. Ca fait un moment que j’ai pas vu une vidéo du JDG. Je l’aime bien en général – sauf quand il parle ciné.^^

  1. Pas vu non plus. Je ne connaissais que de nom.
    Maintenant, grave à toi, j’en sais plus sur ce Virus. Mais contrairement à celui qui nous pourrit la vie en ce moment, tu as l’air vacciné : pas terrible donc. T’es captures d’écran sont pourtant superbes. Et puis il y a Donald Sutherland et (super) Jamie Lee quand même !

      1. « Grave à toi » … En fait ça marche joliment cette expression ahahah, avec ton autorisation, je tenterai de la replacer un jour. ^^

    1. C’est ça qui est dommage en vrai. Il y a du talent devant la caméra, le concept est cool et pas plus con qu’un autre, l’équipe des SFX a fait du super bon boulot, la photographie n’est pas moche, MAIS il y a déjà le réalisateur qui ne sait pas trop quelle approche prendre. Parfois sérieux, parfois pas assez, et du coup aucune ambiance ne se pose, mais le film n’est pas assez ironique pour être drôle. Dommage. Entre les mains d’un Carpenter, ou même Steve Miner que Jamie voulait, ça aurait été différent.

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