TIME TRAP de Mark Dennis et Ben Foster (2017)

TIME TRAP
Titre original : Time Trap
2017 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h35
Réalisation : Mark Dennis et Ben Foster
Musique : Xiaotian Shi
Scénario : Mark Dennis

Avec Andrew Wilson, Cassidy Gifford, Brianne Howey, Reiley McClendon, Olivia Draguicevich et Max Wright

Synopsis : Un groupe d’amis étudiants se retrouve bloqué à l’intérieur d’une cave mystérieuse à la recherche du père disparu d’une amie. Ils se rendent compte qu’à l’intérieur de la grotte, le temps semble s’écouler différemment.

Lorsque le cinéma indépendant, et donc plus péjorativement dit, les DTV, décident de s’attaquer aux concepts fondamentaux de la science fiction terre à terre, cela donne bien souvent des films très sympathiques, bien qu’à visibilité plus que réduite. Il y avait par exemple l’excellent Time Lapse il y a quelques années qui malgré quelques facilités, m’avait fait forte impression. C’était en 2014. Petit bon de quelques années pour vous parler aujourd’hui de Time Trap, petit film indépendant au budget faramineux d’un million de dollars seulement sorti en Amérique en 2018, et qui a eu là-bas droit à une sortie en salle durant 15 jours… avant de débarquer directement en DVD et VOD. La dure loi de la jungle pour les petits budgets comme souvent. Son concept ? Simple, une grotte où le temps s’écoule différemment. Un concept tout con sur le papier, le métrage se contentant d’enfermer dans la dite grotte plusieurs personnages, et voilà. Un décor quasi unique, un concept simple mais permettant tant de choses. Est-ce que ça marche ? À en croire les avis un peu partout, oui, puisque Time Trap a relativement plu au public qui a bien voulu lui donner sa chance. Ce qui mettait en confiance, et faisait peur, puisque le début du métrage est loin d’être bien enthousiasmant. Non pas que le temps soit long (oh oh oh la blague sur le temps), mais Time Trap a des défauts, et les expose d’entrée de jeu. Certains difficiles à éviter, d’autres qui sont plus des maladresses, comme cette scène d’ouverture qui du coup grille facilement le concept du film pour les spectateurs, bien avant sa fameuse révélation. Un défaut dans l’ère du temps en quelque sorte (ce procédé a véritablement commencé à m’énerver avec le remake d’Evil Dead en 2013). Mais dans le cas présent, on peut presque le comprendre et le pardonner, de par son côté petit budget forcément au public restreint. S’il peut se mettre quelques spectateurs cash dans la poche, ce ne serait pas mal.

Ce qui est moins excusable, c’est la qualité d’interprétation. Du moins au début. À moins que cela ne soit dans l’écriture même du dit métrage, qui en voulant faire durer le suspense, rend ses personnages un peu longs à la détente. Ce qui est certain, c’est que du coup, le premier contact avec le métrage ne met pas forcément en confiance, et que l’on comprend longtemps avant les personnages ce qui se trame, du moins en parti, alors qu’eux pensent toujours autre chose, à côté de la plaque. Mais il faut s’accrocher, car Time Trap a finalement beaucoup plus à proposer, et en quelque sorte, dés que le fameux twist finalement déjà connu des spectateurs (il suffit de lire le synopsis en même temps), il prend son envol, et affiche une générosité qui fait clairement plaisir à voir. Car nous ne sommes pas en face du métrage qui a une bonne idée et n’ira pas plus loin en l’étirant sur la durée, mais bien un métrage généreux qui va passer d’une idée à l’autre avec facilité, déployant ainsi tout un éventail d’événements que lui permettent sa fameuse idée de départ. À savoir donc que nos personnages principaux se retrouvent bloqués dans une grotte où le temps défile bien différemment. 15 secondes dans la grotte équivalent par exemple à presque 30 minutes dehors. Enfin, si l’on en croit un dialogue du film, puisque si l’on veut pinailler et respecter la logique du métrage à fond, ce dialogue serait assez inexact, le temps défilant beaucoup plus vite en dehors. Cette idée, elle n’est pas nouvelle. La faille temporelle dans un lieu unique, ce n’est pas nouveau en effet. Mais le film, et son scénariste, Mark Dennis, également co-réalisateur, vont se servir de toutes les possibilités du sujet pour varier les plaisirs et en exploiter tout son potentiel. Surtout qu’avec son lieu unique et son peu d’acteurs, le métrage peut finalement se lâcher et afficher la plupart du temps un visuel accrocheur qui n’a pas à rougir face à de plus grosses productions.

Du coup même lors de ces derniers instants, quand le film se veut encore plus ambitieux, il ne tombe jamais dans le ridicule, le visuel s’adaptant aux idées du scénario. Et ça, c’est fort appréciable surtout dans le genre casse gueule de la science fiction. Alors à côté, on aura bien quelques petits ratés, comme quelques scènes qui se veulent un poil plus musclées mais dont les coups portés par les acteurs manquent clairement de panaches pour donner de l’intensité aux coups, et donc, à la scène. Encore une fois par contre, on a vu bien pire ailleurs, parfois même dans des films plus couteux. En réalité, avec une première partie mieux écrite au niveau des personnages et des mystères de son intrigue, on aurait clairement eu droit à une petite pépite malgré son petit budget. On a un peu l’impression que le film prend ironiquement son envol dés que le personnage comique de l’intrigue disparaît. En l’état, le métrage reste recommandable, surtout qu’il est disponible à très petit prix en import (en plus d’être disponible sur netflix un peu partout… sauf en France), ce serait dommage de se priver. Oui, dans le même domaine, on lui préférera Time Lapse ou encore l’Espagnol Time Crimes. Mais il est toujours intéressant de voir ce que le cinéma indépendant nous réserve sur le sujet. Pas d’artifices visuels gratuits, mais des concepts bien exploités.

Les plus

Un concept bien sympa
La seconde heure qui se bouge
Très généreux dans toutes ces approches

Les moins

Des acteurs moyens
Un début peu convaincant

En bref : Si le début ne met pas spécialement en confiance, la faute à des personnages et acteurs moyens, dés qu’il révèle son concept et ses idées, le film devient bien plus prenant et généreux jusqu’à son final. Bonne surprise.

5 réflexions sur « TIME TRAP de Mark Dennis et Ben Foster (2017) »

  1. Dans « l’ère du temps », très jolie formule. Je tâcherai de la recaser qqpart.
    Pas vu, mais je te confirme que la descente dans tout ce qui est grotte, caverne, carrière souterraine te fait perdre toute notion du temps qui passe (pour l’avoir expérimenté et m’y être perdu, je te raconte pas le traumatisme après quand j’ai vu « the Descent »). Les petits films de ce genre trouvent toujours le moyen de réussir leurs effets à moindre budget. Je me souviens de Time Crimes, très réussi.

    1. Fais toi plaisir 🙂
      Oui, j’avais tourné un found footage il y a des années dans des souterrains désaffectés, et on perd toute notion du temps, mais aussi parfois de l’espace. Du coup en faire le lieu de l’action d’un tel scénar, c’est une bonne idée.
      The Descent, quel film en même temps… Tiens, pourquoi pas en faire le film de ce soir pour Halloween, pas vu depuis quelques années.
      En tout cas dés que je tombe sur ce genre de petits films de science fiction tournés avec sérieux et qui prennent le temps de développer leur concept, je fonce, c’est souvent intéressant.

    2. Dans la catégorie que le monde entier nous envie, à savoir le « film de grottes », je recommande chaudement SANCTUM, un film passé un peu inaperçu (Cameron producteur, même si ce n’est pas un gage de qualité n’est-ce pas…), avec des défauts mais que j’ai toujours beaucoup aimé.

      1. SANCTUM, j’ai souvent eu l’occasion de le voir, et je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours eu peur de le voir, et du coup jamais tenté. Je prends note.

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