LE CAUCHEMAR DE FREDDY (A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master) de Renny Harlin (1988)

LE CAUCHEMAR DE FREDDY
Titre original : A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master
1988 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h33
Réalisation : Renny Harlin
Musique : Craig Safan
Scénario : Brian Helgeland, Jim Wheat et Ken Wheat

Avec Robert Englund, Lisa Wilcox, Danny Hassel, Tuesday Knight, Rodney Eastman, Ken Sagoes, Andras Jones et Hope Marie Carlton

Synopsis : Quelques années après la disparition de Freddy et la mort de Nancy Thompson, Kristen et ses amis Joey et Kincaid ont été libérés de Weston Hills et ont tous repris une vie normale jusqu’au jour où Freddy revient à la vie et tente de tuer les trois derniers survivants du précédent film. Alice, la meilleure amie de Kristen, semble alors la seule à pouvoir le vaincre mais Freddy va se servir d’Alice pour faire de nouvelles victimes.

Les lois du box office sont impénétrables, et Les Griffes du Cauchemar en 1987 ayant été un gros succès, la New Line ne perd pas une seconde pour mettre en chantier une nouvelle suite. Et malheureusement pour la production, la saga rentre dans une période difficile, puisque ce quatrième opus, Le Cauchemar de Freddy, ainsi que sa suite, L’Enfant du Cauchemar, sont les suites qui ont bénéficié du moins de temps de production de la saga, sortant à chaque fois un an après le précédent. Août 1988, c’est la date qui est décidée par la production, alors qu’aucun scénario ni même réalisateur ne sont sur le projet. Brian Helgeland, qui venait tout juste d’écrire son premier scénario pour Robert Englund (976-Evil), et qui n’a pas encore signé L.A. Confidential ou Payback, est amené sur le projet par Robert Englund lui-même. Renny Harlin, qui vient de signer en Amérique le film Prison, est choisit par la production pour réaliser, un peu par dépit, vu qu’ils ne trouvent personne d’autres. Un choix risqué auquel Robert Shaye, le producteur de la saga, ne croit pas un seul instant. Harlin est sur le projet juste car il semble endurant et capable de survivre à un tournage marathon. Robert Englund, Rodney Eastman et Ken Sagoes sont de retour au casting après le précédent, mais Patricia Arquette ne revient pas, remplacée au pas levé par Tuesday Knight. Mais comme toujours dans le genre du slasher, les survivants du précédent film reviennent surtout pour passer le flambeau, et les nouveaux premiers rôles sont donnés à Lisa Wilcox et Danny Hassel. Mais alors que le tournage commence, le scénario n’est même pas terminé, et deux scénaristes viennent finaliser tout ça pendant le tournage même, alors que le budget est le plus élevé de la saga jusque là, 13 millions de dollars tout de même

Budget record, attente des fans, mais peu de temps. Le concept de base ? Faire un Freddy 3 Bis vu le succès du métrage. Freddy Krueger vole donc le show, et d’ailleurs, il sera le premier crédité au casting. C’est d’ailleurs ce que l’on pourra reprocher en premier lieu à ce quatrième film, de n’être qu’un Freddy 3 Bis. Et l’arrivée de Renny Harlin sur le projet, ce réalisateur de la « subtilité » va sans surprise dynamiter le film, puisque Le Cauchemar de Freddy ne va pas tenter de poser une quelconque ambiance, une quelconque réflexion ou autre, non. C’est du divertissement bourrin, rentre dedans, et pour le coup, hyper rythmé. C’est bien simple, en seulement 30 minutes, on a une ouverture faisant le lien avec le précédent film, le retour de Freddy, et le casting du précédent, trois personnages donc, qui y passent. En 30 minutes, oui, il y a limite plus de morts dans ce Freddy 4 que dans l’intégralité du premier film de la saga. On comprend rapidement que le scénario est d’ailleurs totalement au second plan, et que ce sont les idées visuelles, ou du moins les idées à effets spéciaux qui dominent ici. Car aucune surprise, Freddy revient, trouve moyen de s’en prendre à des nouveaux jeunes de manière discutable mais il fallait bien que la saga continue, et voilà, c’est tout. Les personnages sont tous clichés, ou au choix parfois, inintéressants ou pas développés, au-delà de leurs caractéristiques principales. On a donc Alice qui sera la nouvelle héroïne, son frère Rick le karatéka, et Dan la beau gosse dont on ne saura finalement pas grand-chose. Les autres ne sont là que pour mourir, et en général, leur principale caractéristique sera mise en avant pour leur mise à mort. La fille qui étudie et est asthmatique, celle qui aime prendre soin d’elle et a une phobie des cafards.

Niveau mise à mort par contre du coup, ce quatrième opus fait fort, et il faut avouer que certaines scènes montrent de belles idées. D’autres beaucoup moins et s’avèrent finalement totalement débiles. La mort de Rick par exemple est d’un ridicule presque gênant, lors de sa scène de karaté avec un Freddy invisible. Il faut dire qu’au moins, niveau effets spéciaux, ça n’a pas du coûter bien cher. Contrairement aux autres morts, qui elles mettent le paquet. Alors certes avec Harlin à la mise en scène, on peut oublier la subtilité, c’est du total rentre dedans, mais parfois, ça fait du bien. Le retour de Freddy avec ce chien pissant du feu (oui oui), dans cette gigantesque fourrière est finalement sympathique, même si Harlin ne peut pas s’empêcher de tout faire exploser. D’autres scènes marquent les esprits, pour une raison ou une autre, notamment la transformation de Debbie en cafard géant, effets signés Screaming Mad George (Society) à la clé, ou encore le meurtre de Joey, nous gratifiant de la présence de Hope Marie Carlton toute nue (Piège Mortel à Hawaï). Mais à côté, des scènes trop ridicules (le karaté, la mort en salle de classe). Dommage, car cela reste relativement sérieux dans la mise en image malgré tout, avec de jolis jeux de couleurs parfois, de beaux décors, ou des scènes de rêves assez originales, comme dans la salle de cinéma, ou avec l’effet de boucle temporelle. Mais l’ensemble est beaucoup trop bancal et flirte un peu trop souvent avec le ridicule, notamment lors du final, où le film ne cache même plus son envie d’être rentre dedans, avec un montage musical qui aurait pu venir d’un Rambo 2, où l’héroïne se prépare pour botter le cul à Freddy, à coup de nunchaku et de coups de pieds retournés. Oui oui ! Freddy est définitivement devenu un petit blagueur, et surtout, le film s’articule seulement autour de ses apparitions, délaissant tout le reste. Reste qu’avec un rythme pareil, ce quatrième opus est bien divertissant, et que certaines scènes font clairement mouche. Feignant, parfois ridicule, mais divertissant.

Les plus

Les effets spéciaux
Freddy s’amuse comme un gamin
Quelques belles idées pour les cauchemars

Les moins

L’exacte formule du troisième opus
Des moments bien ridicules
Rien de fou entre deux cauchemars

En bref : Le Cauchemar de Freddy est une suite classique, qui reprend ce que faisait le précédent, et n’ajoute pas grand-chose au delà d’un déluge d’effets spéciaux.

4 réflexions sur « LE CAUCHEMAR DE FREDDY (A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master) de Renny Harlin (1988) »

  1. Un chien qui pisse du feu… Mmmh, pas de souvenir d’avoir vu un telle chose au ciné. J’ai donc dû zapper cet épisode.
    Cela dit les capture sont chouettes, esthétiquement pas trop mal je trouve.

    1. Esthétiquement le film est sympathique, comme pas mal de films de la saga. Le monde des rêves (et cauchemars) offre beaucoup de possibilités aux réalisateurs qui laissent leur imagination partir dans pas mal de directions, et dans ce sens, c’est intéressant. Puis même si je ne suis pas fan d’Harlin, il n’est techniquement parlant pas mauvais (bon les autres domaines, on repassera, mais au moins pas de CGI en 1988).
      Hope Marie Carlton aussi est chouette, esthétiquement parlant, mais je m’égare 😀

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