VURDALAKI de Sergey Ginzburg (2017)

VURDALAKI
Titre original : Vurdalaki – Vamps – Ghouls
2017 – Russie
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Sergey Ginzburg
Musique : Vadim Mayevskij et Aleksandr Turkunov
Scénario : Aleksey Karaulov, Evgeny Kolyadintsev, Tikhon Kornev et Aleysey Timm

Avec Lera Arefyeva, Aglaya Shilovskaya, Anna Arianova, Konstantin Kryukov, Roman Madyanov, Mikhail Porechenkov et Mikhail Zhigalov

Synopsis : Un jeune homme vivant en exil dans un monastère situé dans les Carpates est confronté à quelque chose d’étrange, d’effrayant et d’inhabituel que son esprit rationnel ne peut expliquer.

Si les Russes trouvent toujours moyen de me surprendre, dans le domaine de la science fiction par exemple (les récents Attraction, Coma ou encore Sputnik), voir même au niveau horrifique avec Mermaid par exemple, il y a bien un sous genre dans lequel ils se plantent à chaque fois, et c’est le film de vampires. Bon après, certains aiment Nightwatch, mais voir un clip qui se la pète de 2h qui ne raconte rien, ce n’est pas pour moi, c’est du même niveau qu’un Sucker Punch. Et je déteste totalement Sucker Punch. Bon alors, Vurdalaki, c’est un peu pareil, en un peu moins poseur, mais tout aussi raté, prévisible, vide, et malheureusement pour lui, ridicule. Par où commencer tant les défauts s’accumulent au fur et à mesure des pénibles et pourtant courtes minutes que constituent la vision de Vurdalaki ? Bon, on va d’abord éliminer les points positifs, ce sera une bonne chose de faite. La photographie est jolie, comme souvent avec le cinéma Russe. C’est bien photographié, les cadrages sont agréables, le réalisateur a du avoir un directeur de la photo professionnel qui sait clairement ce qu’il fait. Un bon point, mais pas suffisant pour conseiller la vision. Et il y a la charmante Aglaya Shilovskaya, pas franchement hyper douée à l’écran, mais qui a le mérite de se baigner toute nue dans un lac, et qui a l’air d’avoir bien plu au réalisateur qui la met en valeur. Et puis c’est tout, voilà. Peu de choses, j’avais prévenu. Le reste tient clairement du ratage industriel, purement et simplement. Commençons par le scénario, que l’on a tous déjà vu sur les écrans au moins 50 fois.

À savoir, un vampire tout puissant et très méchant, qui par la magie du saint esprit, enfin, par un gros hasard scénaristique, va pouvoir effectuer un rituel pour devenir encore plus puissant et être le maître du monde, à savoir donc créer un vampire diurne, qui n’aura pas peur du soleil. Impossible à arrêter donc. Oui, on l’a déjà vu ce film là non ? Et pour cela, il va devoir utiliser pour son rituel notre jolie Aglaya Shilovskaya qui se baigne toute nue et qui fait craquer un jeune héros aux cheveux bouclés qui arrive dans le coin. Pourquoi ? Facile, car elle est vierge. Ah les clichés ont la dent dure. Ou les crocs… Comme vierge, on aura connu plus farouche en tout cas, surtout que la nuit tombée, la jeune femme n’hésite pas à prendre le fusil pour flinguer du gamin changé en vampire à bout portant. Ça ne plaisante pas en Russie. Pour donner du cachet à cette histoire clichée, déjà vue et finalement peu passionnante, l’équipe localise l’histoire au 18ème siècle, dans un coin paumé, petit village non loin du château de notre vampire. La reconstitution n’est pas désagréable à l’œil en tout cas, et il faut dire qu’en jouant la carte du minimaliste (un tout petit village, et des champs à perte de vue), le réalisateur ne prend pas beaucoup de risques. Il évite au moins le ridicule dans ses décors, mais ne l’évite pas pour le reste. Car visuellement, si on a une photographie très jolie comme dit plus haut, pour tout le reste, le ridicule est là. Les vampires sont peu crédibles, maquillés de manière abusive et qui en fait trop, les attaques sont ratées, et il y a pire, le film veut nous donner de l’action, avec quelques combats au sabre. Et là il y a de quoi rire, jaune, voir de partir en fou rire, lorsque l’on voit des acteurs faire les trois malheureux mouvements en boucle et la caméra tenter de varier les angles, le montage tenter de dynamiser tout ça, mais sans jamais réussir à cacher la misère de l’entreprise. Ridicule.

Mais le ridicule ne tue pas, tout comme l’utilisation d’une croix, car comme le grand vampire nous le dit, ce n’est pas la croix qui compte, c’est la croyance de celui qui la porte. Tellement beau, tellement profond. Non je plaisante. Parlons d’ailleurs un peu des acteurs. Ils sont souvent à côté de la plaque, ou peu charismatiques. La palme revenant aux vampires, toujours ridicules à l’écran, un comble pour un film de vampires ! Notre héros et ses bouclettes ne sont pas en reste, on a rarement vu aussi peu crédible. Seul le prêtre semble un peu plus crédible et investis que les autres. Dommage, malgré son importance, qu’il ne soit que secondaire. Et pendant un peu moins d’une heure et trente minutes, nous suivons les aventures de bouclette et de la villageoise vierge se baignant toute nue, qui vont tenter de survivre au grand méchant vampire, de le repousser, et finalement, de l’affronter car il faut bien un troisième acte qui se lâche en action, avec hordes de vampires, explosions, eau bénite, pieux dans le cœur, CGI étonnement pas si dégueulasses que ça et j’en passe. Un spectacle qui ne viendra même pas réveiller le spectateur, face à la mise en scène ratée, l’action peu impressionnante et une musique qui cherche sans arrêt à en faire beaucoup trop. Et après tant de débauche artistique dans la face, le film nous achève avec un final d’une simplicité extrême, qui nous démontre que l’amour l’emporte toujours… Ouais, non, fuyez ce film.

Les plus

Aglaya Shilovskaya est mignonne
La photographie, agréable à l’œil

Les moins

Les acteurs
Les vampires sont ridicules
Les scènes d’action ratées
La musique
Cliché, prévisible et peu intéressant

En bref : Vurdalaki a très peu d’atouts dans sa poche, et même pour l’amateur peu regardant sur la qualité, mieux vaut se détourner de lui. Quand les vampires dans un film de vampires sont ratés, ce n’est pas bon signe.

2 réflexions sur « VURDALAKI de Sergey Ginzburg (2017) »

  1. Ton argumentaire effraie mais les images disent l’inverse. Je vais me fier à ton avis, vu la somme de recyclages (le coup de la croix vu dans Fright night, le coup du vampire diurne dans un film d’un obscur réalisateur nommé… Carpenter je crois). Bref, j’éviterai de me lamenter dans ce cimetière des idées.

    1. Oh oui, fie toi à l’argumentaire seulement pour le coup. Car en soit, la photographie est plutôt jolie (comme souvent avec le cinéma Russe au final), mais pour ce qui est du reste, ils sont à la ramasse niveau vampires. Tout en piquant oui les idées dans tout ce qui a déjà été fait dans le domaine. D’ailleurs, je dois revoir Fright Night maintenant que je l’ai enfin en BR, film de ma jeunesse dont l’ambiance année 80 (et le score de Brad Fiedel) m’ont toujours marqué.

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