DESTRUCTION FINALE (백두산) de Kim Byeong-Seo et Lee Hae-Joon (2019)

DESTRUCTION FINALE
Titre original : Ashfall – 백두산 – Baekdusan
2019 – Corée du Sud
Genre : Action
Durée : 2h10
Réalisation : Kim Byeong-Seo et Lee Hae-Joon
Musique : Jun-Seok Bang
Scénario : Kim Byeong-Seo, Lee Hae-Joon, Kim Tae-Yoon, Kwak Keong-Deok et Kim Joon-Hyung

Avec Lee Byung-Hun, Ha Jung-Woo, Ma Dong-Seok, Jeon Hye-Jin, Bae Suzy et Jung Yun-Ha

Synopsis : Une éruption se produit au mont Paektu. Scientifiques et militaires de Corée du Nord et du Sud s’entraident pour prévenir cette catastrophe, car de nouvelles explosions risquent de survenir dans la péninsule coréenne…

La Corée du Sud qui s’essaye au film catastrophe à grande échelle façon Roland Emmerich, moi je dis pourquoi pas. Surtout que le film semblait avoir le budget de ses ambitions (environ 6 millions de dollars), et bénéficie d’un casting 4 étoiles, que l’on apprécie ou pas. Voir réunis à l’écran en tête d’affiche Lee Byung-Hun (A Bittersweet Life, j’ai Rencontré le Diable), Ha Jeong-Woo (The Chaser, The Murderer, The Agent, Mademoiselle) et Ma Dong-Seok (Le Gangster Le Flic et l’Assassin, Unstoppable, Dernier Train pour Busan), c’est un casting plutôt solide en soit, que l’on apprécie leurs films ou pas. Bon forcément, gros budget oblige on leur met une idole de K-pop dans les pattes avec Bae Su-Ji, alias Bae Suzy, qui tient là son deuxième rôle au cinéma, après une dizaine d’années de drama, deux EP en solo et plusieurs albums avec le groupe Miss A. Il faut de tout pour faire un monde on me dira. À sa sortie en Décembre 2019 en Corée, le film amène plus de 8 millions de spectateurs dans les salles, ce qui en fait un des succès de l’année, mais rien de surprenant avec un tel casting. En Septembre 2020, il sera diffusé à l’Étrange Festival, passant donc de Ashfall à Destruction Finale niveau titre. Alors, est-ce que la Corée du Sud fait mieux que les Américains en film catastrophe ? Est-ce que Ashfall est plus impressionnant qu’un 2012, Jour d’Après ou j’en passe ? Clairement, non, alors que je ne suis pas fan des films cités. Car Ashfall commence bien, met en confiance malgré des défauts évidents qui le rapprochent des films précités. Car par de temps à perdre ici, on nous présente rapidement notre personnage principal, joué par Ha Jeong-Woo (que j’apprécie beaucoup), sa femme, enceinte et sur le point d’accoucher, et hop, voilà que notre volcan Coréen rentre en pleine éruption, les bâtiments s’écroulent, les routes se brisent, et notre héros en voiture va nous faire son John Cusack dans 2012 et fuir tout ça. Quelques plans impressionnent, le montage est fluide, les CGI souvent réussis malgré pour certains plans un manque de naturel, notamment avec notre héros qui a une voiture qui fait des mouvements bien brusques et improbables.

Mais le film annonce donc la couleur. Du divertissement impressionnant, pop corn, qui ne cherche pas toujours le réalisme. Malheureusement, au bout de 20 minutes, on comprend qu’il y a un peu mensonge sur la marchandise. Ashfall veut en faire trop, et du coup, ne sait pas trop ce qu’il doit être. Pur film catastrophe, gros film d’action, film de manipulation, un peu tout ça à la fois ? Plutôt que de faire des choix, Ashfall va nous rajouter des personnages, des situations, des genres même, et si ça aurait pu, pourquoi pas, fonctionner, ce n’est pas le cas ici, car le ton abordé va être léger, prenant la voie de l’humour qui ne prend que rarement les choses au sérieux, ce qui contraste du coup avec d’autres scènes qui veulent quelque peu sortir les violons, mais contredisent le ton général. Alors accrochez-vous, car si vous vouliez voir un film catastrophe avec des vedettes connues qui se battent pour survivre, vous allez avoir un autre programme, avec un agent de Corée du Sud qui va être envoyé illégalement avec son équipe en Corée du Nord pour récupérer dans une prison un espion qui joue un peu dans tous les camps joué par Lee Byung-Hun, qui connaît l’emplacement des armes nucléaires de Corée du Nord. Le but ? Volet les armes nucléaires, pour les amener dans des mines et les faire exploser, afin d’empêcher l’explosion finale du volcan qui mettrait la péninsule en péril. Sauf que notre espion va vouloir se la jouer solo, pour offrir les bombes et l’équipe en échange de sa fille. Et que ce plan qui est parfois digne de Sunshine (vous savez, faire exploser quelque chose pour sauver le monde) a été inventé par un ancien professeur que tout le monde pensait fou mais qui avait tout prédit il y a des années, joué par Ma Dong-Seok, et qui veut qu’on l’appelle Robert. D’ailleurs, pour vous montrer le sérieux de la situation, son plan a un taux de réussite de 4%, ou par là. Et pour ne pas arranger les choses, la présence de la Corée du Sud au Nord, et l’intention de faire exploser des têtes nucléaires, ce n’est pas du goût de tout le monde, et comme ça va se savoir, voilà que les militaires Américains débarquent pour empêcher tout le monde de faire sa mission.

Une intrigue à tiroir pas forcément maitrisée, d’autant plus qu’elle ne reste que rarement sérieuse donc, faisant appel à un humour, très présent, peu subtil, qui devient vite lourd. Entre les militaires de Corée du Sud qui sont un peu des incapables (rien de neuf), l’espion qui joue sur tous les tableaux et ne peut s’empêcher de lancer une petite blague lors de chaque situation, le prof qu’il faut appeler Robert et qui est un peu excentrique. Rien ne semble être vraiment pris au sérieux, alors quand tout à coup on nous met dans la face les ravages de la guerre, l’urgence de la situation, une femme enceinte qui veut son mari, ou une petite fille qui veut son père, dur de prendre tout ça au sérieux. Très dur. D’où un certain ennui qui parvient à s’installer, surtout que le côté film catastrophe est alors délaissé pendant une large partie du film, pour ne devenir qu’un bête film d’action avec des militaires pas très doués qui se tirent dessus, contre l’armée de Corée du Nord, ou l’armée Américaine qui s’invite donc dans le film en cours de route. Fusillades, courses poursuites en voiture, le tout s’enchaîne pourtant vite, mais ne parvient jamais réellement à convaincre, malgré quelques bonnes idées par-ci par-là. Et puis parfois, le film se décide à en faire trop, retournant alors au ton de la scène d’ouverture, c’est à dire impressionnant mais peu réaliste, comme cette poursuite sur le pont, qui aurait gagné à jouer la simplicité, avec ce pont qui s’écroule, c’était bien suffisant. Mais non, mieux vaut rajouter une arme nucléaire prête à tomber du véhicule, une seconde menace donc. Et avec ses solutions souvent improbables pour que nos personnages s’en sortent, ça devient quasiment risible. Du Emmerich à la Coréenne donc ? En quelque sorte oui, avec les mêmes qualités, mêmes défauts, son manque de sérieux dans la gravité des situations, et une envie de toujours plus qui ne lui est pas bénéfique du tout. C’est ce que l’on pourrait appeler en fait un pétard mouillé.

Les plus

Un gros casting
La scène d’ouverture met en confiance

Les moins

Gros décalage entre l’humour général et la gravité des situations
Le film veut toujours en faire trop
Trop de genres et de styles dans le film
L’humour, souvent raté
Des situations dramatiques qui ne fonctionnent pas

En bref : Ashfall en fait trop, tout le temps, essayant d’être un peu tout, en nous mettant des explosions, des poursuites en voitures, des fusillades, des militaires de tous les pays, des volcans en éruptions provoquant de grosses catastrophes. Le début faisait envie, quelques scènes s’en sortent, mais en général, c’est un ratage.

2 réflexions sur « DESTRUCTION FINALE (백두산) de Kim Byeong-Seo et Lee Hae-Joon (2019) »

  1. Ils sont forts quand même ces Coréens. Même du Emmerich, ils savent le faire. A lire ta chronique ça ressemble bien à un film A tourné avec un script de chez Asylum. Trop drôle.
    Et pourtant quel cast en effet!

    1. L’envie d’en faire trop, pas la première fois que je vois ça venant de chez eux, mais rarement avec un tel budget et un tel mix de genre. Peut-être qu’avec des potes en soirée, ça nous aurait fait marrer et ce serait mieux passé, mais là seul en m’attendant juste à un blockbuster, ce fut la douche froide de mon côté.

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