JIU JITSU de Dimitri Logothethis (2020)

JIU JITSU
Titre original : Jiu Jitsu
2020 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h42
Réalisation : Dimitri Logothethis
Musique : –
Scénario : Dimitri Logothethis et Jim McGrath

Avec Alain Moussi, Frank Grillo, Rick Yune, Marie Avgeropoulos, Juju Chan, Tony Jaa et Nicolas Cage

Synopsis : Tous les six ans, un ancien ordre de combattants experts en Jiu Jitsu fait face à un redoutable envahisseur extraterrestre dans une bataille pour la Terre. Pendant des milliers d’années, les combattants qui protègent la Terre ont respecté les règles … jusqu’à maintenant. Jake Barnes s’enfuit au lieu de combattre et permet à l’alien de faire un carnage sur Terre.

Avec son pitch improbable, mix de Predator et de Mortal Kombat, son aspect comic book prononcé, son budget plus que confortable (entre 24 et 28 millions suivant les sources), son casting de grandes gueules de la série B avec mon petit Nicolas Cage qu’on ne présente plus, Frank Grillo (American Nightmare 2 et 3), Alain Moussi (les récents Kickboxer), Rick Yune (Fast and Furious, Meurs un Autre Jour) ou encore Tony Jaa (Ong Bak), évidemment que Jiu Jitsu faisait envie. Est-ce que ça valait le coup de foncer voir la bête le jour de sa sortie US, en attendant, au mieux une série B couillue et au pire un nanar à mourir de rire ? Malheureusement, non, car si le réalisateur, Dimitri Logothethis, a toutes les cartes en mains pour nous divertir, il se plante, notamment à cause de son envie de générosité, qui a sans doute bouffée à vitesse grand V le budget pourtant énorme du film pour une production de ce style. Car avec ces combattants qui s’affrontent pour l’avenir de la Terre façon Mortal Kombat, le tout pour disons 28 millions, il faut dire que c’est, niveau film de tournois, un plus gros budget que ses modèles, à savoir Mortal Kombat en 1995 (18 millions) ou que Dead or Alive en 2006 (21 millions). Et pourtant, Jiu Jitsu paraît beaucoup plus fauché. Alors ici, déjà, c’est le bordel dans l’histoire, avec cette commette qui passe près de la terre tous les six ans, ces combattants improbables qui s’entrainent au Jiu Jitsu, l’armée qui est aussi dans le coin, et cet ennemi, sorte de Predator du pauvre, camouflage optique et vision infrarouge à la clé histoire que l’on ne se goure pas sur l’influence du monsieur, mais qui dés qu’il devient visible, fait beaucoup plus penser à un ersatz de méchant de Power Rangers. Mais ne vous inquiétez pas, oh spectateur, le film se servira d’ancestrales fresques murales pour nous raconter en détail son histoire.

Le héros pour contrer les méchants aliens ? Alain Moussi, au départ cascadeur dans un nombre considérable de films, mais également acteur dans des séries B d’action, en espérant sans doute percer un peu plus. Bon pas de bol pour lui, niveau jeu d’acteur et expressions, ce n’est pas encore ça, il est inexpressif tout le long du film, même lorsqu’il apprend que son père vient de mourir devant ses yeux. Mais c’est ça la voie du guerrier il parait, rester impassible quoi qu’il arrive (comment ça je lui cherche des excuses). On lui met pas mal d’acolytes dans les pattes, certains sachant clairement se battre, comme Tony Jaa qui va se faire un plaisir de nous ressortir ses fameux coups de genoux ou de coudes. Mais on aura aussi Frank Grillo, que j’aime beaucoup, mais qui décidément ne perce pas vraiment. Et bien ce n’est pas avec Jiu Jitsu qu’il percera. Et dans un second rôle au temps à l’écran finalement limité, Nicolas Cage. Heureusement qu’il est là, avec son sabre, ses cheveux longs et surtout, oh oui surtout, son chapeau fait en pliant des journaux… Mais bref, Jiu Jitsu, ça se veut un film d’action, qui enchaîne les affrontements, et du coup forcément, les combattants qui finissent au tapis. À ce niveau là, on ne va pas mentir, le film est généreux, les affrontements sont nombreux, et souvent très longs. Trop même. Car comme je le disais en introduction, le film est généreux, même trop, et s’installe alors une lassitude dans le meilleur des cas (trop d’affrontements qui s’éternisent et se ressemblent tous), ou de longs soupirs dans le pire des cas. Niveau mise en scène et combats donc, c’est généreux. On a droit au combat en plan séquence, à une partie d’un combat en vue subjective, à des plans tournants, des coups bien trouvés, tout ça tout ça. Le souci, c’est que ça veut souvent en faire trop. Le plan séquence, qui met Tony Jaa en valeur, est plombé par des ralentis du plus mauvais effet, par exemple.

Et l’on arrive du coup forcément au gros défaut du film, qui le fait tour à tour sombrer dans le nanar puis dans le navet, à savoir sa générosité au niveau des effets spéciaux, et donc des CGI. C’est simple, ils son absolument partout, pour un oui ou pour un non. Un coup à rendre impressionnant ? De la poussière numérique au niveau de l’impact. Une lame à rendre dangereuse ? Des reflets numériques sur la lame. Ça parait tout con et discret dit comme ça, mais ce genre d’effets est présent un peu partout dans le métrage, constamment. Si bien qu’à force de vouloir en mettre partout, ça a du totalement bouffer le budget du film, et avec son budget hyper confortable, on a plutôt l’impression d’avoir devant les yeux un produit fauché et cheap. Le design raté et nanar de l’alien ne va pas aider certes, mais tout ce qu’il y a autour (ses armes, la puissance de ces coups, son invisibilité, sa capacité à bouger hyper rapidement) rend l’ensemble encore plus ridicule. Ça aurait pu en faire un excellent nanar, et d’ailleurs parfois on parvient à en rire. Mais parfois, les défauts, que ce soit en rythme, mise en scène ou CGI viennent trop plomber le métrage et le font chuter dans la grotte des navets. Du coup, assurément pas bon, parfois drôle, parfois embarrassant, mais surtout bancal. Un résultat qui ne satisfera pas les amateurs de nanars, ni de Nicolas Cage, même si finalement, son personnage s’avère bien drôle, et donc un des bons points du film.

Les plus

Parfois on rigole
Nicolas Cage
Ultra généreux… et ambitieux…

Les moins

Beaucoup trop ambitieux
Ça a l’air fauché malgré le budget
Des combats qui se ressemblent souvent
L’alien, issu des Power Rangers
Des CGI pour tout et rien

En bref : Jiu Jitsu promettait une série B avec beaucoup de bastons et un bon gros casting. Mais à force de sans arrêt vouloir en faire trop, avec des combats tout le temps (qui se ressemblent tous), des effets de styles dans tous les sens, et des effets pour tout et n’importe quoi, Jiu Jitsu sombre dans le navet.

6 réflexions sur « JIU JITSU de Dimitri Logothethis (2020) »

  1. Cette chronique me rend triste. J’espérais tellement mieux. J’adore Cage, Grillo et Jaa bien sûr… Quel gâchis quand on y pense ! Je le verrai quand même…

    1. Ma déception vient sans doute énormément du fait que j’attendais ce film de pied ferme, car, Cage, Grillo, Jaa, action, série b, fights. Avec des attentes moins hautes, même si en soit ça reste un film bancal et répétitif, ça devrait mieux passer. J’ai lu que certains avaient trouvé le film fun (mais répétitif malgré tout).

  2. Bon bah voilà je l’ai vu. Ce fut un calvaire de bout en bout. Avoir Grillo, Jaa et Cage sous la main, et pondre un tel truc, c’est incompréhensible. Quel gâchis ! Je suis d’accord avec ce que tu dis, à la virgule près. Les combats sont hyper répétitifs, pas impressionnants, ennuyeux. Des petites séries B au Japon avec un budget bien moindre font 1000 fois mieux ! Alain Moussi ne sait pas jouer la comédie. Il n’est pas fait pour ça, c’est tout. J’ai vu sur IMDB qu’il était souvent cascadeur ou doublure, ça lui va mieux.

    Nicolas Cage par contre, et là je te rejoins une nouvelle fois, est bon. Même dans ces films improbables ratés de bout en bout, il fait le max, le bougre.

    Mais quel gâchis, vraiment. Avec des aliens en plastoc, de l’action et des arts martiaux, SKYLINES joue clairement dans une autre catégorie !

    1. Tu étais prévenu, tu m’avais dis vouloir malgré tout le voir notamment pour le cast, et voilà le résultat 😛
      Les combats se ressemblent tous, du coup le premier, ça passe, mais dés que tu arrives au second, tu as l’impression de l’avoir déjà vu, et c’est fini pour le métrage. Il aurait fallut un chorégraphe digne de ce nom (et vu les différences de salaires souvent entre l’Amérique et les pays Asiatiques, il y avait bien évidemment moyen de trouver mieux et pas cher).
      Mais voilà, sauvons Cage, en effet toujours impliqué peu importe le projet. Bien le seul ici je crois d’ailleurs finalement.
      Et dans la longue liste des excellents Cage oubliés, j’ai une soudaine envie de revoir son film dépressif chez Scorsese : BRINGING OUT OF THE DEAD, que j’avais adoré.

      1. Incroyable. Avec ma femme, on a justement parlé de BRINGING OUT il y a quelques jours, on l’a cherché sur Amazon Prime mais pas dispo, même à la loc’. Déception. (je ne l’ai jamais revu après ma séance de ciné d’époque)

        Les grands esprits se rencontrent !

        1. Ooooh ! Nous avons la même idée, il va falloir que je vérifie que mon dvd marche toujours alors, avec la poisse que j’ai.
          Je l’avais revu il y a bien 10 ans, pour le montrer à un pote, qui ne s’attendait pas à une telle descente dans la dépression et était resté interrogateur sur le film. Moi j’aime beaucoup, pas le film que tu peux ouvertement dire « j’ai aimé » vu son contenu, son ambiance pleine de désespoir, mais assurément un film qui marque. Dommage pour la loc sur Amazon, pourtant avec ce que tu dis, il y a l’air d’avoir un max de choix sur le catalogue Japonais (va falloir que je finisse pas me prendre un VPN pour y avoir accès haha). Vous trouverez un autre Cage à voir par contre, je ne me fais pas de soucis là-dessus !

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