SHOJÔ SENSÔ (少女戦争) de Oikawa Ataru (2010)

SHOJÔ SENSÔ

Titre original : Shojô Sensô – 少女戦争
2010 – Japon
Genre : Thriller
Durée : 1h22
Réalisation : Oikawa Ataru
Musique : –
Scénario : Oikawa Ataru

Avec Ishibashi Anna, Kirishima Rina et Minami Yuki

Synopsis : Deux étudiantes, Rioka qui est souvent seule et la nouvelle élève transférée Yoshimura entrent via un site internet dans un jeu dangereux où elles vont devoir affronter et tuer d’autres étudiantes en forêt jusqu’à ce que l’une d’entre elle parvienne à 7 victimes.

Vous parler en 2021 de Shojô Sensô, ça ramène pleins de souvenirs, ça me rend nostalgique. Ça me ramène 10 années en arrière. Déjà puisque j’avais fais l’acquisition du dvd du film sur Amazon.co.jp il y a exactement 10 ans et l’avais laissé prendre la poussière depuis. 10 ans qu’il m’attendait oui. Ensuite car cela me ramène véritablement 10 années en arrière, quand je chroniquais à tour de bras du V-Cinema sur le site, que les productions japonaises à bas budget étaient majoritaires en ces murs numériques, dans le but de conseiller, faire découvrir ou faire fuir parfois aussi sur des productions dont l’internet français ne parle jamais (sauf Oli d’échec et (ciné)mat of course). Déjà parce que ces films ne franchissent que très rarement le territoire Japonais pour s’exporter, et parce que même les sites (illégaux) ou autres fansubs ne s’intéressent pas à ce genre de productions. Ensuite car dans les années 2010, la qualité du V-Cinema a très franchement été tiré vers le bas. Alors oui, sur 10 dvd achetés, je devais honnêtement me taper 4 bouses infâmes, avant d’en trouver 3 moyennes mais passables, 2 sympathiques et une qui valait vraiment le coup. Mais que voulez-vous, quand on veut du plan culotte… euh je veux dire quand on aime un pays, voir des artistes galérer avec un budget ridicule mais avec pleins d’idées, et que l’on achète souvent des titres à la pochette (qui sont souvent magnifiques mais rarement représentatives de la qualité du film), et bien on enchaine, on fouine, on chute, et on continue. Shojô Sensô trainait donc depuis des lustres. Pourtant, il a à sa tête un réalisateur plus ou moins connu des productions à petits budgets avec Oikawa Ataru, propulsé un peu sur le devant de la scène lorsqu’il signa en 1999 le premier opus de la saga Tomie. Sauf que Oikawa et moi, on n’est rarement potes, et c’est du quitte ou double à chaque film. Son premier Tomie m’ennuie malgré une ambiance réussie, alors que je trouve son cinquième opus, Tomie Beginning, plus sympathique. Mais le sixième opus, Tomie Revenge, était une purge infâme. Puis il y avait Apartment 1303, qui peut plaire à ceux qui connaissent peu le genre, mais m’avait laissé de marbre. Et il y a eu les deux adaptations d’Higurashi No Naku Koro Ni (When They Cry), sympathiques en soit, mais s’adressant uniquement aux fans, car quand tu adaptes un des visual novel les plus long et complexe (et génial) existant, en n’adaptant que deux arcs parmi la dizaine existants mais figurant tous les deux dans la première partie de l’aventure (à savoir les questions, pas de réponses), c’est se tirer une balle dans le pied.

Voilà, c’était pour la longue introduction pleine de nostalgie. Tout ça pour dire qu’Oikawa Ataru, s’il n’est pas mondialement connu, a malgré tout un petit nom connu des amateurs de bobines horrifiques obscures. Et pourtant, ce Shojô Sensô est rare, inconnu de tous. Pour trouver des informations sur internet, il faut se lever très tôt. Ne parlons même pas d’Imdb, ou de Senscritique qui n’ont jamais entendu parler du métrage. C’est donc dans l’inconnu que je me suis lancé, dans cette aventure que la jaquette me vendait comme un pseudo Battle Royale un peu fauché en forêt avec des étudiantes participant à un jeu mortel via le site web Happy 7. Un mystère, de l’action, des couteaux, de jolies et jeunes Japonaises. Que demander de plus ? Que ce soit sympathique bien entendu mais bon. Dés le début, ce qui frappe, c’est bel et bien que l’on est devant un film fauché, ou devant un film en lequel l’éditeur ne croyait pas du tout, tant la qualité d’image du DVD est mauvaise. Ou alors mes longues années loin du V-Cinéma me rendent critique ! Non, la première partie se déroulant dans l’école, heureusement courte, n’est pas fameuse. Couleurs surexposées, plans très serrés pour camoufler les décors vides et l’absence de figurants, et quelques fautes de goûts niveaux costumes. Mais on ne peut nier que justement, ces éléments bien voyants sont fait au moins avec sérieux (sauf les fautes de goûts) par un réalisateur qui a conscience des limites de son budget et cherche à tout prix à les cacher. Ça s’améliore dés que nos deux héroïnes, Rioka (Ishibashi Anna) et Yoshimura (Kirishima Rina), trouvent un ordinateur portable et se retrouvent propulsées en forêt à devoir jouer au jeu Happy 7, qui va les forcer à tuer d’autres étudiantes (ou étudiants, même si là c’est rare, la femme est au premier plan). Oikawa semble mieux maitriser le tournage en forêt malgré une caméra à l’épaule qui s’emballe parfois, en profite pour délivrer parfois quelques jolis plans, aidé par des décors bien choisis.

Mais c’est bien beau tout ça, mais on nous vend du thriller, de l’action à base de couteaux entre lycéennes. Cela reste clairement du V-Cinema fauché, mais on a vu bien pire dans le genre. Certains passages s’avèrent même divertissants et amusants. Tout en contenant donc les défauts inhérents du genre, avec des actrices parfois convaincantes et investies, et parfois totalement à côté de la plaque (ou pas dirigées ?), une caméra filmant parfois comme il se doit et qui parfois s’emballe comme si le caméraman avait parkinson ou allait trébucher sur une branche, des éclairages parfois sublimant un beau cadre (le plan sur le lac avec la brume), parfois révélant un manque de temps certain face à des plans bâclés. N’attendez donc pas de l’action survitaminée ou des affrontements à tomber par terre ici, d’autant plus que le sang est le plus souvent, lorsqu’il doit gicler, numérique, et que l’on remarque, à l’image d’un certain Man Hunting Redemption, les lames des couteaux en plastiques qui se tordent. Pour le spectateur non habitué, il est clair que cela est risible. Pour la connaisseur, rien de véritablement choquant, et on peut même dire que l’effort pour livrer un métrage de 1h22 (ni trop court ni trop long) dans ces conditions est louable, et que le résultat aurait été bien plus bancal avec un autre réalisateur. Tout ne fonctionne pas, il faut bien attendre une demi-heure pour que ça se bouge véritablement, mais le film fait le boulot en divertissant. J’ai même envie de dire que venant d’Oikawa, c’est un film presque banal venant de lui. Bancal, pas totalement réussi, mais pas totalement raté. Moyen, mais regardable car doté de bonnes intentions.

Les plus

De bonnes intentions et idées
Quelques scènes mieux travaillées
Des lycéennes qui s’entretuent en forêt

Les moins

Des fautes de goût
Ultra fauché la plupart du temps
Bancal

En bref : Shôjô Sentô est clairement à réservé à l’habitué du V-Cinema fauché et sans prétentions. À ce niveau, si l’on retrouve des défauts inhérents au genre, aux bas budgets, que c’est bancal niveau scénario et mise en scène, l’ensemble reste plutôt court et se laisse suivre.

7 réflexions sur « SHOJÔ SENSÔ (少女戦争) de Oikawa Ataru (2010) »

  1. Un petit « Oikawa Ataru », même pas terrible, pour moi ça peut passer. Mais c’est vrai qu’il a une carrière très inégale (je veux dire, même ne tapant dans le bas du panier). Les TOMIE… APARTMENT 1303 je peux pas être objectif j’adore l’actrice. Et les HIGURASHI. Punaise je les ai complètement oubliés. Je les ai vus et chroniqués à l’époque, mais comme je ne connaissais pas les VN… Tiens je vais aller me relire pour voir ahahah.

    1. J’ai prévu un peu mes prochains articles juste pour toi, avec du Shiraishi, du Oikawa, du Iguchi (bon comme mauvais, ancien comme récent).
      Mais c’est vrai que même les Oikawa dont je ne suis pas fan, ça se laisse voir en général, pour ça que malgré une très longue liste de défauts, pas eu envie de descendre son film. J’en ai encore un de lui en stock à voir depuis bien 10 ans aussi. Bon sauf son sixième TOMIE hein, là c’était vraiment très très nul, j’ai même viré le dvd de ma collection pour le ranger au fin fond d’un carton ! 😀
      Les HIGURASHI de mémoire tu avais apprécié le premier et pas du tout le second. Alors que moi le premier m’avait un poil déçu et j’avais préféré le second, mais j’ai fais le VN, vu l’animé (superbe OST de Kawai Kenji, j’ai même le méga coffret BR de l’animé avec artbook et tout). Mais ces films s’adresse aux connaisseurs et juste à eux en fait. Sans connaissance de l’univers, tu es paumé, tu n’as aucun développement, tu n’as en fait même pas l’histoire.

        1. HIGURASHI en même temps, en terme d’animé et d’histoire dans un VN, je crois que c’est mon gros coup de coeur. Et pourtant j’en ai fais des VN depuis, un paquet, dont des très bons. Mais lui il a su parfaitement mixer un côté kawai pour nous faire baisser notre garde avant de révéler un côté bien plus violent et cruel qui m’a marqué. Du coup bon les films…. ça restera toujours potable mais pas trop compris l’intérêt de la démarche telle qu’elle existe.
          D’ailleurs tiens, ils en fait un drama de 6 épisodes après, j’avais commencé à regarder, puis abandonné, pas à cause de la qualité « drama » (je m’y attendais), mais car même défaut : ça prend des parties d’histoire qui n’ont aucun sens si tu ne prends que ça. Bref, désolé, je m’égare très loin des sujets de base 😀
          Tu as vu TOKYO PSYCHO (je crois que c’est le titre) de Oikawa ? Je l’ai depuis un bail, peur de me lancer dedans. Mais je vois 1h19, donc ça peut se tenter sans trop de regrets je pense…

            1. Il va donc falloir que je renfile ma tenue d’aventurier et tire cette affaire au clair ! Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui j’ai du Yakuza Kiwami 2 à faire haha !

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