MONSTER HUNTER de Paul W.S. Anderson (2020)

MONSTER HUNTER

Titre original : Monster Hunter
2020 – Allemagne / Etats Unis / Japon / Chine
Genre : Action
Durée : 1h43
Réalisation : Paul W.S. Anderson
Musique : Paul Haslinger
Scénario : Paul W.S. Anderson

Avec Milla Jovovich, Tony Jaa, Ron Perlman, T.I., Diego Boneta, Meagan Good, Josh Helman, Jin Au-Yeung, Yamazaki Hirona et Jannick Schümann

Synopsis : Alors qu’ils étaient en train d’effectuer une mission de recherche en plein désert après qu’une unité militaire ait disparu, une équipe de soldats, menée par la capitaine Nathalie Artemis, est soudain projetée dans un monde inconnu et étrange, peuplé de monstres dangereux et imprévisibles. Pour espérer pouvoir quitter ce monde et empêcher les monstres de déferler sur le leur, Artemis, aidée par un natif du nom du Chasseur, va alors devoir apprendre à devenir une chasseuse de monstres afin d’espérer faire face aux créatures.

Paul, là il faut qu’on parle, pour de vrai. Je sais que tu commences à te faire vieux, 56 ans en Mars 2021, ce mois-ci donc, mais ne crois pas que l’on va tout t’excuser à cause de ton âge. Qu’est ce qui est arrivé à ta carrière depuis tant d’années ? Au début, je te défendais moi. Mortal Kombat ça a ses gros défauts, c’est limité, mais c’est fun, j’adore la musique, et il y a le rire de Christophe Lambert. Soldier ne m’a pas passionné mais c’est un film fait avec sérieux et amour. Resident Evil j’ai mis des années avant d’accepter la trahison, mais en soit ton premier film n’est pas si mauvais, il est même plutôt potable en réalité. Et puis merde, tu as même fait Event Horizon en 1997, film bancal que je défend corps et âme. Mais je crois que ta carrière a finie par battre de l’aile en 2004 lorsque tu as signé Alien VS Predator, même si encore une fois, ton film restait finalement regardable. Con, mais regardable et pas trop mal filmé. Death Race en 2008, film que j’apprécie pour son côté fun et violent, c’était juste un sursaut en fait ? Non car directement après, tu as plongé dans les tréfonds, non, dans les bas fonds du cinéma pour ne jamais en sortir, te contentant de mettre en avant ta petite femme dans chaque projet. Resident Evil 4 et son abus de ralentis, Les Trois Mousquetaires, Resident Evil 5… On passera Pompèi, je ne compte pas le voir. Je te croyais au fond du gouffre, mais non, tu as persisté ensuite avec Resident Evil Chapitre Final en 2016, sans doute ton pire film, détestable, illogique, crachant sur les cinq premiers en terme de scénario, et surtout qui reçoit encore aujourd’hui la palme du pire montage pour un film d’action, ou pire montage pour un film avec un tel budget, ou pire montage tout court. Je me demandais pourquoi, toi qui adorais autant le ralentis, mais aujourd’hui avec Monster Hunter, je crois avoir la réponse. Avec ton caméraman qui a Parkinson un plan sur deux à présent et ton monteur qui est bourré une scène sur deux, je crois avoir eu la réponse. En réalité, si ta mise en scène est passée de l’abus de ralentis au sur-découpage illisible le plus total, c’est car tu t’obstines à vouloir filmer ta femme péter des gueules alors qu’elle se fait trop vieille, et du coup, montage cut dés que gros plans ? Je ne vois que ça pour expliquer des scènes incompréhensibles via le montage dans Monster Hunter, avec des plans qui se succèdent et ne dure même pas une seconde, puis des plans de 3 voir 4 secondes pour les plans larges car doublures ?

En tout cas, je dois bien l’avouer, la chirurgie fait des miracles sur ta femme, 45 ans et elle a presque la même tête que dans le premier Resident Evil en 2002. Par contre il faut bien avouer qu’elle ne bouge plus aussi bien qu’avant. Mais tu as déjà pensé à refaire un film sans elle ? Ou à refaire un film que tu n’écris pas. Car encore une fois, Event Horizon, il n’avait ni ta femme, ni ta plume, et c’était bon. Tu t’en doutes avec tout ce que je dis Paul, mais ton Monster Hunter là, ça ne va pas. Et puis pourquoi une telle obsession pour massacrer les licences de Capcom ? Une revanche personnelle en fait ? Non car Monster Hunter, je connais peu, je n’ai fais comme beaucoup que le dernier jeu, tu sais, World, celui qui a cartonné dans le monde entier, mais de ce que j’ai joué et de ce que je sais, Monster Hunter, c’est une histoire on ne peut plus simple. Tu ne peux pas te planter avec ça. Des gens arrivent dans un nouveau monde, il y a des monstres, et ça va péter la gueule à des monstres tout le long, pour que les humains puissent vivre en paix (et accessoirement, pour forger de meilleurs armures à force de réduire la faune locale). Bon on appelle aussi ça un génocide, mais passons. Et toi tu en fais quoi ? Alors oui, il y a bien un peu de ça dans ton film, mais tu ne peux pas t’empêcher de mettre ta femme, qui serait une soldat dans notre monde réel à nous, et là, tempête magnétique qui l’emmène dans l’autre monde qu’elle ne connaît pas, et elle va devoir s’allier avec un chasseur pour péter la gueule à des monstres. On nous explique qu’il y a une tour qui produit la tempête blablabla on s’en fou. Le scénario n’est pas le point fort de Monster Hunter, et toi, tu rajoutes des trucs qui n’ont strictement aucun intérêt, et ne vont de toute façon donner aucune profondeur au scénario, donc quel intérêt ai-je envie de dire ? Ton histoire d’amitié là entre ta femme et un chasseur (Tony Jaa), qui ne se comprennent pas et ne parlent pas la même langue, pourquoi pas, l’idée en soit n’est pas mauvaise, mais pourquoi avoir osé ajouté le côté « le pouvoir de l’amitié se fait grâce au saint chocolat » bordel. As-tu conscience de la stupidité de ce que tu écris des fois ? Je ne pense pas, tant tu prends tout ça avec le plus grand des sérieux, alors que ça aurait bien sa place dans une parodie.

Je veux bien par contre reconnaître que tes monstres sont bien faits, mais bon, tu as eu 60 millions pour faire ton film, et toi, tu n’as pas touché aux CGI, c’est l’équipe des effets spéciaux qui s’en charge. Pendant une heure, ton film est vide, entre Tony Jaa qui crie et parle une langue que l’on ne comprend pas, et sans sous titres donc, et ta femme qui tente d’avoir l’air bad-ass mais a surtout l’air fatiguée de tes conneries mais ne sait pas te dire non. Des monstres arrivent, ça tue du PNJ sans intérêt, ça attaque, et toi tu nous fais comme tes derniers films, en plus d’adapter une licence, tu piques tes idées de scènes à droite et à fauche. Oh une tempête magnétique, ça ne me rappelle pas du tout Mad Max Fury Road. Oh une scène dans un nid de créature où ta femme doit s’éclairer avec des fusées éclairantes à lumière rouge tandis que des PNJ ont des monstres sous la peau, ça ne me rappelle pas du tout Aliens que tu avais déjà pompé sur Resident Evil 5 ! Sérieux Paul, il faut choisir, tu adaptes une œuvre ou bien tu fais ton propre film en rendant hommage à ce que tu aimes, mais arrêtes de tout mélanger bordel ! Et puis ce final, qui nous ramène sur notre planète Terre mais y amène des monstres, quel intérêt si c’est pour échanger un désert contre un autre désert ? Je sens bien que tu veux préparer un second opus pour lancer une nouvelle saga, mais j’espère que les investisseurs te stopperont net ce coup-ci. Mais bon, Paul, je dois néanmoins bien trouver du positif dans ton truc là, donc voilà. Tu as eu la bonne idée de prendre Ron Perlman bien qu’il ne débarque que très tardivement et que tu lui donnes une coupe de cheveux discutable, mais bien joué, dés qu’il parle, ça pue la classe. Bien joué donc ! Et puis, bien joué pour avoir inséré dans ton métrage le chat cuistot, le Palico du jeu. C’était inattendu, ça n’a fait sourire, son miaulement est trop mignon. Ah, et merci Paul d’avoir alors préféré user de plans larges et de doublures en plus de CGI pour ta baston finale, ça le rend beaucoup plus lisible et donc plaisante que les 1h30 qui précédaient. Ça ne sauve pas ton film qui est mauvais, mais ça lui fait quelques petits bons points, mieux que ton dernier Resident Evil qui m’a fait ouvrir une boite de cachets pour la migraine lui.

Les plus

Le chat
Ron Perlman
La baston finale, lisible

Les moins

Les emprunts à de nombreux films
Les ajouts inutiles pour l’intrigue
Milla Jovovich se fait vieille pour ça non ?
Le caméraman qui a souvent Parkinson
Un montage rendant souvent l’action illisible

En bref : Monster Hunter, c’est du pur Paul Anderson, avec ce que cela signifie de scénario minimaliste, de Milla Jovovich, de monteur bourré, de caméraman atteint de Parkinson, de monstres en CGI, de pompage de films cultes et j’en passe.

10 réflexions sur « MONSTER HUNTER de Paul W.S. Anderson (2020) »

  1. Géniale cette lettre ouverte à Paul W. S. Anderson !
    Je ne compte pas voir ce Monster Hunter, comme je n’ai d’ailleurs pas vu la plupart de ses films. Ceux que j’ai vus sont si médiocres que j’ai depuis bien longtemps fait une croix sur son « œuvre ».
    Et pourtant, en lisant cette lettre-critique formidable, qui retrace finalement une carrière en dents de scie, je me commence à dessiner les contours d’un réalisateur en recherche perpétuelle de légitimité. Apparu en même temps que deux homonymes reconnus aujourd’hui comme des personnalités majeures du septième art (PT et Wes), WS a toujours cherché à se démarquer de son côté en s’attachant à l’action débridée tout en cultivant une forme de complexe. C’est vrai que Event Horizon n’était pas trop mal fichu. Mal fagoté, mais pétri de références à Barker, aux films de vaisseaux fantômes, à la SF dark… Et comme toi, je trouve son cross-over Alien vs Predator pas si mal filmé, avec un univers qui lorgne vers Lovecraft et the Thing de Carpenter. Hélas très mal joué et, comme tu dis, un peu idiot sur les bords (et au milieu aussi d’ailleurs).
    Alors là, évidemment, avec Monster Hunter (et le dernier chapitre de Résident Evil), quand je te lis, j’ai l’impression que WS s’est dit qu’il pouvait essayer de concurrencer Michael Bay à la table de montage, émuler son « style » (ça me fait tout drôle d’écrire ce mot à propos de Bay) dans un film qui tente visiblement de ressembler aussi à Starship Troopers (mais là mon gars, il est pas né celui qui pourra faire mieux que Verhoeven).
    Bref, c’est pathétique, mais touchant.
    Bravo pour ton texte 👍

    1. S’il y a bien une chose que je n’attendais pas, c’était une aussi longue réflexion après ma lettre ouverte. Je me doutais qu’elle ferait un peu rire oui, évidemment, car j’avais des choses à dire mais pas l’envie de le faire traditionnellement.
      Le cas Paul W.S. Anderson est assez complexe, puisqu’en y regardant de plus près, on peut remarquer une claire séparation dans sa carrière, entre ses débuts parfois bancals mais honnêtes malgré tout (MORTAL KOMBAT, SOLDIER, EVENT HORIZON), où tu sens un réalisateur pas parmi les meilleurs mais qui veut faire ses preuves, et s’amuse à le faire. Mais les deux derniers cités furent de gros échecs commerciaux au box office. Et après ça, il enchaine direct avec AVP et les RESIDENT EVIL, on part dans l’action à gros budget, les travers du blockbuster, les films ne répondant qu’à un cahier de charge. Un peu comme s’il n’essayait plus de faire ce qui lui plaisait au départ mais juste à faire des films qui peuvent marcher. Même si encore une fois, le premier RESIDENT EVIL et son AVP sont plutôt joliment filmés, rythmés, un peu idiots (cons, osons le mot), mais encore des divertissements potables. Mais j’ai l’impression que le succès de ces deux films a fait que Paupaul, il a continué dans cette voie, en creusant le fossé entre les qualités et les défauts de ses films.
      Quand au style qu’il aborde à présent depuis deux métrages, si je prend tout ça sur le coup de la blague dans mon texte, avec forcément Milla qui n’est plus toute jeune et donc une mise en scène qui est passé du ralentis avec RESIDENT EVIL 4 et 5 au style clippesque épileptique avec RESIDENT EVIL 6 et une scène sur deux avec MONSTER HUNTER, je ne vois pas d’autres raisons en réalité. Car si en terme de rythme de plans, ça se rapproche du cinéma de Bay (même si, pour avoir revu THE ROCK et le premier TRANSFORMERS récemment, oui oui, je trouve ça plus lisible que ce que fait Paul actuellement), je pense que le cinéma de Bay à également une autre caractéristique bien à lui, qui se remarque sur l’étalonnage de ces métrages, au niveau des couleurs, souvent hyper saturées, très orangées pour les peaux des personnages par exemple. Et ça, certains ont tentés de l’émuler, notamment un certain tâcheron du nom de John Moore avec DIE HARD 5 (qui n’existe pas, soyons clairs et nets là-dessus). Sauf que Bay a néanmoins en salle de montage des techniciens qui savent le faire, alors que Moore….. Bref, je m’égare, mais oui, j’ai un texte sur DIE HARD 4 que j’ai fais il y a quelques jours, donc j’en profite pour recracher sur le 5 haha.

      Bref, encore merci de ton retour. Espérons que le prochain film qui t’attirera sera un meilleur (car je prépare du lourd).

      1. Die Hard 4 ça m’intéresse ! (on est d’accord, il n’y a pas de 5 😉). Je suis assez friand de l’actioner de Wiseman.
        Belle défense de ce cher Michael également. Tu avoueras que s’aligner sur ce genre de modèle, c’est quand même pas glorieux.

        1. Die Hard 4, le film que ça fait 9 ans que j’ai promis de le revoir (depuis la « non sortie » du 5), car je n’avais pas aimé à sa sortie. Il y a toujours beaucoup de trucs qui me dérangent, mais je trouve que c’est un film d’action compétent. Mais on en reparlera en tant voulu. En fait voilà, Wiseman est un technicien compétent, ces films sont rarement mauvais, mais souvent juste oubliables.

          C’est sûr pour monsieur Bay, mais j’avoue presque sans honte que si je détestes certains de ces films (que TRANSFORMERS 5 fut une torture interminable et chiante en plus), j’ai une certaine sympathie pour certains de ses métrages, notamment THE ROCK (j’aime beaucoup même), 13 HOURS (j’avais trouvé ça très sympa à sa sortie), NO PAIN NO GAIN (j’ai un texte dessus il me semble), et le premier TRANSFORMERS (tout comme le 3), aussi bas du front que ce soit, c’est divertissant. Les BAD BOYS sont un cas à part, je ne supporte ni Lawrence ni vraiment Smith donc bon, je ne pourrais jamais avoir un avis neutre dessus 😀

          1. Bad boys… Jamais compris la folie autour de ce film.
            Pas vu No pain… Le nom de Bay m’a fait fuir.

            « Un film d’action compétent », c’est complètement ça. Die Hard 4 me divertit, me fait rire, ne se prend pas au sérieux mais sait quand même rythmer son scénario. Bref, c’est pas McTiernan mais dans l’esprit, ça colle.

            1. J’avais tenté de revoir le premier BAD BOYS, car autour de moi, tout le monde me disait que ce n’est pas si mauvais que ça. Et en fait, j’ai trouvé ça chiant et arrêté au bout de 25 minutes d’ennui profond….
              Ahlala, pourtant moi j’aime beaucoup NO PAIN… Puis il y a ce casting qui semble s’éclater et ne jamais se prendre au sérieux, Dwayne Johnson est énorme dedans !

              Hmmm, dans l’esprit, certains choix me dérangent, mais on va me dire une énième fois que je chipote… Puis rah, la scène avec l’avion ! Tu la vires, je serais encore plus clément envers le film 😀

              Mais oui, on s’éloigne d’Anderson pour parler d’autres réalisateurs typés « action ». Tant que tu ne mets pas Zack Snyder dans le lot, détestant son style et chacun des films que j’ai pu voir, car là ce sera le rejet total !

              1. Je vais tenter de ne pas trop tarder avant de le poster alors 😀 Mais avant, tu auras du Nicolas Cage, du Kurosawa, du Paul T. Anderson, du Abrams (ouais, comme ce que je regarde, j’ai décidé de mettre une sélection hyper variée pour Mars haha).

                Tu pourrais être en tout cas surpris par NO PAIN. pas devenir fan je pense, faut pas pousser, mais penser que Bay a trouvé là un scénario allant avec la démesure de son style, et du coup, ça fonctionne.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading