SANCTUM de Alister Grierson (2011)

SANCTUM

Titre original : Sanctum
2011 – Etats Unis
Genre : Survie
Durée : 1h49
Réalisation : Alister Grierson
Musique : David Hirchfelder
Scénario : John Girvin et Andrew Wight

Avec Richard Roxburgh, Ioan Gruffudd, Rhys Wakefield, Alice Parkinson, Dan Wyllie, Christopher James Baker et Nicole Downs

Synopsis : Au cours d’une exploration en plongée souterraine dans la grotte d’Esa’ala en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un groupe de cinq personnes est emprisonné lors d’un cyclone tropical dans une caverne. Avec l’eau qui monte et l’air qui s’épuise, leur seul espoir est de voyager à travers les grottes sous-marines inexplorées suivant le cours de la rivière qui coule vers l’océan…

Sanctum, je l’admets, j’étais passé à côté. Non pas à cause des avis plutôt mitigés de la presse et du public, puisqu’en général, cela a le don de m’attirer pour comprendre pourquoi le public rejette un métrage qui a l’air intéressant, comme pour The Canyons de Paul Schrader. Non, Sanctum, j’étais passé à côté pour des raisons beaucoup plus simples, et finalement assez stupides. Le « James Cameron présente » en gros sur la pochette déjà, car Cameron, oui, c’est un grand, mais autant Titanic qu’Avatar, ce ne sont pas des films qui m’attirent. De très belles démos techniques, on ne va pas mentir, mais qui manquent de profondeur en piquant un peu partout (pour Avatar), ou qui traitent de sujets intéressants de manière qui ne m’intéressent pas spécialement (pour Titanic). Oui, je sais, c’est stupide, Cameron n’étant que producteur ici, et après tout, il avait bien produit Solaris de Soderbergh, et j’adore ce film. Mais quand on connaît la passion de Cameron pour les fonds marins, et bien moi, j’étais persuadé d’une très grande implication du cinéaste dans le projet. Encore plus lorsque l’on voit que Sanctum a été tourné et pensé pour la 3D, le dernier jouet de Cameron depuis Avatar. Du coup, sur les conseils de quelqu’un que je ne citerais pas car il est trop cité sur ce blog, je me suis lancé. Après tout, de la survie en milieu aquatique, avec des grottes, c’est quelque chose que j’adore. The Descent, le moyen La Crypte, Underwater encore récemment. Alors du coup, j’avais raison de me méfier ou pas ? Et bien non, j’avais tort, il faut bien l’avouer. Sanctum est un très honnête divertissement, qui a quelques beaux atouts dans sa poche. Aussi quelques gros défauts, dont certains rarement abordés en général, comme la qualité de quelques rares CGI, passant sans doute très bien au cinéma ou lors de la vision du film en 3D, mais qui, convertis en 2D, et à l’image du coup, normale, ou plus plate dirons certains, passent moins, comme lors de ce rapide survol de la forêt par des hélicoptères au début, montrant de magnifiques décors, mais ne camouflant pas ces quelques CGI lorsque le vol est bien trop bas pour être tenté en vrai.

Je chipote ? Oui, mais vous devez être habitués depuis non ? Là où par contre tout le monde ou presque sera d’accord, c’est clairement dans le fond du métrage. En premier lieux, ces personnages, puis sa narration. Oui, il y a des clichés, des facilités, certains acteurs sont investis mais certains ne jouent pas hyper bien. Et puis le scénario est finalement ultra prévisible pour le genre, pour qui a déjà vu un ou deux films de survie. Certains événements, on les vois arriver de loin, et il n’est parfois pas bien difficile de savoir qui va y passer, et qui va survivre. Ces défauts, ils sont réels, ils sont là, voilà. Mais pas de quoi plomber un métrage visant en premier lieu l’efficacité (et l’immersion), et mettant en avant le lieu de son action, à savoir une gigantesque grotte, et les intempéries qui s’y déroulent, à savoir, l’eau monte, sortir devient compliqué. De ce côté là, c’est réussi, et en effet, par moment terriblement efficace. La mise en scène déjà sait mettre en valeur les décors du métrage, donnant vie à cette grotte. C’est bien filmé, superbement éclairé, et je pense que la profondeur de champs est très bien exploitée dans pas mal de plans, cela se remarque en 2D, et cela devait être bien efficace en 3D. Visuellement, voilà donc un vrai petit plaisir pour les yeux. Surtout qu’on le sait, les tournages aquatiques, c’est loin d’être une chose aisée, alors un tournage aquatique et dans les lieux exigus, on ne peut qu’imaginer. Et puis, finalement, même si le scénario est prévisible et que les situations sont parfois clichées, on peut dire que le métrage sait néanmoins y faire, le tout s’enchaine de manière fluide, on n’a jamais le temps de s’ennuyer, on se prend au jeu en réalité. Là où le film aurait du décevoir en tout cas, c’est plus dans le côté naturaliste de son traitement.

Pas de méchantes et grosses bébêtes ici comme le cinéma de genre nous y a souvent habitué dés que des personnages se retrouvent dans un environnement hostile, peu voir pas d’esbroufe visuelle ou de sensationnalisme comme Hollywood ou le nom de Cameron à la production aurait pu nous y faire croire. Sanctum est un film simple, pour qui le simple lieu de son action est un élément suffisant pour faire stresser le public avec ces personnages, tout en étant assez attrayant visuellement pour émerveiller durant quasiment 1h50. Et pour le coup, et bien oui, ça marche plutôt bien. Bien entendu, lorsque le film se laisse un peu aller dans sa seconde partie avec de gigantesques cavernes et plans larges mettant en avant la profondeur de champ, on sent bien un petit manque de naturel, une utilisation des CGI, et on sait qu’on n’échappera pas encore à une ou deux décisions clichées pour faire avancer le scénario, et donc par extension, les personnages. Oui, un mec qui tousse pendant 20 minutes et a l’air fatigué, mais il nous dit qu’il va bien, donc on le croit et on continue. Ou alors ce personnage risquant l’hypothermie qui refuse de mettre la tenue d’un mort, et qui finalement, après avoir faillit y laisser sa peau, nous lancera un petit « j’aurais du prendre la tenue ». Et bien, oui, bravo Sherlock. Mais avec sa générosité, ses qualités techniques, son tournage dans de vraies grottes et le tout avec un budget de 30 millions rendant l’ensemble crédible, son rythme qui ne faiblit pas, on a juste envie de profiter du divertissement, et donc de prendre Sanctum pour ce qu’il est.

Les plus

Les grottes, réelles
Visuellement prenant et bluffant
Un survival au rythme soutenu
Du pur divertissement, au sens noble

Les moins

Des clichés, facilités et autres moments prévisibles
Des éléments 3D un peu trop voyants
Oui, juste un survival face à la nature

En bref : Sanctum a mauvaise réputation. Pour pas mal de raisons. Et pourtant, en tant que survival ne faisant jamais intervenir le fantastique, et malgré son côté prévisible, Sanctum tient la route et se fait très plaisant à regarder. Pas le meilleur film aquatique, ou dans des grottes, mais un très honnête divertissement.

10 réflexions sur « SANCTUM de Alister Grierson (2011) »

  1. « quelqu’un trop cité sur ce blog » ahahah !

    J’aime beaucoup SANCTUM (loué à la jaquette quand il est sorti – ah c’était cool les vidéoclubs…) et je rejoins ce que tu as écrit. C’est pas tous les jours qu’on a un vrai bon « film de grottes ». Pour moi le principal souci et tu en parles, ce sont les clichés, en partie les personnages. Mais peu importe une fois qu’on a embarqué. C’est du divertissement bien fichu.

    1. Et j’ajouterai qu’il est triste que ce film, bien qu’imparfait, soit à ce point passé inaperçu. C’est bien d’en parler, en espérant que ça donne envie à d’autres personnes. Merci pour la review.

      1. Après je ne sais pas du tout s’il a fonctionné lors de sa sortie en salles, il a peut-être eu un petit succès d’estime on dira, mais aujourd’hui il est totalement oublié, les avis sont rares, et souvent négatifs. Donc une fois de plus, LovingMovies seul contre tous avec un avis positif 😀

    2. C’est vrai, à force on va croire que nous ne sommes qu’une seule et même personne haha !
      J’en ai parlé depuis avec un ami, qui lui l’a vu en salles à sa sortie, en VO et en 3D, et qui avait aimé aussi malgré ses défauts. Apparemment la 3D était immersive (même si moi, ça ne m’intéresse pas et pas besoin de 3D pour être immergé dans un film, il suffit qu’il soit bon). Mais oui, les clichés pleuvent dans le film. Alors, il y a plus gênant, mais voilà, les personnages, et quand tu peux tout prévoir, c’est un peu dommage.

    1. L’as tu vu celui là ? Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de films de grottes sorti récemment, pas mal venant d’Europe de l’Est d’ailleurs, il va falloir que je creuse ça. (ahlala, au moins répondre au commentaire marche toujours comme avant sur WordPress, comparé à tout le reste grrrrrrr)

      1. Eh non, toujours pas. Mon rythme de visionnage en ce moment est assez catastrophique. J’ai bien peur de passer larme à gauche avant d’avoir eu le temps de voir tout ce que j’ai prévu de voir (et je parle même pas de revoir !)

        1. Ah mais ça c’est pareil pour tout cinéphile ou cinéphage. Me faudrait 3 vies de 100 ans chacune pour voir tout ce qui m’intéresse. Je profite d’avoir du temps en ce moment au rythme de 2/3 films par jour.

            1. Oh ! Ouais là en effet, 3 vies ne te suffiront pas non plus. Comment ça me frustrerait seulement un par semaine…. (ce fut le cas à des moments l’année dernière).

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