PSYCHO GOREMAN de Steven Kostanski (2020)

PSYCHO GOREMAN

Titre original : Psycho Goreman
2020 – Canada
Genre : Comédie d’horreur
Durée : 1h39
Réalisation : Steven Kostanski
Musique : Blitz/Berlin
Scénario : Steven Kostanski

Avec Nita-Josee Hanna, Owen Myre, Matthew Minaber, Steven Vlahos, Adam Brooks, Alexis Kara Hancey et Scout Flint

Synopsis : Aprés un intense match de Crazy Ball dans leur jardin, Mimi et Luke découvrent une gemme. Mais en la prenant, ils libérent un monstre sanguinaire retenu prisonnier depuis des millénaires !

Si dans le domaine des effets spéciaux, Steven Kostanski n’a jamais rien eu à prouver, bossant sur des grosses productions comme Ça, Crimson Peak ou encore Resident Evil Retribution, ainsi que quelques productions sanglantes plus modestes comme Girl House ou Détour Mortel 4, en tant que réalisateur, c’est une toute autre histoire. Et il y a pile dix ans, je n’aurais jamais parié même 50 centimes sur sa carrière de réalisateur, tant j’avais détesté son premier long métrage, Manborg, et que son court métrage pour l’anthologie ABC’s of Death 2 était du même acabit. Mais comme quoi, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu, ou un truc du genre, car après ces œuvres souvent fauchées et indigestes, Steven Kostanski change. En 2016, il signe le certes bancal mais finalement très sympathique The Void, film hommage à tout un pan de cinéma de genre que l’on aime, en prenant comme influence du Carpenter, du Lovecraft et j’en passe. Les effets spéciaux évitant au maximum les CGI, le film est généreux, l’ambiance soignée, la musique marquante. Deux ans plus tard, le voilà qui revient avec un film moins marquant, mais parvenir à faire un film potable pour une saga enterrée depuis tant d’années tient du miracle. Je veux parler de son Leprechaun Returns. Alors attention hein, comme pour The Void, cela reste un film de série B, ce n’est aucunement du grand cinéma, ça n’a jamais eu la prétention de l’être, mais c’est honnête envers son public et ça livre la marchandise avec générosité et amour pour le genre. Largement suffisant. En 2020, pour une sortie début 2021 en VOD et en festival, Kostanski revient avec Psycho Goreman, PG pour les intimes. Un film qui aurait pu finalement tomber dans l’oubli, ou faire fuir son public face à une pochette qui nous vends une péloche B voir Z avec un monstre kitch et… des enfants. Et finalement, PG pourra remercier les festivals, car c’est clairement grâce à eux que le film aura finalement eu de la visibilité, face à d’excellents retours, qui auront alors donné envie à d’autres de découvrir le film. Le bouche à oreille, rien de mieux pour un film.

Je remercie du coup ma pote Dahlia (une de mes plus anciennes amies en plus) pour m’avoir parlé du film, donné envie de le voir. Car Psycho Goreman, ça fait du bien. Oui, c’est du B voir du Z, mais c’est totalement assumé. Et malgré un propos simpliste, de l’humour qui déborde dans tous les sens, tout comme le sang et les membres tranchés, le film parvient en plus le petit miracle de rendre son monstre attachant, plus attachant que les humains du film. Bref, PG de son petit nom d’amour, c’est un monstre enfermé depuis des millénaires sous terre, dans le jardin d’une famille Canadienne presque comme les autres. Un père feignant qui cherche toujours une excuse pour fuir toutes les responsabilités, une mère un peu stricte et envahissante, un petit garçon Luke qui ne semble être là que pour subvenir à tous les caprices de sa sœur Mimi. Et on tient là déjà un des personnages du film avec Mimi, véritable peste que l’on veut baffer du début à la fin, et du coup, admirablement interprétée par Nita-Josee Hanna. Certaines prises ont du être un cauchemar à faire sans se marrer tant le côté « peste » et « tout m’est du » va loin. Lorsque par accident, les enfants vont libérer PG et que Mimi va avoir entre les mains un puissant talisman qui lui permet de donner des ordres à PG, rien ne va plus. Lui qui ne jure pour par les ténèbres, la destruction, la souffrance éternelle, avec sa voix grave, ses yeux ténébreux, tout ça tout ça, et bien le voilà à devoir obéir à une petite peste qui le voit comme un animal de compagnie plutôt cool, et va donc s’en servir pour faire peur à des gens, promener des chiens et j’en passe. Du grand n’importe quoi, et malgré les très nombreux débordements gore (et qu’ils sont gore), un humour totalement bon enfant et qui fonctionne. On se marre énormément devant le film. Entre son humour improbable, ses idées à la con, sa séquence musicale avec PG à la batterie et le pauvre meilleur ami de la bande transformé en cerveau géant.

Le film trouve même un équilibre, non pas subtil loin de là, mais qui fonctionne entre gore qui tâche voir parfois bien dégueu dans le sort réservé à certains personnages, et son humour bon enfant, bien que parfois lui aussi bien méchant. Surtout qu’il y a de l’humour de dialogues, de situations, de l’humour purement visuel. Difficile donc de rester insensible. Surtout que comme dit plus haut, au fur et à mesure des minutes qui passe, un certain miracle s’accomplie. On a beau être en face d’une vaste blague potable, PG devient attachant comme personnage (et malgré le côté blague du film, il y a un background au personnage), et on prend donc plutôt rapidement le côté du monstre, comparé à Mimi, qui jusqu’au final, se montre peste et toujours plus peste. En réalité, s’il faudra reprocher quelque chose au film, du moins de mon point de vue, c’est qu’avec sa durée, et sa grosse générosité et ce dés la scène d’ouverture, la dernière partie se montre beaucoup moins folle que quelques évènements qui ont eu lieu plus tôt, et même si le ton reste le même, on aurait pu espérer plus. Surtout que l’aspect un peu kitch de l’ensemble, volontaire, devient malgré tout plus voyant lorsque le métrage décide à amener d’autres personnages venant d’autres planètes dans l’intrigue. Certains restent très bien fait (vive les SFX à l’ancienne), tandis que d’autres ont un look plus discutable, voir une utilité même discutable, qui montre que l’envie de générosité de Steven Kostanski va parfois peut-être un peu trop loin ? Malgré tout ça, il faut avouer que voir un film qui se moque de tout, le fait dans la bonne humeur, et bénéficiant en plus d’un bon casting et d’une mise en scène certes sans génie mais très agréable, et bien, ça fait du bien.

Les plus

Un film con qui respire la bonne humeur
On se marre pratiquement tout le long
Ultra généreux et gore, avec des effets à l’ancienne
Nita-Josee Hanna, la peste de l’année 2020

Les moins

Ça reste un petit film fauché
Petit coup de mou sur la fin

En bref : Psycho Goreman, c’est la bonne surprise que personne n’attendait. C’est con, très drôle, très fun, très gore aussi, ça met de bonne humeur même si ce n’est pas parfait.

2 réflexions sur « PSYCHO GOREMAN de Steven Kostanski (2020) »

  1. Je ne sais pas pourquoi je m’arrête devant cette chronique, un moment d’égarement sans doute. C’est tout de même pas à cause de cette jaquette qui sent le bouillon de nanar à plein naseaux ! Peut être l’idée que je me fais du commentaire que tu en tire… Je dois avouer être surpris devant ton avis bienveillant. C’est plutôt une bonne idée que de choisir la voie due la comédie pour faire passer son monstre tout droit sorti d’un film de Wynorski (encore un acteur qui a dû souffrir sous trois tonnes de maquillage). Un petit côté E.T. mal élevé dans ce que tu racontes du rapport entre le monstre et la gamine.

    1. En effet, j’ignore pourquoi tu t’arrêtes sur cet article précis. Sans doute comme moi car de base, la pochette et le design, ça ne fait pas spécialement envie, puis tu as vu l’avis positif et voilà 😉
      Le même film, avec son budget relativement bas, fait avec sérieux, aurait été pénible et se serait littéralement planté. Là en effet, la voie de la comédie fait passer l’ensemble et c’est avec surprise que j’ai passé un excellent moment. Et je ne suis pas le seul, beaucoup l’ont vu avant moi et ont adoré, ce qui m’a poussé à la découverte. Comme quoi, il y a 10 ans, je n’aurais même pas parié un seul euro sur la carrière du réalisateur, ayant littéralement détesté ces premiers essais derrière la caméra, et en l’espace de deux films opposés (le scénario et Lovecraftien THE VOID et le comique PSYCHO GOREMAN donc), il m’a prouvé que j’avais tort. Parfois, ça a du bon de se tromper comme quoi. Seul je me suis marré, je me dis que si j’ai l’ocaz de montrer le film à mes potes lors d’une soirée avec quelques bières, ce sera sans doute encore plus délirant, mes potes étant cinéphiles aussi mais aimant se marrer parfois devant du gros B qui tâche, ou du vrai nanar (pas des comédies nanardes façon SHARKNADO hein, du vrai nanar, notre dernière soirée avec PIÈGE MORTEL À HAWAI fut un triomphe monumental, j’en ai encore mal à l’estomac 😀 )

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