KOTODAMA – THE SPIRITUAL CURSE (學校怪談:被詛咒的靈魂) de Ochiai Masayuki (2014)

KOTODAMA – THE SPIRITUAL CURSE

Titre original : Gakkô no Kaidan: Noroi no kotodama – 學校怪談:被詛咒的靈魂
2014 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Réalisation : Ochiai Masayuki
Musique : –
Scénario : Ochiai Masayuki d’après le livre de Tsunemitsu Tôru

Avec Ishibashi Anna, Arai Hitomi, Hayama Shôno, Inowaki Kai, Konishi Ayano, Kuroki Tatsuya et Nakae Yuri

Synopsis : Quelque chose d’étrange se trame dans une école, aujourd’hui fermée et réputée hantée. En 1988, plusieurs élèves se retrouvent bloqués dans leur salle de classe. De nos jours, quatre jeunes rentrent dans l’école à présent fermés pour tourner des vidéos horrifiques en espérant faire le buzz sur internet. Seulement en même temps, la fille d’une des anciennes élèves de l’école fait de sombres découvertes.

D’habitude, vous le savez, j’aime beaucoup m’étendre avant d’entrer dans le vif du sujet sur le fond d’un film, sa création, ses origines. Dans le cas de ce Kotodama, ce n’est pas qu’il n’y a rien à dire, il y a beaucoup à dire, mais le souci, c’est que Kotodama, de son titre original Gakkô No Kaidan, est un peu, dans le fond, le cinquième opus d’une saga adaptant des romans, et dont les premiers opus datent des années 90. Et le souci, c’est que malgré mon immense collection, et le fait que j’ai d’ailleurs les trois premiers métrages en DVD qui m’attendent, et bien je ne les ai jamais vu. Le peu que j’en sais, c’est qu’ils sont plutôt appréciés, ont bonne réputation, et mettent en scène des enfants. Et pour ce cinquième opus, années 2010 oblige, les enfants sont maintenant des adolescents. Ma foi, pourquoi pas, dans le fond, on y perd sans doute un petit côté léger, voir familial (je suppose), mais rien de bien dramatique, tant que le cœur est là, et que les films sont efficaces. Donc, Kotodama, ou Gakkô no Kaidan, cuvée 2014, ça donne quoi ? Premier bon point, on trouve derrière la caméra Ochiai Masayuki, et si sa carrière a eu des bas après des débuts très prometteurs (oui, le remake Américain Spirits, remake de Shutter, c’était très mauvais), on pouvait dire qu’il remontait la pente. Non pas que l’année 2014 soit du pain béni pour lui, puisqu’il signait également un remake de Ju-On avec Ju-On Beginning of the End, et que si ça restait potable, c’était totalement anecdotique. Mais il sait filmer, sait cadrer, et sait livrer un produit un minimum efficace. Et dans le cas de Kotodama, qu’il écrit également, le pari est réussi. L’efficacité est là, la mise en scène est solide, les effets sont ménagés et ne se suivent pas, ni ne se ressemblent, et le scénario, avec ces différentes temporalités, sait se faire intéresser, à défaut de totalement surprendre dans ses révélations ou son déroulement par moment.

Après une scène d’introduction qui pose le ton et s’avère efficace, nous voilà donc plongé dans l’aventure. D’un côté, une jeune femme qui va retrouver le journal de sa mère, ancienne étudiante d’une école où un malheur a eu lieu en 1988, et qui a laissée derrière elle 4 pièces de 100 yens en souvenir. Puis il y a cette classe dans une école qui se raconte des histoires pour faire peur, dont celle de la fameuse classe 4 (4 en Japonais veut aussi dire Mort), dont les lycéens seraient morts asphyxiés suite à une fuite de gaz. Deux intrigues, fort bien. Ah non attendez, en voilà une troisième, avec 4 jeunes qui rentrent dans l’école, à présent fermée au public, dans le but d’y tourner de fausses vidéos de fantômes, avec l’un d’entre eux carrément près à se déguiser et maquiller en Hanako-san pour apparaître dans les toilettes de l’école. Trois histoires, pas mal de personnages, et un lieu unique, ce qui bien entendu nous grille dés le départ le fait que les trois histoires ne se déroulent pas forcément en même temps, dans la même temporalité, mais dans le même lieu, physiquement. Et du coup, le film se permet en quelque sorte de mettre en avant plusieurs types d’effets. Du coup, jamais le temps de s’ennuyer, et malgré tout, une intrigue simple et compréhensible, qui ne s’éparpille jamais, en laissant un temps adéquat à chaque intrigue à l’écran pour leur permettre de bien se développer. C’est fluide, lisible, et en terme d’horreur, et bien la surprise est totale, puisque si le film a également quelques ratés, il s’en sort très bien malgré tout. Il sait jouer sur l’ambiance, certains moments anodins peuvent inquiéter, quelques jumpscares sont bien trouvés (et oui, moi qui dis ça), et comme dit, pas une seconde pour s’ennuyer, entre l’intrigue qui sait où elle va, la multitude de personnages, les trois époques, des apparitions spectrales, des sons inquiétants, un jeu de miroir intéressant à un moment.

Vu d’ailleurs le niveau général du cinéma horrifique, pas que Japonais mais mondial, on peut donc voir certaines tentatives du film comme une bouffée d’air frais. Un peu à la manière récemment de Shirai San. Alors oui je pourrais bien vous dire qu’à certains moments, comme vers la fin, le film tente sans doute d’en faire un peu trop dans ses effets, et qu’à un moment précis, avec le rire d’une des actrices en arrière plan, une scène pourrait presque devenir énervante, mais après réflexion, n’était-ce pas là le but de la scène ? De nous énerver dans un sens pour nous sortir d’une certaine zone de confort ? Si tel était le cas, chapeau. Mais même sans cette scène, qui a finalement néanmoins son charme, indéniablement, Kotodama est un très solide film d’horreur. Alors que dans les faits, la formule est pourtant déjà bien connue, à base de lycéennes en jupes courtes (d’idoles donc), d’école hantée et d’apparitions spectrales. Mais Kotodama est donc la preuve que ces éléments, bien connus et usés, peuvent encore fonctionner, avec un minimum de talent derrière la caméra, et de respect pour le spectateur. Du coup, avec autant de générosité et de rythme, on lui pardonnera quelques effets spéciaux clairement moins bons, pour ne retenir que le meilleur.

Les plus

Trois intrigues à différentes époques
Mise en scène solide
Sans temps morts
Un film d’horreur fait avec sérieux, ça fait toujours du bien

Les moins

Quelques effets moins bons, ou plus faciles

En bref : Kotodama est une excellente surprise. Le film n’est certes pas parfait, mais il sait ménager ses effets, être efficace dans l’horreur, tout en étant hyper rythmé et bien filmé. Que demander de plus ?

2 réflexions sur « KOTODAMA – THE SPIRITUAL CURSE (學校怪談:被詛咒的靈魂) de Ochiai Masayuki (2014) »

  1. Oui il reste correct ce film. Tu dis que tu n’as jamais vu les GAKKÔ NO KAIDAN… Eh bien tu devrais ! ^^ Franchement, c’est top, inégal mais très sympa, avec un vrai petit côté « à l’ancienne ».

    1. Je sais, c’est une honte, je me dois de les voir, et comme je le dis, je les ai depuis des années, c’est bien ça le pire ! Allez, à rajouter à l’improbable et interminable pile des priorités à voir vite.
      J’ai lu ton avis, tu sembles avoir mieux adhéré à certains délires de la fin justement car ils te rappelaient un peu l’ambiance des précédents. Comme quoi, la perception peut changer en fonction de notre connaissance de l’univers sur ce film, vu qu’il semble très différent des autres.

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