ALIENS LE RETOUR (Aliens) de James Cameron (1986)

ALIENS LE RETOUR

Titre original : Aliens
1986 – Etats Unis / Angleterre
Genre : Science Fiction
Durée : 2h17 (version cinéma), 2h37 (version longue)
Réalisation : James Cameron
Musique : James Horner
Scénario : James Cameron

Avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Paul Reiser, Lance Henriksen, Carrie Henn, Bill Paxton, Jenette Golstein et William Hope

Synopsis : Après 57 ans de dérive dans l’espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de « terraformage ». Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d’accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage… et d’affronter à nouveau la Bête.

Le monde du cinéma est prévisible, mais souvent, tout ne se passe pas comme prévu. C’est le cas avec Aliens. On s’en doute, vu le succès monstrueux du film de Ridley Scott, le studio voulait une suite. Et pourtant, il faudra attendre 1986 pour voir celle-ci débarquer sur les écrans. Sept longues années séparent les deux métrages. Comme c’est souvent le cas quand un projet met autant de temps, c’est souvent qu’il y a des soucis entre producteurs, des difficultés à trouver un réalisateur, voir des soucis d’argent. Un peu les trois dans le cas d’Aliens. Les producteurs voulaient une suite, mais avaient peur de filer vers un échec. Après tout, au début des années 80, les suites de films d’horreur étaient nombreuses, mais le box office descendait de film en film. Puis vint forcément une affaire de gros sous, d’impayés de la part de la Fox, qui mit un frein à une potentielle suite jusqu’à ce que les soucis juridiques soient réglés, soit en 1983, et la Fox annonce produire et financer une suite. Et c’est un peu par hasard à ce moment là que Lawrence Gordon, à la production, tombe sur un traitement déjà écrit pour un Alien 2, écrit par un certain James Cameron. Et la chance est avec lui, puisque la production de son propre long métrage, Terminator, est en pause pour que la star, Arnold Schwarzenegger, puisse achever le tournage de ce grand film qu’est Conan le Destructeur. Cameron peut donc rédiger intégralement un scénario, il a le temps. Mais comme Cameron n’avait à l’époque que Piranha 2 sur son CV comme réalisateur et qu’il souhaitait évidemment réaliser également, la Fox n’est pas forcément partante. Jusqu’au succès surprise de Terminator. Bon, pour la faire court, Cameron peut alors réaliser le projet, malgré des différends artistiques. La Fox ne voulait pas donner plus de 12 millions pour le projet au départ, qui monte à 18 environ finalement, la Fox ne voulait pas négocier pour faire revenir Sigourney Weaver mais grâce aux producteurs, Cameron peut finalement faire le film qu’il a en tête. Bon, quelques petits soucis de casting plus tard (James Remar, conseillé par Walter Hill qui l’avait dirigé sur 48 Heures, devait jouer Hicks, mais fut remplacé par Michael Biehn), un tournage complexe avec une équipe Anglaise qui ne voulait absolument pas de Cameron comme réalisateur, une post production tout aussi complexe avec un temps extrêmement court pour composer la musique, et Aliens le Retour peut enfin débarquer sur les écrans.

Et à la surprise générale, et surtout à la grande surprise de la Fox, Aliens cartonne. Après plusieurs semaines sur les écrans Américains, Aliens aurait rapporté rien que là-bas environ 85 millions, pour un total dans le monde d’environ 130 millions. Pas mal du tout pour une mise initiale de moins de 20 millions. Surtout qu’au final, à l’international, Aliens le Retour reste l’un des cinq plus gros succès de l’année, prouvant, après le succès de Terminator en 1984, que James Cameron est clairement un réalisateur à suivre. Et pourtant, Aliens avait toutes les raisons de se planter sur pas mal de points. Faire une suite n’est jamais facile. Savoir innover tout en préservant ce que le public aimait dans le film original. Faire une suite à un film d’horreur est encore plus compliqué, tant il est très facile de tomber dans la surenchère sans rien rajouter d’autre. Surtout qu’ici, les choses sont claires dés le titre. C’est comme Alien, mais avec un S à la fin, ils sont donc nombreux. Et l’approche de Cameron étant résolument plus musclée que celle de Scott, on échange cette équipe d’ingénieurs du premier film dans un vieux vaisseau rouillé par une équipe de marines armés et surentraînés qui se rendent directement sur la fameuse planète LV-426, 57 années après les événements du premier film, suite à la perte de contact avec les colons présents sur place, et avec pour guide Ripley, retrouvée donc miraculeusement alors que sa navette du premier film dérivait dans l’espace. Et tout de suite, deux choses frappent. La première, c’est que malgré l’orientation clairement plus musclée du film, Cameron semble prendre un chemin qui sera d’ailleurs reprit par Predator de McTiernan seulement une année ensuite. À savoir jouer avec le cliché du militaire bad-ass, surentraîné, sûr de lui, de le montrer comme un héros sans peur et sans faiblesse, avant de ramener cette figure héroïque à la réalité lors de sa fameuse rencontre avec un individu bien plus dangereux que lui, ici donc, l’Alien. Enfin, les Aliens. La seconde chose qui marque, c’est que si Aliens a marqué les esprits pour être l’opus musclé de la saga, et bien au final, pas tant que ça. La preuve, il n’y a d’ailleurs pas un seul Alien à l’écran durant la première heure, le film prend le temps avant cela pour poser une ambiance, des bases solides, construire des personnages.

C’est tout à l’honneur de Cameron, bien que l’on pourra toujours trouver quelques failles ou facilités à son scénario, comme le retour de Ripley sur LV-426, ou le fait que les colons sont sur place depuis déjà 20 ans et que le vaisseau alien n’est trouvé qu’après le début du film, ou que personne n’a capté le signal qui fut pourtant capté par le Nostromo durant le premier métrage. Des failles compensées par la note d’intention même de Cameron, sa promesse de nous en montrer plus, de nous en donner plus. Plus d’Aliens malgré le budget malgré tout limité du film, mais dont la débrouillardise de Cameron et de son équipe parvient à rendre crédible à l’écran, plus de lieux, plus d’action, plus de personnages. Et même, puisque le film tente de s’aventurer dans le domaine, plus d’émotions. Là où dans Alien, les personnages étaient juste des travailleurs comme vous et moi, ici Aliens se focalise pleinement sur Ripley, son passé, sa famille qui n’est plus, le monde ayant continué a tourné pendant 57 ans sans elle, et donc, la reconstruction du personnage de manière générale. Une nouvelle famille dans un sens, avec la petite Newt ou Hicks (Michael Biehn), mais aussi la possibilité de vaincre ses peurs en retournant sur place, et de prouver à tout le monde qu’elle avait raison. Elle devient l’élément central du récit, et le film met bien cela en avant, encore plus dans son final avec l’ajout de la Reine Alien, mettant alors deux mères protégeant leur famille. Une évolution fortement intéressante, surtout que du coup, amenant la saga et ses personnages vers de nouveaux horizons, ne cherchant pas à simplement refaire le film original. Ripley évolue, les Aliens aussi. L’ambiance reste malgré tout présente, la tension s’installe même lors de quelques scènes, avant que la suite ne prenne la voie de l’action, de manière logique et fluide. Cela se remarque d’ailleurs même dans le format d’image, là où Scott privilégiait les plans larges, d’ambiance, avec des mouvements de caméra lents, avec un format scope, là où Cameron privilégie un montage plus vif, une caméra plus rapprochée, et un format d’image moins large (le 1.85). À titre personnel en tout cas, ma préférence va vers le premier film et sa proposition plus simple certes, mais tout aussi efficace. Mais ce second opus n’a pas à rougir, loin de là, et avoir un réalisateur totalement différent à la barre permet à ce second opus d’être une extension intéressante.

Les plus

Une suite différente qui évite la redite
L’évolution du personnage de Ripley
Une première heure misant sur l’ambiance
La suite bien plus musclée
La reine Alien

Les moins

On peut trouver des failles et facilités

En bref : Faire la suite d’un film culte et apprécié de tous, ce n’est jamais simple, encore moins dans l’horreur et la science fiction. Aliens réussi le pari, en étendant son univers, musclant un peu la formule, en sachant faire évoluer ses personnages, et en mariant tension et action. La proposition de Cameron est séduisante.

4 réflexions sur « ALIENS LE RETOUR (Aliens) de James Cameron (1986) »

  1. Dez ingénieurs dans le premier ? Tu veux dire des routiers de l’espace plutôt, du cambouis plein les mains et des revendications syndicales. Tu confonds avec Prometheus et Covenant.😉
    Sur Aliens on peut effectivement s’interroger sur ce qu’est devenu le fameux signal. Mais la découverte du vaisseau se fait bien avant l’arrivée des Marines. Dans la version longue on voit que ce sont les parents de Newt qui tombent dessus et contribuent à la contamination de la base des colons.

    1. Impossible, ces deux films n’existent pas non ? haha 😀

      Disons que le métrage ne donnant pas d’informations temporelles, on ne sait pas combien de temps s’écroule entre la découverte du vaisseau et l’arrivée des marines. Mais je pinaille un peu, et Cameron ne s’intéressait pas forcément à ce genre de détails. Cela reste très bien écrit pour ce qui n’était à la base que de la série B. Pas pour rien que je connais beaucoup de monde préférant ce second opus au premier.
      Allez, plus que deux opus, et j’ai terminé la saga ! 😀

        1. Pour moi aussi, je n’ai pas revu Resurrection depuis des années. Et là encore en début d’année, quand j’ai ressorti le coffret intégrale pour écrire sur le 2 et 3, je me suis arrêté au 3. Mais bon, il va bien falloir que je m’y colle un jour. Et vu mes souvenirs et attentes proches du 0 absolu, je lui trouverais peut-être plus de qualités qu’à l’origine… Faut juste que je trouve la motivation. Donc bon, autant mon avis sur le 3 pourrait débarquer très vite, autant la suite, on en parlera, peut-être, dans un ou deux ans haha.

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