KATE de Cedric Nicolas-Troyan (2021)

KATE

Titre original : Kate
2021 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h46
Réalisation : Cedric Nicolas-Troyan
Musique : Nathan Barr

Scénario : Umair Aleem

Avec Mary Elizabeth Winstead, Woody Harrelson, Miku Patricia Martineau, Asano Tadanobu, Kunimura Jun, Michiel Huisman et Miyavi

Synopsis : Minutieuse et prodigieusement douée, Kate est l’exemple même de la machine à tuer parfaitement rodée et au sommet de son art. Mais voilà qu’un jour elle échoue à éliminer sa cible, un yakuza à Tokyo. Elle découvre alors qu’elle a été empoisonnée et va subir une exécution par mort lente qui lui laisse moins de 24 heures pour se venger de ses assassins. Tandis que son corps se délabre à vitesse grand V, Kate se lie d’amitié avec la fille de l’une de ses anciennes victimes.

Netflix, épisode 140. Que se passe-t-il lorsqu’une production Netflix est réalisée par un Français, avec une production Américaine, le tout tourné au Japon ? On pourrait imaginer tout et n’importe quoi, avoir les rêves les plus fous, surtout à la vue du casting de haute volée, avec Mary Elizabeth Winstead (Scott Pilgrim, Faults, The Thing), Woody Harrelson (Tueurs Nés, Zombieland) dans les premiers rôles du côté Américain et Asano Tadanobu (Zatoichi, Ichi the Killer et tant de films) et le génial Kunimura Jun (pareil, une carrière tellement vaste) du côté Japonais. Et quand on sait qu’en plus, Netflix a pour politique de laisser une liberté totale à ses auteurs, oui, on peut rêver. Et on ne comprend toujours pas aujourd’hui pourquoi avec cette liberté, les réalisateurs ne livrent des films pas pires mais pas meilleurs qu’ailleurs, et surtout, qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à tant d’autres films. Car Kate, c’est finalement un film pas mauvais, mais qui arrive après tant d’autres pour véritablement surprendre. Une tueuse entrainée depuis l’enfance (Nikita de Besson), que tout le monde veut tuer et qui veut se venger (John Wick encore récemment), dans un temps limité car on lui a injecté quelque chose de pas très sympa (Hyper Tension), le tout dans un mélange de combats à mains nues et de fusillades, dans un Tokyo nocturne sous néons, avec tous les clichés du genre, et une violence radicale comme c’est le cas dans les films d’action du monde entier depuis le raz de marée que fut The Raid. Car oui, Kate, ce n’est pas mauvais, mais on a toujours cette impression que le film débarque un peu tard, que l’on a déjà tout vu ailleurs. La preuve, c’est qu’en à peine 3 ou 4 minutes de film, j’avais deviné qui était le grand méchant, qui étaient les traitres, quels seraient les twists du film, qu’il y aura une rédemption et avec quels personnages.

Oui, Kate réserve peu de surprises, voir absolument aucune en fin de compte. Dans son propos en tout cas. Car heureusement, aux autres niveaux, il y a du mieux. Notamment la mise en scène souvent appliquée de Cedric Nicolas-Troyan, qui ne signe ici que son second long métrage. Enfin, là aussi cependant c’est à modérer, car Kate commence très mal. Les premières minutes sont peu palpitantes, ne cherchent jamais à surprendre, nous font attendre le pire, et surtout, cette ouverture d’environ 15 minutes s’achève par une course poursuite en voiture tout en CGI absolument immonde pour les yeux, se terminant par un crash absolument honteux qui me font dire que le crash dégueulasse en CGI de Man of Tai Chi réalisé par Keanu Reeves n’était pas si dégueulasse que ça, c’est dire. C’est passé cette intro de 15 minutes que le film s’améliore clairement. Jamais en nous surprenant, mais en livrant ce qu’il doit livrer, à savoir de l’action efficace et rythmée, le tout avec des personnages bien clichés mais un peu classe quand même. De toute façon, faire gicler le sang sur des murs blancs dans un combat violent et réaliste, c’est bien. Et même s’il ne surprend pas, le film fait certaines choses bien. On pourrait parler du côté « réaliste » de son personnage principal. Car là où on a souvent une machine à tuer increvable qui tue tout le monde, ici, Kate va mal, et son état se dégrade au fur et à mesure du film, si bien qu’en fait, elle commence le film au top et le termine en boitant, en se prenant un nombre de coups improbables dans la gueule. Cela la rend dans un sens plus humaine, plus fragile, même si on se doute bien encore une fois de l’issue de tout ça. Kate est en fait un film qui veut bien faire les choses, qui les fait souvent bien, mais qui donne toujours l’impression d’avoir été déjà vu, que l’on a un train d’avance, et du coup, que l’on regarde sans véritablement s’investir. Et l’ironie de tout ça, c’est qu’il n’y a finalement pas grand-chose à dire sur Kate.

Oui, les acteurs sont bons et crédibles, certaines têtes autant US que Japonaises font clairement plaisir à voir, quelques moments bien sanglants font plaisir à voir également. Le réalisateur, qui pour rappel signe donc son deuxième film, soigne l’ensemble. L’éclairage, bien que parfois un peu facile dans le genre, rend très bien, et les combats, bien que plus découpés que dans un The Raid forcément, ou même un John Wick (le budget et la préparation ne doivent pas être les mêmes), sont plutôt sympas et certains mouvements de caméra lors de ces combats, bien que gratuits, rendent bien et dynamisent le tout. D’ailleurs, à l’exception de la fameuse scène en voiture bien ratée, le film n’abuse jamais des CGI, ce qui est aussi tout à son honneur. On se dit d’ailleurs qu’en réalité, si le film avait osé plus de choses, osé sortir des sentiers battus, il aurait laissé un plus gros impact sur le spectateur. En l’état, il n’est pas mauvais, mais laisse juste une petite impression positive sur le moment et après la vision, qui va forcément rapidement se faire oublier, jusqu’à ce que l’on confonde Kate avec tous les autres métrages du même genre qui sortent sur les écrans, petits et grands, depuis des années maintenant, sans jamais réinventer la formule. Une formule qui reste efficace, mais qui, dans le fond, le côté impressionnant ayant atteint un certain stade, demande clairement un peu de nouveauté. Sans forcément révolutionner le genre, mais au moins en parvenant à surprendre une ou deux fois, où en livrant un final moins convenu. Car Kate, c’est sympa, mais pas sûr que dans un an, je puisse le redire sans marquer une pause pour réfléchir au film sans le confondre avec un autre.

Les plus

Une mise en scène plutôt classe
Tokyo de nuit
Un casting plus que compétent
Efficace le plus souvent

Les moins

L’ouverture assez catastrophique qui fait peur
Une intrigue prévisible, clichée, où l’on sait déjà tout
Se souviendra-t-on du film ne serait-ce dans un mois ?

En bref : Alors oui, Kate fait passer un bon moment pendant 1h45. C’est rythmé, l’action est sympathique, Tokyo bien filmé, les acteurs compétents et charismatiques. Mais on a encore et toujours la même histoire, la même rédemption, les mêmes trahisons, le même final…

8 réflexions sur « KATE de Cedric Nicolas-Troyan (2021) »

  1. Après les Nikita-like, voici les John-Wick-like… Mais n’est pas Keanu qui veut ! Je le verrai quand même pour le casting.

    1. Je pense que tu penseras un peu comme moi. Il est sympa, on passe un bon moment, mais… voilà, c’est tout en fait. À part une poignée de scènes (une baston bien sympa dans un restau avec des murs et portes coulissantes blanches) et le casting, le reste est vraiment passe partout. Je vais t’envoyer un mail pour te parler d’un autre film du même genre que j’ai trouvé bien meilleur et qui devrait te tenter 😉

  2. Je copie/colle mon avis laissé sur le forum :

    Hommage au film MORT A L’ARRIVÉE, OK. Pourquoi pas. Je me souviens déjà du « remake » avec Dennis Quaid que j’aime bien… Mais le reste, non… Là on n’est plus dans l’hommage, mais dans la panne d’idées ! Un sous-John Wick, un sous-Nikita qui bouffe à tous les râteliers (diable même Swallowtail Butterfly ?), avec une actrice qui patauge à cause de dialogues souvent mauvais et de situations grotesques en particulier quand tout se monde se prend super au sérieux. Ah et je ne parle pas du scénario, des personnages ou de cette poursuite en voitures qui pique les yeux…

    J’ai trouvé ça mauvais, mais d’une force… Un calvaire.

    PS : attention Rick, j’aime bien MAN OF TAI CHI. ^^

    1. Oh mais c’est vrai que tu m’avais dis vouloir le voir pour le casting 😀 Et que tu as pris Netflix là pour un mois…

      Alors, je n’ai pas détesté hein, mais c’est vrai qu’il m’a laissé un arrière goût de « oui, bon, déjà vu » qui n’a rarement été aussi présent que sur ce film. Et pourtant, oui il y a du casting, il y a le Japon (tant que je ne pourrais pas venir, je vais en bouffer des films se déroulant à Tokyo bordel!!!!). Et c’est là que ma question arrive : pourquoi n’avons nous pas vraiment aimé le métrage, alors que beaucoup le trouvent fun et très sympa ? Non car malgré ma note pile à la moyenne (et avec le recul, j’ai déjà été tenté de descendre sous la moyenne je l’admet), j’ai beaucoup de potes qui me trouvent très très méchant envers le film.
      SWALLOWTAIL BUTTERFLY, tu veux rire, je ne l’ai jamais vu, mais j’ai faillis le lancer hier soir (j’adore le réalisateur, mais j’ai vu la durée, ça m’a un peu calmé sur le coup).
      KATE a un très très gros souci dans son écriture, c’est indéniable. Et la poursuite en voiture, j’en parle bien, car elle débarque au bout de 10 minutes, et wow…. du CGI fluo d’un ancien temps. J’ai envie de dire que si l’équipe ne pouvait pas tourner une poursuite dans les grands carrefours de Tokyo, pourquoi ne pas l’avoir fait, en vrai, dans des petites rues (surtout que l’architecture des petites rues aurait diminué la vitesse, mais donné un rendu sans doute plus technique et sympathique, ce qui est idéal pour montrer une tueuse censée être hyper douée).

      Je ne dirais donc rien sur MAN OF TAI CHI, surtout que je ne l’ai vu qu’une fois, il y a longtemps, lors d’une soirée un peu (beaucoup) alcoolisée avec un pote, et qu’à part un accident de voiture raté en CGI, je n’en ai aucun souvenir 😀

      1. C’est vrai tu lui as mis la moyenne. Mon petit doigt me dit que ça n’irait pas aussi haut en cas de revisionnage. Et je ne fais pas dans l’anti Netflix primaire, par exemple TYLER RAKE, avec l’acteur de THOR, bah ça j’avais bien aimé. Encore une fois action, bourrin, pas très original mais c’est mieux réalisé et je sais pas… tu crois aux personnages. C’est pas du copier/coller en moins bien de NIKITA, WICK, THE RAID 2, etc. Le film n’a pas inventé la poudre mais il creuse son propre sillon. Ça explose KATE dans les grandes largeurs.

        1. Je ne comptais pas le revoir. Quand repenser à un film me fait déjà revoir mon verdict à la baisse, ce n’est pas bon signe. Je retiendrais tout de même la baston dans le restaurant qui arrive vers quoi, 30 minutes de film. Et mine de rien, tous ces acteurs, Japonais comme Américains, que j’apprécie.
          TYLER RAKE, pas vu, j’avais un peu peur justement que ce soit exactement ça, mais je prend note du coup. Quand un film m’est « survendu » par Ced et Feroner sur le site, je me méfie (surtout que Ced a vu hier soir sur mes conseils ONE CUT OF THE DEAD…. et n’as pas du tout adhéré, s’est ennuyé et n’a pas rigolé une seule fois).
          Bref, je crois que je vais devoir demander à Netflix de me confier le budget de KATE, j’irais tourner à Tokyo en espérant faire mieux haha (et forcément très différent).

          1. Je pourrai jouer un figurant ahah ?

            Raaah Ced n’a pas du tout ri devant ONE CUT ? Punaise… Pour moi c’est l’une des meilleures comédies de ces dernières années. On n’est clairement pas faits dans le même moule !

            T’es sur qu’il ne s’est pas trompé et qu’il n’a pas maté le « spin off » à « Hollywood » à la place ? Les titres se ressemblent je crois…

            1. Evidemment, le tueur à gage « Gaijin » qui est muet et travaille pour le chef de clan, et n’aura que deux scènes en ouverture et fermeture 😀 (on garde Kunimura Jun en chef de clan, c’est la classe)

              Non du tout… J’étais content qu’il écoute mes conseils et se lance enfin dedans (du coup, ça l’a calmé pour tenter I AM A HERO). Et non, il ne s’est pas trompé, ça durait bien 1h25 et pas 55 minutes 😉 Justement, il a annoncé direct après qu’il ne tentera pas le spin off… Les goûts et les couleurs hein, mais c’est bien le premier retour négatif que j’ai sur ce film.

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