GET THE HELL OUT de I-Fan Wang (2020)

GET THE HELL OUT

Titre Original : Tao Chu li fa Yuan
2020 – Taïwan
Genre : Comédie zombifiée
Durée : 1h35
Réalisation : I-Fan Wang
Scénario : I-Fan Wang, Chien Shik-Keng et Yang Wan-Ju

Avec Francesca Kao, Bruce Hung, Megan Lai, Lin He-Hsuan, Tou Tsung-Hua et Wang Chung-Huang

Synopsis : Le parlement taïwanais devient mortel lorsqu’un virus transforme les politiciens en mutants zombies voraces.

C’est un hasard bien entendu, mais Taïwan aime les zombies pile au moment où un virus avait en quelque sorte fait chier le monde entier. Sauf que contrairement à The Sadness, métrage totalement opportuniste dont la production fut lancée le jour de la fermeture des cinémas et de l’arrêt des productions en Amérique, Get the Hell Out lui était déjà tourné, et il sortira d’ailleurs en Août 2020 à Taïwan. Et sur le papier, il fait clairement envie ce petit film, puisqu’il semble s’inscrire dans une volonté de marier le spectacle horrifique avec un message politique et social, puisque le virus et donc l’invasion de zombies aura lieu ici au parlement, et que le tout annonce un ton moqueur, méchant, caricatural, et donc forcément, comique. Malheureusement, le métrage est loin de tenir toutes ces promesses, car pour tenir sur la durée, il n’a recours en gros qu’à une seule et même idée, à savoir, l’hystérie. Une hystérie qui a ses bons côtés, comme une première heure clairement amusante, une générosité, des hommages, clin d’œil et que sais-je d’autres à la pop culture, au monde du jeu vidéo, aux comics et autres mangas, avec des bruitages cartoons, des inscriptions à l’écran, des arrêts sur image, des combats avec barre de vie affichée à l’écran. Mais le mauvais côté de cette hystérie constante, c’est qu’elle fatigue très rapidement, et qu’une fois passé la surprise, le côté amusant des éléments abordés, on se rend compte que Get the Hell Out essaye de tenir sur la durée d’un long métrage avec ce seul argument, et donc, en brassant un peu du vide, constamment, et ne se renouvelle jamais, si ce n’est en faisant crier ces personnages toujours plus forts, et en faisant gicler le sang toujours plus loin.

D’ailleurs, note à ce sujet, mais si vous attendez du métrage Taiwanais un film gore, vous pouvez tout simplement passer la vision du métrage, car à l’exception d’un plan ou deux, Get the Hell Out n’est pas un film gore, il est même plutôt radin en effets spéciaux, et se contente donc de faire gicler le sang sur ses acteurs, ni plus, ni moins, ce qui est vraiment dommage pour un film voulant, on le pense (je présume car la politique mondiale, je n’y connais rien), être méchant et critique envers son pays, sa politique, avec ses magouilles, coups bas, et ses discussions au parlement qui tournent à la baston, au jet d’eau dans la gueule du président, aux cris. Une caricature donc qui parvient à faire mouche, durant toute la première partie du métrage, débordant d’énergie, d’idées, de générosité. En fait, avant que l’épidémie et les emmerdes ne commencent en réalité. On nous présente ce qui sera nos deux personnages principaux, une députée qui veut à tout prix faire fermer une usine chimique qui serait la cause d’un nouveau virus, et accessoirement, aurait été construite non loin de sa maison, ce qui l’a forcé à se relocaliser, et un agent de sécurité, qui après quelques péripéties, va devoir se présenter comme député, et dont la première journée, pas mal de bol pour lui, sera celle où l’épidémie commence, et où il se retrouvera, avec le président et tous les autres députés, enfermé au parlement, devant tout faire pour survivre, et surtout s’échapper, car n’avoir que des zombies comme menace, ça ne suffit pas. On ajoute donc un compte à rebours avant la destruction du bâtiment. Et puis… ah ben non, c’est tout. D’autres personnages vont venir se greffer dans le récit, sans oublier celui qui fera office d’antagoniste principal pour nos héros, et puis c’est tout.

Passé son concept, passé l’introduction de ses personnages façon héros de comic books, les zombies débarquent, et nous voilà face à de la survie assez banale, amenant tous les clichés du genre, le tout en étant très soft, à peine plus de deux ou trois morsures à l’écran, et voilà. Le reste, ce ne sera que des poursuites dans des couloirs, des coups, des cris, des ralentis, encore des cris, du sang qui repeint les murs, sang jugé très contaminant, avec un virus qui transforme les mordus en zombies en à peine une minute, mais par contre, on peut se prendre 5 litres en pleine tête, le scénario oubliera tout ça jusqu’au final et nos héros ne risqueront rien de bien méchant. On a droit aux coups bas de l’antagoniste, gangster ayant pour une raison que l’on ignore une place au parlement, à un scientifique qui veut à tout prix récupérer ce qui pourrait faire office d’antidotes avant la destruction des lieux, des cris encore, des effets de styles un peu vains dans tous les sens, et en réalité, la dernière partie du métrage a bien du mal à convaincre, et en réalité, même à passionner, tant cette hystérie nous aura fatigué durant la première partie. Le film fait alors office de rendez-vous manqué, tout en étant ironiquement plutôt divertissant grâce à sa générosité, et surprenant au départ, quand pendant 45 minutes, on ne sait pas encore qu’il ne tiendra pas ses promesses.