SAND SHARKS: LES DENTS DE LA PLAGE
Titre original : Sand Sharks
2011 – Etats Unis
Genre : Requins des sables
Durée : 1h26
Réalisation : Mark Atkins
Musique : Mario Salvucci
Scénario : Cameron Larson
Avec Corin Nemec, Brooke Hogan, Vanessa Evigan, Eric Scott Woods et Gina Holden
Synopsis : Jimmy Green, petit arnaqueur, n’est pas le bienvenu dans la station balnéaire où il compte organiser une immense fête. La sheriff ne le porte pas dans son cœur, tous comme les gens du coin, et pourtant, le Maire lui donne son accord pour organiser la plus grande fiesta jamais faite. Pas de bol, c’est à ce moment là qu’un requin d’une nouvelle espèce décide de pointer le bout de son… aileron. Une spécialiste en short moulant, Sandy Powers, arrive immédiatement sur les lieux.
Chez Syfy, quand on a plus d’idées classiques, on lance des idées improbables et des versus (improbables aussi). C’est dans cette optique qu’on avait eu droit à Sharktopus par exemple, et que débarquait l’année dernière Sand Sharks. Oui, un requin vivant dans le sable. Ne posez pas la question, c’est improbable, et je ne pense pas que le scénariste se soit posé la question de savoir comment un requin pourrait respirer sous le sable, et donc forcément, y survivre. Le tagline sur la pochette nous met dans le bain : « Quand vous pensiez être à l’abris hors de l’eau … » … et bien un scénariste prit de la drogue. Passé ce concept complètement fou et surtout incroyablement con, Sand Sharks reste une production Syfy, et au lieu de nous proposer un film con, raté, mais fun de bout en bout, la merveilleuse équipe responsable de ce carnage va préférer nous livrer un remake des Dents de la Mer. Oui, la structure et les personnages rappelleront énormément le film de Spielberg, tandis que l’aspect volontairement stupide des autres situations et des dialogues tenteront plus de copier le Piranha 3D de Alexandre Aja. Malheureusement pour nous, pauvres spectateurs, c’est un échec quasi total à tous les niveaux, tant la réalisation, mais également le scénario, les acteurs, et surtout les effets spéciaux sont à la ramasse. Dès la scène d’ouverture, on comprend l’ampleur des dégâts. Une photographie banale, des plans peu inspirés ou dynamiques, des agressions au départ suggérées, des acteurs franchement à la ramasse. Les fameux (et horribles, surtout pour la vue) requins, eux, vont se révéler petit à petit, comme dans tout « bon » film animalier qui se respecte. Le problème avec Syfy, c’est que moins on en voit, plus on s’ennuie, et plus on en voit, plus ça fait mal aux yeux. Sand Sharks n’y échappera pas, et avouons le tout simplement, la première heure est un calvaire, malgré un ou deux éléments rigolos perdus au milieu de tout ça.
Ainsi, en bon remake des Dents de la Mer, on nous propose…. Une station balnéaire, un intrépide shérif (une fille ici), un Maire qui veut se faire de l’argent, un fêtard organisateur de supers fêtes (pouvant nous rappeller le grand Jerry O’Connel dans Piranha 3D), une spécialiste qui vient enquêter sur tout ça. On retrouvera les grandes scènes, entre les réunions, la police voulant fermer la plage, le Maire qui s’y oppose, la découverte d’un corps de requin. L’équipe ne va pas tenter de faire tout cela sérieusement, et va y ajouter de l’humour, et des invraisemblances. Le Maire est ridicule, Corin Nemec en fait des tonnes dans le rôle de Jimmy, la spécialiste est une blondasse à grosse poitrine et en mini short, le chasseur de requin qui sait tout mieux que tout le monde mais qu’on écoute pas forcément et la scène de la découverte du corps d’un requin est parodiée. Tous les acteurs essayent de s’en donner à cœur joie, en sur-jouant tout ça comme il faut, et pourtant, ça ne marche pas. Les dialogues s’éternisent pendant trois plombes pour ne rien faire avancer, pendant que les requins continuent de bouffer du peuple dans des scènes à la durée plus que limitée. Les requins, tout d’abord, on ne verra qu’un bout d’aileron dépassant du sable, puis on les verra, tout joyeux, sautant les cheveux au vent… Euh ah non, les requins donc… Sautant hors du sable, heureux, horribles, changeant de taille d’un plan à l’autre, dans un numérique du plus ignoble. La première heure du métrage n’apporte rien de bien neuf au genre, et ne comporte pas assez d’attaques ou tout simplement de scènes funs pour maintenir l’attention du spectateur.
Si encore les effets spéciaux avaient été potables, ou les acteurs corrects, le film aurait été classique mais divertissant. Mais non. Le pire, ou le meilleur au choix, est pourtant situé dans la dernière demi-heure du métrage, grand moment de n’importe quoi où toute l’équipe se lâche, acteurs, réalisateur, scénariste, allez hop, c’est la fête. Passé la mort d’un personnage important et surtout les réactions des acteurs, peu concernés (ou mal dirigés, ou mauvais tout court, ou les trois à la fois), le film nous balance enfin LA FÊTE ABSOLUE, qui d’après les dialogues, attirera des milliers de jeunes. Bon à l’écran, ça se limitera certes à une trentaine de figurants, mais l’intention est là. A partir de là donc, l’humour est de la partie, les plans ratés, les idées absolument GÉNIALES, les passages WTF, les incohérences, le numérique hideux. Et le spectateur dans tout ça, le vrai spectateur, celui qui voulait rire de tout ça, décroche enfin des sourires. Corin Nemec est en roue libre totale et s’avère hallucinant, les requins, de toute taille (comprenez par là que les créateurs des effets ne sont pas bons en maths vu les tailles différentes d’un plan à l’autre), attaquent un peu tout le monde, on aura droit à des giclées (de sang hein, bande de pervers !), une scène absolument monumentale, un scénariste qui ose tuer son personnage principal au début du final, et une idée incroyablement débile pour attirer les requins. Au final, le spectateur est content ? Pas vraiment, pour quelques rires, il lui aura fallut endurer une heure de torture. Dommage, car avec un concept aussi stupide, il y avait matière à faire vraiment plus drôle de bout en bout. Pour les plus courageux qui veulent tenter, Dieu inventa la télécommande et l’avance rapide.
Les plus
Corin Nemec hallucinant en roue libre
Un moment culte sur la fin
La pochette
Les moins
Le scénario qui copie Les Dents de la Mer
Le numérique absolument ignoble
Les acteurs, tous mauvais
La première heure, interminable
En bref : Sand Sharks, c’est une heure d’emmerdement pour quelques minutes de bonheur dans l’univers du nanar sur la fin. Long et vain, stupide mais finalement très peu drôle.