2010
Studio : CS1 Team
Editeur : Sega
Genre : Le retour du dragon
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3
Existe sur : Playstation 3
Synopsis : Le joueur incarne tour à tour Kiryu Kazuma, le héros de la série, Akiyama Shun, un prêteur sur gages, Saejima Taiga, un repris de justice condamné pour 18 meurtres en 1985, et Tanimura Masayoshi, un ancien policier.
Lorsque Yakuza 3 sortait en France et dans le reste de l’Europe, au Japon, c’était au tour de Yakuza 4, qui arrivera l’année suivante chez nous. Si le troisième opus avait quelque peu déçu de par son manque de nouveauté, et un début long à se lancer, il gardait tout de même notre capital sympathie et savait se montrer passionnant par la suite. On y retrouvait pour la troisième fois Kiryu, dieu vivant, ancien Yakuza, tenant un orphelinat à Okinawa, qui allait devoir revenir à Tokyo pour combattre à nouveau. Comme si Sega avait écouté ses fans, Yakuza 4 va voir les choses en grand pour nous apporter une nouvelle aventure pleine de nouveauté dans le fond, tout en gardant tout ce que l’on connait, la même qualité graphique et la même ambiance. Et enfin, pour l’Europe, sans amputer le contenu additionnel (quêtes annexes, mini jeux). Première nouveauté, et non des moindres, on ne joue plus uniquement Kiryu, mais quatre personnages. Si cela peut paraître quelque peu décevant aux premiers abords, autant dire que ce choix sera salvateur et apportera beaucoup de nouveautés, beaucoup de surprises également, et un plaisir décuplé manette en mains. Kiryu, on le retrouvera tardivement dans l’aventure, puisqu’il sera le dernier des personnages jouables, même si on le croisera durant l’aventure. Ici, on pourra donc jouer Akiyama, gérant de la compagnie Sky Finance, prêtant de l’argent à ceux dans le besoin sans intérêt, à condition qu’ils passent un test au préalable, test différent pour chacun et pour le moins étrange. On aura également Saejima, prisonnier attendant depuis 25 ans la peine de mort, venant d’être transféré dans une prison privée à Okinawa, mais aussi Tanimura, flic parlant aussi bien Coréen que Chinois, devenu flic pour élucider la mort de son père 25 ans plus tôt.
Qui dit quatre personnages, dit bien évidemment quatre styles de combats différents. Si Kiryu ne réserve aucune surprise tant l’on connait bien le personnage depuis le temps, on prendra beaucoup de plaisir à découvrir les trois nouveaux personnages. Akiyama jouera surtout avec ses pieds, donnant des coups parfois acrobatiques, tandis que Saejima sera plus bourrin et après un simple coup de poing pourra contenir ses forces pour donner un grand coup, et que Tanimura va privilégier les esquives pour se retrouver dans le dos de son adversaire. Quatre styles bien distincts qui vont revoir notre façon d’envisager les combats. Comme dans tous les autres opus, on pourra récupérer les objets divers trainant un peu partout, que ceux ci soient des armes comme des katana, couteaux, battes de baseball, ou des objets anodins, comme des vélos, panneaux d’affichage, et s’en servir comme arme. Quatre personnages jouables les uns après les autres pour quatre chapitres, avant un final où l’on pourra passer d’un personnage à l’autre pour augmenter les capacités de nos personnages, faire nos quêtes secondaires et j’en passe.
Au delà de cette nouveauté, qu’est ce que Yakuza 4 a dans le ventre ? Si graphiquement, on pourra noter des textures semblant un poil plus fines et toujours un grand soin apporté aux visages (par contre les mains des personnages masculins sont toujours aussi grandes), pas de grandes nouveautés à ce niveau. Les développeurs, tout en gardant le fameux quartier dans lequel se déroule chaque aventure, nous permettent à présent d’évoluer également sur les toits (notamment pour des scènes de courses poursuites) et dans des parkings souterrains et des égouts afin de se déplacer ni vu ni connu dans la ville. Des petites nouveautés qui ajoutent un plus indéniable. Mais la grande force de Yakuza 4 sera son scénario dans un premier temps. Là où Yakuza 3 se faisait long à démarrer et restait quelque peu classique (bien que prenant bien entendu), Yakuza 4 place la barre beaucoup plus haut. Le scénario se fait prenant, et lie intimement chacun des quatre personnages, bien que l’on ne voit pas tout de suite comment tout cela va être possible. Certains personnages des anciens opus vont revenir, forcément, comme Daigo du clan Tojo, ou encore Hamazaki, que l’on retrouve en prison. Au début, on se demande pourtant comment Kiryu va pouvoir se glisser dans cette intrigue, en jouant Akiyama, ce prêteur sur gage, qui rencontre Lucy.
L’intrigue débute doucement, et les personnages se font charismatiques et intéressants, et alors que l’on pense après quelques heures enfin comprendre des choses, on passe au personnage suivant, enfermé en prison depuis 25 ans après un raid chez les Yakuza, pour un chapitre sous forme de Prison Break, avec plan d’évasion puis exécution à la clé. Le scénario, intimement lié à celui du premier jeu vidéo sur PS2 (et adapté par Miike au cinéma), se fait passionnant à suivre, et offrira même quelques moments d’émotions, même si encore une fois, on pourra trouver que certains personnages, autant principaux que secondaires, ont la vie dure. Blessés jusqu’à en perdre 5 litres de sang (j’exagère un peu), ils se relèveront encore et toujours. Après s’être habitué aux quatre personnages, lorsque débarque le final, le titre se fait ambitieux, prenant, et nous permet d’avoir un final d’anthologie, extrêmement fun, et même, si l’on y arrive peu préparé, extrêmement dur. Oui, le scénario ne faiblit quasiment jamais, se fait passionnant, bien écrit, fait monter la sauce, et son final ne déçoit absolument pas. Un grand moment.
Mais Yakuza 4 ne serait rien sans ses à côtés. Et il y en a pour des heures et des heures de jeux, et de plaisir. Outre les quelques 60 quêtes annexes partagées entre les différents personnages, certaines passionnantes et même contenant des cinématiques (avec voix et tout), et d’autres malheureusement un peu moins passionnantes, on notera surtout qu’elles s’intègrent mieux au récit que dans Yakuza 3. On ajoutera à tout cela les divers mini jeux habituels (mais coupés pour certains dans Yakuza 3…), comme le bowling, la salle d’arcade, le golf, les jeux d’argent. Mais le plus gros ne se situe pas là, puisque chaque personnage aura également ses activités annexes. Akiyama par exemple aura pour mission de trouver 3 jeunes femmes et de les former pour en faire des hôtesses. Un procédé long, où il faudra autant choisir suivant les goûts des clients les tenues et le maquillage de son hôtesse, mais également la former pour la discussion ou autre, sans pour autant oublier de la faire se reposer de temps en temps, sinon, le stress arrivera. Avec trois des quatre personnages, on pourra se rendre dans les bars à hôtesses bien entendu, pour draguer pas moins de sept hôtesses, en plus des trois qui seront formées.
Avec Saejima, ce sera la formation de combattants dans un dojo, avec des tours de cinq entrainements (coups de poings, de pieds, de prises au sol…) afin de leur faire gagner un championnat. Avec Saejima comme Kiryu, on aura la possibilité de se rendre au Colisée afin de faire des championnats, pour gagner de l’argent, de l’expérience et des objets. Logique, avec Tanimura, le flic, on pourra répondre à des appels passés par le commissariat afin de résoudre divers crimes se déroulant dans la rue.
Un contenu immense et quasi sans fin, auxquels s’ajoutent la classique traque des clés de casiers (100 ici, 50 se trouvant près de la tour Millenium, et 50 dans un centre commercial souterrain), mais également la récolte de déchets pour des SDF, des amis à se faire dans la ville, de l’exploration dans des grottes à la recherche de trésors, des photos spécifiques à prendre qui pourront débloquer de nouveaux coups pour les quatre personnages, des gangs à vaincre dans la ville, ou encore un simulateur de combat créé par un scientifique fou. Oui, il y a de quoi faire, et comme dit plus haut, la plupart des quêtes annexes s’intègrent mieux à récit, les moments où l’on pourra explorer la ville librement étant situés à des endroits logiques, comparés à Yakuza 3 où l’on pouvait tout explorer alors que l’histoire nous indiquait qu’un personnage important mourrait dans l’heure… Oui, yakuza 4 est un jeu énorme, prenant, génial, un coup de cœur, et pour le moment, le dernier de la saga distribué par Sega en dehors du Japon, 2 ans après la sortie là-bas de Yakuza 5, semblant encore plus épique.
Les plus
Un scénario passionnant
Un grand final
Quatre persos charismatiques
Un jeu long
Tout le contenu
Les moins
Graphiquement, peu de nouveautés
En bref : Après un Yakuza 3 décevant, Yakuza 4 place la barre haut. Passionnant de bout en bout, sans baisse de rythme, avec quatre personnages charismatiques et intéressants, un grand jeu.