2008
Studio : Eden Games
Editeur : Atari
Genre : Survival horror
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3
Existe sur : PC, X-Box 360, Wii, Playstation 2, Playstation 3
Synopsis : Edward Carnby se réveille amnésique et retenu prisonnier par plusieurs individus. Il comprend rapidement qu’un autre individu le connaît et est en possession d’un pendentif mystérieux. Le grand méchant en place veut s’en servir pour trouver le « porteur de lumière », mais des fissures mouvantes tuent et provoquent la destruction progressive du bâtiment. Edward va donc devoir survivre à ces phénomènes qui vont le pourchasser dans les rues de New York, l’obligeant à se retrouver reclus dans Central Park. Le reste de l’histoire est dévoilé lors de la quête d’Edward visant à stopper l’aggravation de la situation avant que l’ennemi principal ne parvienne à ses fins. Edward sera aidé régulièrement par différents personnages et finira par devoir choisir entre deux maux celui qui semble le moindre afin d’éviter l’enfer sur terre.
On avait plus entendu parler de Alone in the Dark et de Edward Carnby depuis 2001, avec l’opus The New Nightmare, plein de bonnes intentions, mais au final assez décevant et souffrant de quelques défauts comme des chargements longs entre les différents angles et des coupures de son qui venaient gêner l’immersion du joueur. Mais Atari n’a pas dit son dernier mot, et en Juin 2008, un nouvel opus débarque. Démonté un peu partout d’ailleurs, que ce soit sur PC, X-Box 360, Wii ou même la Playstation 2. Il aura fallut attendre Novembre pour voir débarquer une version Playstation 3 sous titrée Inferno, corrigeant certains défauts, et rajoutant aussi quelques bonus. Un épisode donc qui se fait méchamment amocher par la critique, quelle que soit la version finalement. Pourtant, Alone in the Dark Inferno a de sérieux atouts dans sa poche. Et aussi il est vrai de très gros défauts. Et si Resident Evil en 1996 s’était inspiré du premier Alone in the Dark de 1992, et si The New Nightmare en 2001 c’était à son tour inspiré de Resident Evil, cette version 2008 s’inspire encore une fois de Resident Evil 4 en ajoutant plus d’action, mais tente de se trouver une identité propre en visant plus haut et surtout en se voulant beaucoup plus cinématographique.
À la manière du futur Resident Evil Revelations, Alone in the Dark Inferno est découpé en épisodes, eux-mêmes découpés en plusieurs petites parties. On retrouve Edward Carnby dans le New York de nos jours qui va se réveiller, amnésique (oui c’est facile pour rajouter du mystère je sais). Dès le début, les innovations par rapport aux anciens épisodes sont énormes. Et séduisantes surtout. On peut ainsi passer à tout moment de la vue à la troisième personne à la vue subjective (choix cependant obligatoire pour se servir du pistolet). D’une pression sur le second stick, on clignera des yeux, ce qui pourra soulager notre vue lorsque l’on est frappé ou empoissonné. Dans le même ordre d’idée, l’inventaire disparaît, les objets qu’Edward ramasse sont accessibles via la croix directionnelle, qui ouvre alors… sa veste. Les armes, à l’exception du pistolet, seront la plupart du temps artisanales. On récupère dans les niveaux des sprays, bouteilles d’essence (que l’on peut remplir en perçant les réservoirs des voitures), un briquet, des mouchoirs, de sparadrap, et on pourra mélanger tous ces objets comme bon nous semble.
Une bouteille d’essence lancée et un tir au pistolet, un mouchoir sur une bouteille d’alcool pour un cocktail Molotov, un spray et un briquet et vous avez votre lance flamme perso. Les possibilités sont finalement assez impressionnantes, mais la taille de l’inventaire lui va rapidement nous calmer, puisqu’on ne pourra porter que 4 bouteilles sur soit… Reste que l’essence peut se verser sur notre chargeur pour avoir des balles incendiaires, ou qu’il est encore possible de faire exploser des voitures en tirant sur le réservoir. Les possibilités sont nombreuses comme dit plus haut, et les développeurs diversifient leur jeu en variant les phases de gameplay. Classique, on se retrouvera souvent à évoluer seul dans le noir avec une lampe torche (d’où le titre non ?), on aura quelques énigmes plutôt simples, des ennemis à tuer (on pourra aussi ramasser un peu tout ce qui traîne, du morceau de bois à la hache voir le katana) et à achever avec le feu (la technique la plus rapide pour s’en débarrasser), mais à côté de ça, les développeurs se font plaisir en ajoutant pas mal d’éléments.
On aura par exemple de très nombreuses phases de plateforme, ou il faudra bien calculer ses sauts, s’accrocher à des câbles, se laisser balancer ou sauter accroché au câble au dessus de ventilateur. Des passages amusants qu’il va falloir maitriser (et surtout ne pas se tromper de touche, tomber dans le vide, ça fait mal il paraît). Mais ce n’est pas tout, puisque les développeurs ajoutent également des phases en voiture. Fuir une ville qui s’écroule ou semer des ennemis en fonçant à toute vitesse dans Central Park, c’est possible dans Alone in the Dark Inferno. Sur le papier, de l’originalité, de la diversité, et du fun en barre. D’autant plus qu’il faut l’avouer, le jeu se fait plutôt beau (du moins dans les décors et les effets de lumière, les personnages vont du très bon au très moyen voir mauvais), la durée de vie est honnête pour un survival horror, et surtout la musique de Olivier Derivière (Obscure, Remember Me) se fait souvent bien pensée, voir sublime.
Mais on arrive au gros point faible du jeu, à savoir sa maniabilité. Les déplacements d’Edward ne sont pas toujours bien pensés, et parfois, récupérer un objet précis devient compliqué. Si étrangement les phases de plateforme pures ne posent pas de vrais problèmes, ni les phases de tirs en vue subjective, si ce n’est par quelques bugs de collisions gênants, ce sera bien les phases en voiture qui vont souffrir du plus de défauts. Les voitures ont un maniement très sensible, les virages sont parfois bien difficiles à prendre, et surtout, les chocs défient les lois de la physique. Rouler sur une porte au sol ne fera rien, mais frôler de côté un bord de trottoir et la voiture pourra réagir comme si elle se prenait un poteau en pleine face. Tenter de passer dans un espace assez petit (mais suffisant pour la voiture) et n’avoir qu’une roue à côté provoquera des réactions bizarre, comme lorsqu’il faudra dans le troisième épisode placer la dépanneuse pour sauter un gouffre. J’ai par accident un peu trop avancé la dépanneuse en face d’un mur, ce qui a éjecté la voiture en l’air, ne laissant au sol que les roues…
Ce sont ses petits défauts, de collision, de physique, et de maniement qui viennent abaisser le verdict d’une aventure qui en soit propose beaucoup de bonnes choses, et surtout un mix d’idées certes pas neuves, mais plutôt bienvenues au sein d’un même jeu, et surtout d’Alone in the Dark. Son orientation l’éloigne finalement énormément de Resident Evil malgré son côté grand spectacle encore plus présent qu’avant, et son action soutenue. Pour peu que l’on adhère aux différentes idées des développeurs, on saura passer outre ses défauts pour se plonger dans l’aventure pendant environ 8 heures, parfois en criant sur la maniabilité certes, mais en s’amusant aussi à de nombreuses reprises. En fait, en regardant de plus près, on a l’impression que ce Alone in the Dark fait, avant pas mal de titres, de la survie pure (se débrouiller avec ce qui traîne, crafter ses armes et munitions). Et son côté action effréné, aidé par le découpage en chapitres, est également une excellente idée. Mais oui, il faut croire que le studio a été trop gourmand, a eu de trop hautes ambitions. Mais contrairement à beaucoup, je ne détestes pas le titre, malgré toutes mes morts injustes.
Les plus
Un jeu varié: horreur, plateforme, poursuites en voitures
Le feu sous toutes ses formes pour tuer les ennemis
Les armes que l’on créé soi-même
Plutôt beau
Les moins
Les bugs de collisions
La maniabilité en voiture
Un patchwork d’idées parfois maladroit
En bref : Quelques défauts non négligeables, mais une aventure généreuse et variée qui fait passer un très bon moment.