Titre original : Pyo-Jeok – 표적
2014 – Corée du Sud
Genre : Thriller
Durée : 1h38
Réalisation : Chang
Musique : Parl In-Young
Scénario : Jeon Cheol-Hong et Jo Seong-Geol d’après le scénario de Fred Cavayé et Guillaume Lemans
Avec Ryoo Seung-Ryong, Yoo Joon-Sang, Lee Jin-Wook, Kim Seong-Ryeong et Jo Yeo-Jeong
Synopsis : Ancien mercenaire, Yeo-Hoon mène une vie normale à présent. Mais un soir, il tombe sur un homme qui vient d’être tué. Les tueurs l’attaquent alors, et pendant la poursuite, celui-ci se prend une balle. Yeo-Hoon devient le principal suspect et est admis à l’hôpital. Le docteur Tae-Jun reçoit alors un appel. Sa femme enceinte a été enlevée. Elle sera libérée si il fait sortir Yeo-Hoon de l’hôpital et s’il s’enfuit avec lui.
En 2010, Fred Cavayé réalisait un exploit : faire un polar en France, avec un budget confortable (presque 11 millions d’euros), à l’heure où l’industrie des gros budgets en France vise plutôt la comédie dramatique. Je n’ai pas vu le film donc bon ! Succès oblige, il n’aura pas fallut attendre longtemps pour voir un remake débarquer. Surprise, celui-ci n’est pas Américain mais… Coréen ! Quoi de plus logique dans le fond, puisque la Corée, si l’on retire les comédies romantiques, est surtout connue pour ces polars. Mais pas n’importe lesquels non, des polars souvent rythmés, très violent, et si le scénario laisse parfois à désirer, le spectacle visuel est garanti ! À Bout Portant devient donc The Target 4 ans plus tard, et c’est le réalisateur Chang qui s’y colle. Pas une grande carrière derrière lui, tant en nombre de films (apparemment, The Target est son troisième film) qu’en terme de qualité, Death Bell était au final un petit film d’horreur sympathique mais pas plus. Ne pouvant pas comparer le remake avec le film original, The Target m’est apparu au final comme un polar Coréen basique, comme le pays nous en livre tant. The Target n’a absolument rien d’extraordinaire, et tout en semblant respecter plutôt bien la trame originale, ne se fait pas emballant aux premiers abords.
Il faut dire que ça ne commence pas forcément bien, le film semblant essayer de brouiller les pistes et livrant ainsi une première demi-heure loin d’être intéressante. Pire, passé sa scène d’ouverture (sous la pluie bien entendu), le rythme du film en prend un coup. On veut nous présenter les différents personnages assez rapidement, mais ça patine, le temps s’étire. Défaut de scénario ou réalisateur plus motivé à filmer l’action que les entre-deux ? Sans doute un peu des deux ma foi ! Et pour un métrage voulant prendre un côté course poursuite incessante, ça fait mal. On a par moment l’impression, du moins au début du film, que les scénaristes ont juste balancés les idées les unes à la suite des autres, sans chercher à relier tout ça par de quelconques artifices. On nous présente donc Yeo-Hoon, blessé qui arrive à l’hôpital. Puis le docteur Tae-Jun, dont la femme enceinte se fera kidnappée. Pour la revoir, il devra faire sortir Yeo-Hoon de l’hôpital. Le ravisseur de sa femme ? Le frère de Yeo-Hoon. Alors que Tae-Jun essaye de rattraper Yeo-Hoon qui s’enfuit, et que son frère même essaye de rattraper le docteur (vous suivez), ils seront prit en chasse par des tueurs, en réalité des flics ripoux. Mais aussi par des vrais flics. Dis comme ça, ça paraît palpitant, mais à l’écran, c’est un peu plus brouillon dans sa première partie. Heureusement, comme souvent, la photographie du film est très réussie, et les scènes d’action à la fois violentes et filmées de manière à rendre l’ensemble totalement lisible.
C’est une fois tous les enjeux du métrage clairement exposés à l’écran que l’ensemble démarre vraiment, sans temps morts, et que l’on peut appeler The Target une vraie course poursuite, où tout le monde court après tout le monde (bon, des fois, ils sont en voitures, donc ils roulent mais bon). Le réalisateur se fait alors plaisir et accumule les retournements de situations, les mises à morts, les coups violentes, les combats à mains nues, et ce jusqu’au final où le réalisateur se décide à tout faire exploser à l’écran, quitte à aller dans des scènes parfois un peu folles dans le sens où elles défient certaines lois (la voiture qui rentre dans le commissariat, les tirs au fusil à pompe de vraiment loin mais qui restent hyper précis), mais c’est en allant dans cette optique que le spectacle proposé devient résolument fun, et surtout bourrin. Et il faut avouer que dans sa dernière demi-heure, ça ne s’arrête pas un seul instant, et ça devient même parfois bien violent, comme tout bon polar Coréen se respectant. Comme en plus, ça dure moins longtemps que les productions habituelles (à peine 1h40 ici), The Target fera passe un bon moment.
Les plus
Des scènes d’action maîtrisées
Un polar divertissant
La dernière demi-heure bourrine
Les moins
Mise en place laborieuse
Un polar finalement bien trop classique
En bref : Remake d’À Bout Portant, The Target n’innove en rien, surtout venant de la Corée, mais délivre ce qu’on attend de lui : rebondissements et action.