2017
Studio : Devespresso Games
Editeur : Digerati
Genre : Survie Coréenne en 2D
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, PC et Mac
Synopsis : Après avoir passé toute une nuit à étudier, Youngho se rend à son lycée pour les examens, mais quelque chose cloche dés son arrivée. Un de ses camarades part en ambulance, puis il s’endort pendant les examens et se réveille de nuit… L’école est déserte, un tueur le poursuit.
Ça a du bon parfois de tomber sur des jeux au hasard, et de se laisser séduire par la promesse d’un petit jeu horrifique à l’ancienne, en 2D, avec énigmes et fuites au rendez-vous. Un peu comme retourner à l’époque du premier Clock Tower. Ou, plus récemment, se replonger dans l’aventure de Claire Extended Cut, petit jeu fort sympathique avec lequel ce The Coma : Recut (version améliorée du jeu original sorti sur PC, The Coma : Cutting Class) partage pas mal de points communs. Développé par un petit studio Sud Coréen, un peu comme le récent White Day qui a eu lui aussi droit à sa nouvelle version sur Playstation 4, le jeu nous propose de nous mettre dans la peau une nouvelle fois d’un jeune étudiant qui se rend à son école. Mais de jour cette fois-ci, le jour des examens. Une journée comme les autres, sauf que l’on s’endort rapidement pendant les examens, et qu’au réveil, nous voilà plongé dans un monde cauchemardesque, qui ressemblera comme deux gouttes d’eau au monde réel… si un tueur n’était pas à nos trousses armé d’un couteau puis d’une hache, si les lieux n’étaient pas aussi vides, et ne se dégradaient pas aussi rapidement. Oui comme je l’ai dit plus haut, le jeu partage de très nombreux points communs avec le récent Claire. Une aventure en 2D à l’ancienne, quelques énigmes (beaucoup plus simples que dans Claire ceci dit), beaucoup de couloirs et de salles qui se ressemblent à visiter, des endroits pour se cacher, aucune arme pour se défendre, une durée de vie plutôt identique d’environ 5 heures, et une ambiance qui fonctionne énormément grâce à son ambiance sonore. Et comme dans White Day, des pièces à récupérer pour s’acheter de la nourriture au distributeur, et donc, de la santé.
Alors oui, sur pas mal de points, The Coma : Recut n’invente pas grand-chose. Mais est-ce qu’il est bien, et est-ce qu’il vaut le coup ? Assurément oui. Non pas qu’il soit un grand jeu, mais avec ses seulement 5h pour boucler l’aventure, son mystère épais et sombre, son ambiance plutôt réussie, il vaut assurément le coup pour l’amateur. Surtout qu’il contient pas mal d’autres petites qualités, même si son concept ne sera pas toujours exploité à fond. Explications ! Nous voilà donc à déambuler dans une école, à chercher des clés et des codes d’accès pour pouvoir avancer et nous extirper de ce cauchemar. Les âmes charitables sont rares sur notre route, et l’on va évoluer souvent dans le flou. Les couloirs sont vides, les salles de classes également, on va pouvoir récupérer des notes, quelques objets de soin, et surtout, voilà que l’on va devoir éviter notre professeur principale, devenue psychopathe et nous poursuivant sans relâche, et surtout, apparaissant de manière totalement aléatoire. Ce qui va par moment bien faire monter le stress, puisque notre seule option sera la fuite. Il faudra donc courir, tout en surveillant notre barre d’endurance (ce serait trop simple sinon), et apprendre à se cacher au bon endroit. Il est heureusement facile de se cacher dés qu’elle ne regarde pas dans un casier et d’attendre que le calme revienne autour de nous. Mais ce système, si prenant au début, trouve également ses limites. Si pendant les premières heures, le stress est présent puisque l’on ne saura jamais où l’on met les pieds, les apparitions aléatoires vont parfois devenir énervantes lorsque l’on est par exemple à deux pas de notre objectif et que l’on devra faire demi-tour pour se cacher dans des toilettes ou une salle de classe. Pire, sur la fin, des obstacles vont faire leur apparition pour nous barrer la route (des couloirs que l’on ne pourra plus emprunter) ou nous ralentir (des plantes empoisonnées qui vont nous faire attendre le bon moment pour passer).
Alors lorsque l’on attend sagement le bon moment pour avancer et que le cri de notre prof retentit, c’est le drame, le joueur perd tous ses moyens, et parfois perdra de la vie bêtement et pestera en mourant d’un coup de hache trois mètres plus loin, et devant se retaper une partie de l’aventure. Car pas de checkpoint ici, une sauvegarde manuelle, heureusement assez présente puisque l’on sauvegardera sur les différents tableaux présents dans les salles de classe. Mais un simple oubli peut devenir fatal. Autre petit défaut, si au début, on stresse facilement et que l’on avance doucement en essayant de repérer les armoires, on prend vite la main et se cacher devient plus simple (sauf dans la dernière partie, mais c’est une autre histoire). Et qui dit plus simple, dit moins stressant. Heureusement malgré tout que l’expérience ne se passe pas uniquement sur le stress. Car mine de rien, on prend un petit plaisir à explorer les trois bâtiments de cette école. Déjà, le jeu bénéficie d’une direction artistique plutôt agréable à l’œil. Certes, on ne fera au final qu’évoluer dans trois bâtiments de la même école, et donc dans des couloirs et des salles qui se ressemblent souvent, mais graphiquement, le jeu fait des choix agréables. Le style graphique, le design des personnages qui apparaissent à l’écran lors des dialogues comme dans un visual novel, c’est du plutôt bon boulot venant d’une petite équipe. On notera également l’apparition des actions possibles pour le joueur à l’écran via des petites bulles donnant un aspect comic à l’ensemble. Graphiquement, c’est très agréable, manette en main c’est plutôt simple, même si quelques subtilités s’invitent dans la partie.
Car si au final on ne fait que courir, se cacher et ramasser des objets et diverses notes, ajoutons à tout ça le fait que regarder son inventaire, lire des notes ou même regarder la carte ne met pas le jeu en pause. Il va donc falloir faire attendre, et parfois bien prévoir sa prochaine action, sous peine de se retrouver dans un cul de sac par exemple, avec un couloir bloqué et une porte fermée à clé, et au moment de l’ouverture de la carte, voilà que notre prof préférée va apparaître pour nous pourchasser. Les développeurs nous offrent bien un bouton pour esquiver en courant, mais celui-ci demandant un timing bien précis, on se ratera quatre fois sur cinq. Au niveau sonore, si la musique se fait discrète, l’ambiance est très réussie. Parfois minimaliste, parfois flippante avec quelques sons inquiétants en arrière plan, le bruit du vent, elle fonctionne du tonnerre et habille l’aventure d’un côté oppressant et étrange. Du coup, même si parfois l’aventure se fait frustrante, ça fonctionne bien. Car elle nous plonge dans un climat oppressant, mais sans avoir recours à des jumpscares (que je déteste). On est aux aguets, on stresse parfois, mais on ne sursaute pas vraiment. Parfait, moi j’aime ça ! Un style convenant parfaitement, comme pour le jeu Claire, à la durée de vie courte mais ne demandant pas plus, de 5 heures.
Néanmoins, on regrettera de ne pas en apprendre un peu plus sur l’univers qui nous entoure. L’ensemble se fait plutôt intéressant et on apprécie clairement d’en savoir plus sur le pourquoi du comment de l’aventure, sur les fantômes ou autres qui sont dans l’école, mais la fin débarque assez brutalement qu’on aurait aimé un peu plus, ou que l’aventure nous offre un final plus long. Notons qu’il y a en tout cas deux fins différentes, une positive et ouverte (pour une possible suite ?), et une beaucoup plus sombre et moins ouverte. Ces fins s’obtiennent en fonction de nos actions, de notre karma même l’on pourra dire. Attention à vos choix durant cette courte aventure. Je recommande en tout cas ce The Coma Recut, pour ceux qui savent à quoi s’attendre, et recherchent une aventure plutôt courte mais mystérieuse et agréable. Bien que frustrante par moment par son aspect aléatoire des ennemis, et par son mystère jamais totalement dévoilé.
Les plus
Très sympa graphiquement
Une bonne ambiance
Une aventure courte et plaisante
Les moins
Un final qui débarque d’un coup
Parfois frustrant
En bref : Une aventure old school assez courte mais prenante et parfois assez stressante. Quelques petits défauts et moments frustrants, mais on se prend au jeu.