BATTLEFIELD BASEBALL (地獄甲子園) de Yamaguchi Yûdai (2003)

BATTLEFIELD BASEBALL

Titre original : Jigoku Kôshien – 地獄甲子園
2003 – Japon
Genre : Comédie d’action
Durée : 1h27
Réalisation : Yamaguchi Yûdai
Musique : Yano Daisuke
Scénario : Kitiyama Isao et Yamaguchi Yûdai
Avec Sakaguchi Tak, Itô Atsushi, Sakaki Hideo et Revan Alex

Synopsis : Depuis que son équipe s’est faite massacrer par la terrifiante équipe du lycée Gedo, composée d’une bande de zombies sanguinaires, le proviseur du lycée Seido fait régulièrement des cauchemars. Justement, ses joueurs doivent prochainement se présenter au célèbre tournoi Koshien. Lorsque le proviseur apprend qu’ils commenceront par affronter l’équipe de Gedo, il imagine déjà le pire. Le désespoir est à son comble, jusqu’à ce qu’un certain Jubeh Yakyû intègre le lycée, précédé d’une réputation de terrible délinquant. Doté d’une force et d’une technique de lancer hors du commun, Jubeh pourrait représenter le salut de l’école de Seido. Mais suite à un traumatisme lié au sport, il a fait le serment de ne plus jamais toucher une balle de baseball. Le proviseur et les élèves sauront-ils le convaincre ?

Battlefield Baseball, j’ai longtemps salivé devant la bande annonce de ce film, devant la fiche technique et artistique. Budget minable, Kitamura Ryuhei à la production, réalisé par Yamaguchi Yûdai, le scénariste de Versus et Alive (de Kitamura) et depuis réalisateur de la bombe Meatball Machine, de l’humour con bête et méchant, de l’action, des zombies, et du baseball. Tout était là pour que je me prenne un spectacle foutrement fun dans la gueule, d’autant plus que l’on retrouve dans le rôle principal Sakaguchi Tak (Versus, Alive, Death Trance), ce qui promettait en plus pas mal d’action. Le dvd enfin inséré dans le lecteur, je pouvais corriger cette erreur, celle de n’avoir pas encore vu le film des années après sa sortie en France, alors que je suis toujours le premier à crier devant les perles asiatiques qui ne sortent jamais en France. Le film commence enfin. Nous sommes en plein match de baseball, rien de bien surprenant me direz vous, et là, c’est le drame. Une balle de rattrapée, et le joueur explose. La panique s’empare du stade, les joueurs s’entretuent. Nous sommes bel et bien dans un film de tarés, l’aventure commence… ou pas. L’histoire reprend des années plus tard dans le lycée Seido. Un nouvel élève arrive dans le lycée, Jubeh (Sakaguchi Tak), l’équipe de baseball s’entraîne pour un championnat, ce dont le proviseur rêve depuis toujours. Et rapidement, on se rend compte que le film ne tient absolument pas toutes ces promesses. De l’idée, il y en a, qu’elles soient visuelles ou scénaristiques, mais soit elles tombent à plat, soit elles s’étirent en longueur, soit dans de très rares cas, elles fonctionnent pleinement. La première demi heure s’étale en longueur, en nous présentant divers personnages, pour tenter d’installer par la suite un quelconque intérêt dramatique (mais toujours comique), qui ne marchera pas.

Soyons clair, nous ne regardons pas ce genre de films pour leur scénarios, ce qui sera tout simplement stupide d’ailleurs. Battlefield baseball n’est pas une exception, mais il ne parvient pas à passionner pour autant. Comme dit plus haut, la première demi-heure nous présente les personnages, que ce soit le petit nouveau qui n’est pas doué et dont la mère refuse qu’il pratique le baseball, au capitaine de l’équipe adulé par les pompom girls. Jubeth, le nouveau de l’école, aime la bagarre, et tout le monde connaît une histoire différente sur son passé, tandis que le proviseur n’a qu’un rêve, tout comme le vice proviseur : remporter le tournoi de baseball. L’arrivée de Jubeth ne plaira pas à tout le monde, ce qui provoquera quelques affrontements, qui plairont au proviseur, qui voit ici la chance de battre enfin l’équipe de baseball du lycée Gedo : des morts vivants tout simplement, qui massacrent l’équipe adversaire sur le terrain. Le programme est corsé, et le film prend des chemins s’apparentant à ceux pris quelques années plus tôt par Crazy lips : le mélange de genre bordélique. Mais là où Crazy Lips faisait rire, était une tuerie où tout se mélangeait à la vitesse de l’éclair, la plupart des scènes ne font ici pas mouche, et pire, certaines tombent tout simplement à l’eau. Alors que Jubeth refuse de jouer au baseball, il racontera à un des joueurs son passé, et la mort accidentelle de son père lors de la pratique de ce sport, le tout en version chantée. Cela ne fonctionne pas vraiment, mais le film a au moins le mérite d’éviter les questions existentielles des lycéens : le sexe. Point de sexe ici en effet. La dernière heure du film ne volera pas spécialement très haut non plus, en s’axant juste sur le combat à mort (en deux manches) entre les deux équipes.

Heureusement, quelques bonnes petites idées visuelles parviennent à se glisser dans cette partie. Quelques petits délires sanglants, ou tout simplement cartoonesque viendront nous réveiller, et nous soutirer un petit sourire discret. Pour ne pas finir le film trop rapidement, notre équipe va se prendre une belle raclée : meurtres, effets sanglants au rabais, coups donnés à côté (oui, l’effet est très voyant), explosions, personnages qui sont éjectés à l’autre bout du terrain. Pendant quelques minutes, le film trouve une bien belle énergie, qui malheureusement, va le quitter encore plus rapidement qu’elle n’est arrivée, en partant dans des révélations familiales avant d’enchaîner sur le fameux combat final, à la façon d’un jeu vidéo, en continuant de partir dans le grand n’importe quoi pas franchement drôle, et parfois franchement lourd, étirant son final sur une bonne vingtaine de minutes, avec ralentis, émotions, les morts qui reviennent en robot, des battes de baseball qui injectent du poison… On aura tout vu, et finalement, on est bien content que ça se termine. Ce qu’il manque vraiment au film pour être une comédie délirante vraiment drôle, c’est un meilleur rythme, une histoire tout de même plus fouillée (car là, ça se limite à un prologue, une famille, et deux matchs, réducteur pour 1h25 de film). Décevant, d’autant plus que les idées de mise en scène ne manquent pas.

Les plus
Quelques scènes cartoonesques
Quelques rares passages sanglants
Les moins
Bien trop long
Pas vraiment drôle
Un délire en roue libre lourdingue

En bref : Déception de la part du réalisateur de Meatball Machine, Battlefield Baseball est long pour pas grand chose, vain, et pas franchement drôle. Quelques scènes trop courtes sortent du lot.

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