WHITE BIRD (White Bird in a Blizzard) de Gregg Araki (2014)

WHITE BIRD

Titre original : White Bird in a Blizzard
2014 – Etats Unis / France
Genre : Drame
Durée : 1h31
Réalisation : Gregg Araki
Musique : Harold Budd et Robin Guthrie
Scénario : Gregg Araki d’après le roman de Laura Kasischke

Avec Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni, Shiloh Fernandez, Gabourey Sidibe et Thomas Jane

Synopsis : Kat est une adolescente de 17 ans comme les autres, avec un petit ami, des amis, un père et une mère qui ne s’aiment pas vraiment. Un jour, la mère de Kat disparaît. Pour Kat, c’est début de grandes interrogations. Elle se rend compte que sa mère ne lui manque pas vraiment, mais est indignée par l’égoïsme de sa mère a partir sans prévenir personne. Elle s’habitue donc à vivre sans elle et fréquente même l’inspecteur chargé de l’enquête sur la disparition de sa mère a cause d’un pari fait avec ses amis

Film après film, Gregg Araki continue de nous parler de la jeunesse Américaine. Leurs doutes, leurs envies, leurs expériences. Son film précédent, Kaboom, revenait clairement à ses débuts, comme The Doom Generation, et nous plongeait pendant une petite heure et demi dans un univers fou, coloré, où se mélangeaient drogue et sexualité, entre hommes, entre femmes, ou tout à la fois. Oh joie, il revient en 2014 avec l’adaptation du roman Un Oiseau Blanc dans le Blizzard. Aucune surprise, son nouveau film traite encore de la jeunesse Américaine dans les années 80. Mais ici, Araki, sans doute pour coller au roman qu’il adapte, met quelque peu son humour de côté (même si le film n’est pas totalement dénué d’humour) et son histoire est un peu moins folle également. Car White Bird (titre français raccourcit) nous parle d’un drame, un drame familial, celui auquel la jeune Kat (nommé Kat car sa mère voulait un chat…) et sa famille vont être confrontés, à savoir la disparition de la mère. Araki, malgré une intrigue ouvertement policière, du moins à la base, s’éloigne pourtant de cela pour parler plutôt de Kat, de sa façon de grandir, de la façon dont elle gère l’absence de sa mère et de sa relation avec son père, et des secrets familiaux qui vont se révéler suite à la disparition de sa mère.

Et si son père savait en réalité quelque chose ? Pourquoi son petit ami est devenu distant du jour au lendemain presque au même moment que la disparition de la mère ? En réalité, Araki nous montre tout simplement comment une famille unie en apparence voit ses relations se dégrader, et comment la fille du couple vit les événements tout en essayant de se construire une vie, pour elle-même. Comme à son habitude, le réalisateur choisit un casting de provenance diverse pour livrer des prestations souvent à fleur de peau. Dans le rôle de Kat, on trouve la jeune Shailene Woodley, révélation du film The Descendants où elle jouait la fille de George Clooney. Elle incarne une ado en quête de repère (et également en quête d’amour, ou de sexe parfois) avec beaucoup de naturel à l’écran. Pour les parents, l’on trouve Eva Green (la suite de 300, Sin City 2), convaincante en mère dépressive, et pour une fois, constamment habillée (un exploit il faut dire), et Christopher Meloni (Bound, Sin City 2) en père totalement paumé et enfermé dans sa routine. Les seconds rôles ne sont pas en reste, puisque l’on trouve Shiloh Fernandez (Evil Dead, Deadgirl) en petit ami distant, Angela Bassett (Strange Days) en psy, Thomas Jane (The Mist, Peur Bleue) en détective qui ne cache pas son attirance pour les femmes et Sheryl Lee (Twin Peaks) en nouvelle petite amie du père.

Un bon grand casting, qui fait le boulot demandé avec talent pour nous faire croire à cette nouvelle chronique de la jeunesse. Araki comme sur son précédent métrage Kaboom se permet également quelques scènes oniriques du plus bel effet, soignant sa mise en scène dans les moindres détails. Malheureusement, il faut également avouer malgré tout que le métrage manque d’un petit grain de folie, pourtant si caractéristique de son auteur. Son métrage se fait plus sage et donc plus accessible dans un sens, mais aussi plus passe partout, dommage. Ainsi, si le métrage ne dure qu’1h30, bien suffisant pour ce genre d’exercice de style, il aborde un rythme très lent qui rebutera certains spectateurs habitués à un peu plus de peps. Pour les autres, ils accepteront de ce perdre dans cette nouvelle chronique, notamment grâce au talent des deux actrices, sublimes, et à la maîtrise du réalisateur, qui maîtrise son sujet de manière intime.

Les plus

Très bon casting

De belles scènes

Un vrai drame, teinté d’un peu d’humour

Les moins

Moins fou que d’habitude

Un rythme très lent

 

En bref : Le nouvel Araki se fait plus intime, plus sérieux, plus abouti sans doute, mais également moins fou.

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