WISHMASTER de Robert Kurtzman (1997)

WISHMASTER

Titre original : Wishmaster
1997 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Robert Kurtzman
Musique : Harry Manfredini
Scénario : Peter Atkins
Avec Tammy Lauren, Andrew Divoff, Robert Englund, Chris Lemmon, Wendy Benson, Tony Crane, Kane Hodder, Tony Todd, George Buck Flower, Ted Raimi et Reggie Bannister

Synopsis : La légende veut que quiconque réveille un djinn se voit accorder 3 vœux en échange de son âme, et que lorsqu’un djinn a recueilli 1000 âmes, il peut ouvrir une porte permettant à tous ses semblables de venir sur terre. De nos jours, Raymond Beaumont, un collectionneur d’antiquités, se rend au port pour réceptionner la statue d’Ahura Mazda. Malheureusement, le grutier est ivre et laisse tomber la statue qui se brise sur les quais. L’un des ouvriers présent remarque alors une pierre précieuse dans les décombres et la subtilise discrètement. Il la revend plus tard à la secrétaire d’Alexandra Amberson. Ne parvenant pas à déterminer la nature exacte de la pierre, Alexandra la confie à son ami Josh. Ce dernier réveille malencontreusement le djinn en analysant la pierre.

Si l’on connait surtout Robert Kurtzman comme étant le K de la société d’effets spéciaux KNB, au CV impressionnant depuis le milieu des années 80 (avec Evil Dead 2, The Hidden et Phantasm 2 pour commencer une carrière dans le maquillage, et From Beyond, Predator et MAL pour les effets de créature, il y a pire), il aura été très rapidement intéressé par d’autres postes. Il est ainsi le créateur de l’histoire d’Une Nuit en Enfer en 1996 avant que son ami Tarantino n’écrive le scénario, et s’il a déjà réalisé The Demolitionist en 1995, personne n’en a entendu parler. Alors quand il reprend la chaise de réalisateur pour faire Wishmaster en 1997, il faut faire plus de bruit. 5 millions en poche, et le voilà en train de s’entourer d’une équipe solide. Oui, Harry Manfredini à la musique (la saga Vendredi 13), Peter Atkins au scénario (les Hellraiser 2, 3 et 4), Andrew Divoff en grand méchant pour le moment habitués aux seconds rôles de méchants (48 Heures de Plus, La Créature du Cimetière, Xtro 3, Nemesis 4) et une flopée de seconds rôles allant à des acteurs cultes comme Robert Englund (Freddy Krueger), Tony Todd (Candyman), Kane Hodder (Jason Voorhees), Reggie Bannister (Reggie de la saga Phantasm), Ted Raimi (le frère de Sam Raimi), George Buck Flower (habitué de Carpenter) et une narration par Angus Scrimm (le Tall Man de Phantasm)… Oui, Kurtzman ne fait pas les choses à moitié avec Wishmaster. Mais au-delà de l’équipe plutôt énorme pour le connaisseur qu’il parvient à réunir, est-ce que Wishmaster est bon ? Et bien c’est de la bonne grosse série B qui tâche, ne se prend pas au sérieux, fait passer un bon moment, puis aura été oublié, la faute à des suites discutables, notamment les opus 3 et 4, des DTV bien fumants et bien ratés.

Wishmaster nous raconte donc l’histoire du Djinn, une créature emprisonnée dans une pierre, qui, une fois réveillé, doit exaucer trois vœux à la personne qui l’aura réveillée afin de pouvoir permettre à sa race d’envahir le monde. Simple, rapide, un peu limité. Donc Kurtzman et son scénariste vont plus loin dans le concept, et le Djinn exaucera les vœux de quiconque il croisera, mais de manière détournée, souvent sadique, parfois bien gore. Et c’est bien là l’intérêt du film, puisqu’au delà de son concept simpliste, de la fatale fuite de notre héroïne toujours rattrapée par le méchant, ce seront les vœux exaucés qui feront de Wishmaster une série B bien sympathique, en plus d’être rythmée. Une fille voulant rester belle pour toujours se retrouvera transformée en mannequin de plastique dans un magasin, un garde du corps voulant changer de boulot se retrouvera enfermé dans un bassin, bien entendu attaché. Le Djinn trouve toujours moyen de détourner les souhaits afin de divertir l’amateur de genre, parfois de manière bien trouvée, parfois de manière il est vrai tirée par les cheveux, et parfois de manière bien dégueulasse. Oui, le pauvre Reggie Bannister, pauvre pharmacien, en fera les frais ! Wishmaster se suit donc comme un petit jeu de massacre, peu innovant dans sa structure, mais plutôt jouissif dans ses péripéties.

Les scènes sanglantes sont donc très nombreuses, et sont l’intérêt principal du métrage. Le nombre de caméo fait ensuite le boulot. Robert Englund, bien que relégué au second rôle d’un collectionneur, a droit à un peu plus de présence à l’écran que les autres, qui ne seront là que pour la blague et se faire trucider, de préférence de manière violente. Et alors que le dénouement approche et que Wishmaster semble avoir fait le tour de la question, voilà que le métrage se lâche totalement dans un étalage de moments gores pour nous en mettre plein la vue lors de son final, comme pour marquer le coup. Et ça marche. Le métrage nous achève non pas avec l’impression d’avoir assisté à un grand film, ou à un film intelligent, mais avec un film qui ne nous a pas menti sur la marchandise, et qui bénéficie de tout le savoir faire de KNB en matière d’effets spéciaux pratiques. Les rares CGI étant quand à eux très voyants et pas toujours bien incrustés, mais comme dit, ils sont plutôt rares. Le film aurait même pu créer un grand personnage, un nouveau méchant clé du cinéma d’horreur. Ce que la suite signée Jack Sholder aurait pu confirmer, même si encore plus stupide et tirée par les cheveux, mais que le passage en DTV des deux suites suivantes, et surtout du changement d’acteur pour le Djinn auront anéantis tous les efforts. Wishmaster, c’est donc de la série B bien grasse, bien sanglante, servis par une équipe de connaisseurs qui s’amusent comme des gosses. C’est suffisant pour faire passer un bon moment.

Les plus

Le personnage du Djinn
Les vœux détournés
Méchamment sanglant
Les nombreux caméos

Les moins

Une structure archi classique
Parfois bien tiré par les cheveux

 
En bref : Wishmaster est une série B qui bénéficie d’une grosse équipe de gueules connues, et d’un concept permettant énormément de choses. Ce qui lui permet de bien tâcher et de divertir.

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