CARRIE, LA VENGEANCE (Carrie) de Kimberly Peirce (2013)

CARRIE, LA VENGEANCE

Titre original : Carrie
2013 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Kimberly Peirce
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Lawrence D. Cohen et Roberto Aguirre-Sacasa d’après le roman de Stephen King

Avec Julianne Moore, Chloë Grace Moretz, Gabrielle Wilde, Portia Doubleday, Zoë Belkin, Samantha Weinstein et Ansel Elgort

Synopsis : Carrie White, une jeune fille timide de 17 ans, vit martyrisée par sa mère, quelque peu fanatique. En cours, elle subit les humiliations de ses camarades de classe. Et pour le bal de fin d’année, une de ses camarades a bien l’intention de se venger d’elle de manière horrible.

Carrie avait-il besoin d’une nouvelle adaptation ? Après tout, Brian De Palma en avait livré une adaptation plutôt fidèle et réussie en 1976, et une suite avait vu le jour en 1999, avant un remake sous forme de téléfilm Canadien en 2002. Mais non, les remakes c’est à la mode, donc voilà qu’en 2013 débarque un nouveau Carrie, renommé Carie, la Vengeance chez nous. Une adaptation pas forcément nécessaire encore une fois, puisque la première adaptation était solide, et que le roman n’est pas si extraordinaire que ça. Mais bon, tentons, mettons tous nos préjugés de côté. Pourquoi ne pourrions nous pas avoir une bonne surprise ? Après tout, mettre dans le rôle de la mère folle Julianne Moore n’est pas un mauvais choix, Chloë Grace Moretz n’est pas une mauvaise actrice même si elle semble un peu trop aimer les remakes (Let me In, puis Carrie, et bientôt Suspiria…). Étrangement, au scénario, on retrouve même Lawrence D. Cohen, spécialiste dans un sens de Stephen King puisqu’il avait écrit la première partie du téléfilm Ça (la meilleure partie donc) ainsi que Les Tommyknockers. Plus étonnant, il avait signé également le scénario de… Carrie, la version de 1976. A-t-il vraiment travaillé sur cette nouvelle version, ou bien est-il juste cité puisque le film emprunte des éléments du métrage de De Palma ? Peu importe, Carrie la Vengeance reprend donc dans les grandes lignes le roman de Stephen King, en y incorporant des éléments rajoutés par le métrage de De Palma, tout en rajoutant également des éléments du roman qui étaient absents des précédentes adaptations.

Une adaptation ultime donc ? Oui et non, car si le film fait indéniablement bien certaines choses, il souffre à d’autres moments de la comparaison face aux autres métrages déjà tournés. Carrie reprend les grandes lignes du roman et du premier film, tout en donnant un peu plus d’importance à la relation entre Carrie et sa mère, et en développant certaines des névroses de la mère. Excellent point, puisque si Piper Laurie donnant une interprétation plutôt flippante dans l’original, il est vrai que son personnage était par un moment un petit trop en arrière plan. Au-delà de ça, on retrouve tout ce que l’on connait déjà. Les moqueries envers Carrie lorsqu’elle aura ses premières règles, ses quelques pouvoirs, le petit garçon en vélo qui tombera par terre, la mère qui sermonne Carrie avec des passages imaginés de la Bible, puis forcément l’invitation au bal de Carrie, le méchant plan pour se moquer d’elle et faire d’elle la reine, puis la fin. Pour peu que l’on connaisse bien le roman ou les précédentes adaptations, ce nouveau métrage ne va pas surprendre, c’est sûr. Mais la majeure partie du temps, il fait très bien les choses. Les actrices sont convaincantes, la mère est plus mise en avant (au détriment du coup de la bande des « méchants », totalement transparente en plus d’être peu présente), la mise en scène fonctionne plutôt bien.

Bien entendu, le film datant de 2013, les moqueries envers Carrie évoluent un peu plus, et les lycéennes se servent à présent de téléphone portable, d’ordinateur, de facebook. Oui, plus la même époque. Mais honnêtement, l’ensemble passe plutôt bien. Jusqu’à ce que l’on arrive au moment tant attendu, et dans un sens tant redouté, c’est-à-dire le final. Et là le métrage souffre de la comparaison avec le métrage de De Palma, Kimberly Peirce n’ayant indéniablement pas le même talent. La fameuse scène de carnage du bal se fait gentille, peu inspirée, filmée platement. Pire, elle fait appel, tout comme quelques éléments par la suite, à des CGI donnant un aspect peu naturel au carnage, là où De Palma multipliait les points de vue (écrans splités) et donnait un aspect réaliste, et donc plus marquant à la violence. Ici, entre des CGI, une envie d’en mettre plein la vue et une série de ralentis, la violence se fait plus stylisée mais beaucoup moins efficace. Même cas de figure pour le final, allant jusqu’à un dernier petit sursaut peu efficace tellement il est prévisible et éculé. Et c’est dommage car ce remake n’était au final pas si mauvais, il se faisait certes passe partout mais restait divertissant et plutôt bien foutu.

Les plus

Le personnage de la mère joué par Julianne Moore
Quelques moments bien trouvés
Toute la longue première partie fonctionne bien

Les moins

Le carnage du bal pas réussi
La comparaison avec le film De Palma

En bref : Carrie la Vengeance n’est pas honteux, mais malgré des ajouts intéressants, il faut avouer qu’il reste peu utile, et par moment trop calqué sur le métrage de De Palma, sans pour autant en avoir la même force.

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