Titre original : Truth or Dare
2018 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Jeff Wadlow
Musique : Matthew Margeson
Scénario : Michael Reisz, Jilian Jacobs, Christopher Roach et Jeff Wadlow
Avec Lucy Hale, Tyler Posey, Violett Beane, Hayden Szeto, Sophia Ali, Nolan Gerard Funk et Landon Liboiron
Synopsis : Un simple jeu innocent d’Action ou Vérité entre amis se transforme en cauchemar sanglant quand quelqu’un – ou quelque chose – commence à punir ceux qui mentent – ou refusent de jouer.
Blumhouse continue, année après année, de nous abreuver de films de genre totalement différents. Oui, on passe souvent du film à jumpscares putassiers au found footage, en passant par le film plus intéressant qu’il n’y paraît (Split et Get Out pour 2017, Hush pour 2016), le gros film de genre qui tâche et les films gentillets PG-13 (Happy Birthdead l’année dernière par exemple). Sans oublier les inévitables suites, avec les Paranormal Activity, Insidious, et le nouveau American Nightmare. Truth or Dare, renommé logiquement Action ou Vérité en France, rejoint la catégorie des films PG-13 aux côtés de Happy Birthdead. Et comme ce dernier, il représente au final un bon gros gâchis, malgré un produit final divertissant. Gâchis dans le sens où le film possède un point de départ plutôt sympathique, mais cherche à tout prix à viser un public large (alors qu’avec son budget ridicule de 3,5 millions, il aurait pu se permettre plus de choses), et se plante même dans son final. Aucune surprise donc à la lecture du titre, le film met en scène une bande de jeunes qui partent en vacances et se retrouvent, en suivant un jeune homme, à jouer à Action ou Vérité dans les ruines d’une église. Forcément, l’affaire tourne mal, et nos jeunes se retrouvent aux prises avec un démon qui va les punir s’ils mentent en jouant à Vérité, s’ils ne réussissent pas leur action, ou s’ils refusent tout simplement de jouer. Et par punir, cela veut bien entendu dire la mort. Classique dans sa narration, dans ses choix mais également dans ses personnages (des jeunes bien clichés comme il faut, avec la fille sérieuse, celle qui trompe son copain, le dragueur bien lourd…).
En fait, passé son idée de base fort sympathique, le métrage suit le même chemin que la plupart des productions du genre, sans jamais sortir de sa zone de confort. À savoir déjà bien entendu que le personnage le plus détestable va mourir en premier pour servir d’exemple, et que notre super héroïne aura toujours les bonnes idées, fera bouger les choses, mais aura bien entendu, vu le concept, un secret qu’elle tient à garder caché. Les vérités vont mettre forcément nos personnages devant des choix moraux, tandis que les actions seront de plus en plus dangereuses, évidemment. Malgré ce côté hautement prévisible, il faut bien avouer que le métrage n’est pas désagréable pour autant. À l’exception du générique d’ouverture un peu trop stylisé pour rien, l’ensemble est très propre, Jeff Wadlow (le décevant mais divertissant Kick-Ass 2) livrant une mise en scène plutôt carrée et efficace. Il en est finalement de même pour le scénario dans ses grandes lignes. Ça suit un chemin tout tracé, ça ne veut froisser personne, mais au final, c’est relativement bien construit et assez rythmé pour divertir le spectateur qui n’en attendra pas trop. Soulignons également que le film n’abuse pas des jumpscares, et ça, ça fait sacrément du bien surtout en 2018, la mode semblant doucement passer, ou du moins essayant de se modérer. Niveau casting, ils font pour la plupart le boulot, même s’ils sont au final tous relativement bien âgés pour jouer les jeunes adultes. On aura Lucy Hale (Scream 4) en héroïne moraliste au lourd secret, Tyler Posey (l’ignoble Yoga Hosers) ou encore Landon Liboiron (The Howling Reborn) l’accompagnent, et c’est dans la boite.
Le film semble donc bel et bien toujours rester dans le minimum syndical, le rendant difficile à aimer mais également difficile à détester. Car l’idée est bonne encore une fois, les premiers gages permettant aux personnages de se révéler plutôt sympathiques, mais rapidement, ça tourne en rond, et le côté horrifique se fait tristement gentillet. Pourtant, des mises à mort, il y en aura, mais n’attendez pas une franche originalité ou même des effets sanglants en pagaille, c’est ultra calme, rien de traumatisant ou de choquant. L’idée des déformations de visages pour certaines apparitions est une bonne idée, mais à force d’utiliser ce gimmick, il finit également par ne plus franchement fonctionner sur la durée, surtout après 1h40 et une dizaine de gages. Et dans les défauts malheureusement inhérents à l’époque où l’on vit, notons l’utilisation un peu envahissante par moment des réseaux sociaux, notamment Facebook. Quand au final, que je ne spoilerais pas ici bien entendu, il faut bien avouer que ça nous laisse sur notre faim, en voulant donner de l’ampleur au jeu et aux événements, mais débarquant de manière tellement abrupte que l’on a énormément de mal à y croire. Même si dans le fond, cela contredit totalement les dires précédents du personnage, et donc, pourra amuser. Moi en tout cas, ça m’aura fait sourire, à défaut de me convaincre. Et dans le fond, c’est déjà ça, le film m’aura amusé pendant 1h40, et voilà.
Les plus
Une bonne idée de départ
Un métrage amusant
Divertissant
Les moins
Mais beaucoup trop clean et sage
Final un brin raté
Classique et prévisible
En bref : Un métrage gentiment horrifique pour adolescents. Pas désagréable, mais très prévisible et bien trop gentillet au final. L’idée de base aurait pu donner un métrage bien plus fou.