CHAMBRE 1408 (1408) de Mikael Håfström (2007)

CHAMBRE 1408

Titre original : 1408
2007 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Réalisation : Mikael Håfström
Musique : Gabriel Yared
Scénario : Matt Greenberg, Scott Alexander et Larry Karaszewski d’après une nouvelle de Stephen King

Avec John Cusack, Samuel L. Jackson, Mary McCormack, Jasmine Jessica Anthony et Alexandra Silber

Synopsis: Mike Enslin, écrivain de renom, ne croit que ce qu’il voit. Après une série de best-sellers discréditant les évènements paranormaux dans les maisons hantées, il n’a toujours pas de preuve « d’une vie… après la mort ». Mais tout va changer après sa visite de la suite 1408 de l’Hôtel Dolphin dans le cadre de son dernier livre : « Dix jours en chambres d’hôtel hantées ». Refusant d’écouter les avertissements du manager de l’hôtel, l’auteur s’installe dans la fameuse chambre. La lutte pour sa survie ne fait que commencer…

Les adaptations de Stephen King ont toujours été très présentes sur nos écrans, mais depuis quelques temps, la qualité est rarement au rendez-vous. Dernièrement, on ne se souvient réellement que de La ligne verte de Frank Darabont, dont le nouveau film arrive ce mois ci, The Mist, nouvelle adaptation de Stephen King. Mais outre La ligne verte, rien de passionnant depuis très longtemps. Les tentatives auront été nombreuses, tant pour le grand que pour le petit écran. Chambre 1408 débarque, et tente alors de faire parti des bonnes adaptations. Pour ce faire, un lieu unique, un réalisateur de talent, et deux acteurs de talents également. La formule magique va-t-elle fonctionner ? Rien n’est moins sur ! Comme pour d’autres films récents (No country for old men par exemple), Chambre 1408 possède un défaut de taille qui ne va pas jouer en sa faveur : son final. Heureusement, comme pour l’exemple déjà cité, il y a une bonne partie du métrage avant qu’arrive la catastrophe. Mike, joué par John Cusack, comme toujours parfait, dont le film entier tient sur ses seules épaules, étant donné qu’il est présent seul à l’écran 80% du temps, est écrivain. Mais il est loin de ces quelques œuvres de jeunesses plutôt autobiographiques puisqu’il ne s’occupe maintenant que de livres sur les esprits et les manifestations paranormales. Pour son nouveau livre, il effectue des recherches sur les motels et hôtels dit hantés. Ce genre d’endroit passionne le cinéma américain depuis quelques temps, avec les récents Identity (pure réussite, déjà avec John Cusack) et Motel. Mike va recevoir une carte postale lui déconseillant d’entrer dans la chambre 1408 de l’Hôtel Dolphin. Bien entendu, ne croyant en rien et voyant des supercheries partout, il va s’y rendre.

Passé la présentation du lieu et des évènements qui s’y seraient déroulés par un Samuel L. Jackson ne faisant finalement que de la figuration dans le métrage, Mike se retrouve seul dans la fameuse chambre. On peut alors penser à une sorte de continuité de Shining. Un écrivain, dans une chambre d’hôtel, ici pour écrire un article. S’il est seul, ses problèmes familiaux le poursuivent, et son comportement vis-à-vis d’eux peut encore une fois rappeler Shining. Mais ça s’arrête ici. Dans le cas présent, nous nous retrouvons en compagnie d’un homme qui ne croit en rien, excepté ce qu’il voit. Et encore, lorsqu’il voit quelque chose, il cherche à le rationaliser, croyant sans arrêt à une escroquerie. Le personnage de Mike Enslin se rapproche en un sens de celui de John Trent dans L’antre de la folie de Carpenter. Très rapidement, ses nerfs vont être mis à rude épreuve, tout d’abord de manière plutôt simpliste. Un réveil se dérègle et se met en route tout seul à plusieurs reprises, un robinet refuse de se fermer ou une fenêtre se referme d’elle-même, blessant Mike à la main. Des évènements étranges mais pouvant encore être expliqués par une supercherie, ce que Mike n’hésite pas à penser. Mais lorsqu’il tentera de sortir de sa chambre et que la clé se cassera dans la serrure, et que la poignée disparaîtra, Mike commencera à se poser des questions, tout en écartant la possibilité d’un acte surnaturel. Mais les évènements vont devenir de plus en plus étrange, et la tension va commencer à apparaître. Diverses manifestations, de l’apparition de spectres, à des sons étranges, en passant par une grosse baisse de température plongeant la pièce dans un froid hivernal et les apparitions d’un homme armé vont commencer à mettre Mike sur les nerfs, et petit à petit, il va sombrer dans la paranoïa.

Mais ce n’est encore que le début puisque Mike va s’apercevoir que la Chambre 1408 le connaît plus qu’il ne le croit. La chambre incarne alors un personnage à part entière, et le réalisateur s’en sert à merveille durant tout le métrage, multipliant des angles plus ou moins ingénieux, des changements d’ambiance lorsque la chambre commence à geler, à se détruire, ou a brûler. La chambre est alors une représentation du réalisateur, sachant tout de son personnage, et sachant comment faire monter la tension pour le faire craquer comme il se doit, non pas pendant une nuit très longue, mais juste durant une heure. Malheureusement, si le film parvient habillement à faire monter la tension au fur et à mesure qu’il avance, et que John Cusack tient son rôle à la perfection, le scénario tente dans sa dernière partie à nous bluffer, et nous déçoit énormément par une sorte de retour à la banalité. La tension redescend immédiatement et le spectateur ne sait pas trop quoi penser, devant cette facilité du scénario mal venue, qui n’en est pas vraiment une. Cela aurait pu fonctionner, apporte des choses intéressantes au niveau du personnage de Mike, mais ça ne fonctionne pas. Le final en lui-même est une grosse déception, n’apportant pas ce que le film promettait vraiment, et au final, on sort déçu de la salle, restant sur notre faim.

Les plus
John Cusack
Une bonne première partie
Les changements de la chambre
Les moins
Samuel L. Jackson peu utile
Final qui tombe à plat

En bref : Un début prometteur, John Cusack est parfait, la chambre est un personnage à part entière, la tension monte, puis redescend à plat lors de la dernière demi-heure, facile et décevante.

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