KONO YO NI TAYASUI SHIGOTO WA NAI
Avec Mano Erina, Asano Atsuko, Tsukamoto Takashi, Babazono Azusa, Takahashi Hitomi, Suda Eito et Rokkaku Shinji
Synopsis : Kasumi était professeur dans une école primaire. C’était un rêve pour elle, mais beaucoup trop passionnée, elle travaille trop et finie en burnout. Kasumi quitte son travail, et a seulement 28 ans, elle doit trouver du travail et commence des petits boulots sur des périodes limitées. Elle rencontre la mystérieuse Masakado à Hello Work.
Après m’être tapé le plutôt représentatif de l’état actuel des dramas au Japon avec I Bought a Boyfriend on a Loan (Kareshi wo Loan de Kaimashita), j’ai voulu continuer un brin mon exploration du milieu, en prenant le taureau par les cornes, et avec plusieurs produits me promettant au moins des résultats différents. Attendez-vous donc prochainement à du drama horrifique, mais aussi bel et bien à la série Ju-On Origins, depuis le temps que j’en parle. Mais pour le moment, attardons nous sur le produit du jour, à savoir Kono Yo ni Tayasui Shigoto wa Nai, que l’on peut trouver sous son titre international, méconnu ceci dit, de There’s No Easy Job in this World. Un drama de 8 épisodes de 30 minutes chacun, qui adapte un roman. Oui, vous avez bien lu, un roman, et non pas un manga ou un light novel ou j’en passe. Un roman, un vrai de vrai. Et la plus grosse surprise, c’est que pour le coup, le film ne va pas nous parler de femmes au foyer, de romances entre jeunes adultes bien en valeur à l’écran, mais du monde du travail. Ah ! Non mais ne futez pas tout de suite, puisque si le produit en question possède encore des défauts inhérents à son style, le drama pur jus donc, il en évite certains pièges pour être au final un produit assez différent. Alors oui, les défauts, ils sautent aux yeux, à savoir notamment une mise en scène plutôt passe partout, mais qui évite au moins d’être trop plan plan (vous savez, ces dialogues sans vie filmés en champ puis contre champ) ou tape à l’œil en mode en éclaire à 200% une idole pour la rendre jolie et hyper voyante au centre de l’écran. Mais aussi une photographie passe partout, fonctionnelle en soit, mais sans éclat, sans trouvailles. On pourra bien me dire que c’est pour symboliser le monde du travail, mais bon, c’est fouiner un peu trop loin là. Ici, nous suivons donc Kasumi, qui après avoir mis un terme à son travail de professeur, la faute à un burnout, cette chose terrible qui peut arriver dans tous les métiers en soit (je l’ai même vécu), vit de petits boulots.
Basiquement, la structure de la série n’est pas des plus originales. Kasumi se rend à Hello Work, on lui donne un boulot, et la voilà à devoir surmonter des épreuves durant deux épisodes. Le tout sur 8 épisodes, donc oui, vous savez compter, le tout pour 4 boulots différents, qui vont l’aider à mieux se connaître elle-même, à évoluer, à mieux savoir ce qu’elle veut faire de sa vie, et comment y parvenir. Mais avec ce choix, pas bien palpitant il est vrai sur le papier, le métrage arrive à éviter certains gros pièges des dramas. Pas de côté clinquant visuellement, pas de personnages niais vu que l’ensemble est sérieux et se situe dans un domaine qui l’est tout autant, le monde du travail, et surtout, pas de romance envahissante placée là pour faire chavirer le cœur de la ménagère. D’ailleurs, c’est simple, Kasumi est déjà en couple quand la série commence, et les seules difficultés de son couple sont liées au monde du travail. Pas de grosses embrouilles, pas de retrouvailles, rien de ce que le média nous habitue depuis bien trop d’années. Ouf, on l’a échappé belle. Durant 8 épisodes donc, Kasumi va devoir créer des publicités de 10 secondes pour être lues oralement et diffusée dans le bus de sa ville, mais également créer une nouvelle accroche pour vendre le produit phare d’une entreprise, coller des affiches pour une société (même si ce coup-ci, le boulot cache en réalité un autre boulot, ou une autre motivation dirons-nous) ou tout simplement surveiller un coin de forêt où les jeunes du coin semble aimer venir se cacher après l’école. On pourrait presque dire, malgré quelques extravagances, que le drama en question se met à dos tout ce qui fait l’essence du drama. Oui, on ne va pas faire rêver la ménagère d’une vie meilleure, d’un travail idéal ou bien d’une romance mielleuse parfaite ici.
Mais malgré quelques notes d’humour, voir de très discrètes touches de fantastique lors du premier boulot, le drama va s’encrer dans notre monde, dans le réel. Tout est dans le titre après tout, il n’y a pas de travail facile dans ce monde si on traduit. La morale ? Tous les boulots sont utiles, ont une raison d’exister. Du coup, c’est clairement dommage que techniquement, ce ne soit pas la folie, en mise en scène, en photographie ou même en terme de montage. Car il y avait bien là du potentiel pour sortir du lot. Le pari de NHK, qui produit, est en parti osé, même si pour contrebalancer tout ça, on nous place un casting de têtes bossant énormément dans le milieu des dramas, sans doute pour rassurer le public, mais aussi la chaine elle-même sur le potentiel du produit. Pour preuve, on trouvera durant les épisodes 3 et 4 la présence de Takahashi Hitomi, qui a plus d’une vingtaine de dramas à son actif. Pareil dans le rôle du petit ami de Kasumi, avec Tsukamoto Takashi, plus de 20 voir une trentaine de dramas à son actif, rien que ça. Même si en soit, le casting masculin est extrêmement en retrait ici. Mais les deux qui marqueront le plus, ce seront Babazono Azusa, peu habituée à l’exercice vu que faisant avant tout partie du duo comique Ajian, et qui surprend ici, et Mano Erina dans le rôle principal dont je vous avais déjà parlé. Les deux jeunes femmes sont à l’aise dans leur rôle, crédibles, voir attachantes. On leur doit sans doute la semi réussite de l’entreprise. Car au-delà d’un marketing discutable (avec sa pochette girly) et de ses faiblesses techniques, on a bien là un produit qui essaye de sortir du lot, en parlant de vrais soucis, de notre vrai monde, sans le fantasmer pour plaire au plus grand nombre. Même si la morale de l’histoire reste hautement positive et qu’on devine aisément où tout cela va nous emmener. Pas si mal donc !
Les plus
Un sujet plutôt inhabituel traité avec sérieux
Une structure qui se renouvelle tous les deux épisodes
Mano Erina et Babazono Azusa
Les moins
Le côté technique bordel, faites un effort
Assez prévisible
En bref : Voilà un drama coincé entre son envie de plaire (son marketing, sa pochette, une partie de son casting) et son envie d’adapter un roman avec sérieux. Le sujet est plutôt inhabituel, l’ensemble sérieux, le casting solide, mais techniquement, cela reste pauvre.