AKB HORROR NIGHT – ADRENALINE NO YORU
Avec Kizaki Yuria, Suda Akari, Yamamoto Sayaka, Furuhata Nao, Miyawaki Sakura, Oba Mina, Watanabe Mayu, Watanabe Miyuki, Tano Yuka, Iriyama Anna et Oshima Ryoka
Synopsis : 41 très courtes histoires horrifiques mettant à chaque fois une idole du groupe AKB48 en avant.
Sans même être féru de culture Japonaise, je crois bien que tout le monde connaît le groupe AKB48, institution presque au Japon, puisque les pauvres en bouffent à tous les râteliers. Quelle idée m’a pris donc de me lancer dans AKB Horror Night, un drama horrifique de 41 épisodes mettant à chaque fois en avant une idole du groupe, produit par TV Asahi et diffusé entre Octobre 2015 et Mars 2016 ? Et bien c’est simple. L’envie de rigoler un coup face à un produit regardable très rapidement, puisque les épisodes ne durent que 10 minutes en supprimant la courte introduction de 30 secondes et la note d’intention finale par l’idole de l’épisode d’une minute. Il faut dire également que le fait de ne pas vivre au Japon a du aider, puisque du coup, même s’il m’arrive de tomber lors de la vision d’un film de V-Cinema sur une idole du groupe, ou que le mode aléatoire d’itunes me lance parfois une de leur chanson (j’ai un best of datant d’il y a quasi 10 ans, trouvant quelques chansons sympathiques), je ne suis pas plongé non stop dans le brainstorm AKB. En tout cas, je n’aurais jamais vu une introduction aussi juste envers son propos et surtout envers ce qu’elle propose. Tellement que je me vois obligé de détailler cette introduction, mixant diverses images d’épisodes et montrant les idoles se tenant la main. Une voix off nous met dans l’ambiance. Et les ambitions sont claires. « C’est un drama avec les membres du groupe AKB48 ». Bon, jusque là, tout va bien, et au moins, ça ne ment pas du tout sur la marchandise, nous sommes bien face à un drama, avec AKB48. Continuons. « Celui-ci saura vous mettre mal à l’aise »… Dois-je vraiment décortiquer cette simple phrase faisant plus rire qu’autre chose ? « Les voix hurlantes des filles … » Ah ça, oui, vous allez en bouffer des cris aigus, jusqu’à vouloir mettre votre télévision en muet sur certains épisodes. Ça ne ment toujours pas, malgré le « mal à l’aise ». Ah non, attendez, on me dit que la phrase continue… « Les voix hurlantes des filles feront augmenter votre niveau d’adrénaline »…
Hmmm oui, sans doute pour les fans du groupe, dont je ne fais pas parti. Continuons. « Après tout, l’horreur est la porte d’une actrice pour réussir ». Ah ça, on ne peut plus vrai, quand on voit le nombre d’idoles qui débutent dans le V-Cinema, ou au mieux dans des petites productions qui ne valent pas plus, mais le plus souvent horrifiques. Avant de réussir et d’espérer mieux, ou de tomber dans l’oubli, ou de tomber dans un autre style de production, avec les AV, mais là est un autre débat. Et cette introduction donc se termine par un petit « Découvrons ce que le jeu d’actrice de ces filles vaut ». Et bien comme souvent, pas grand-chose non ? Mais laissons leur le bénéfice du doute. Voilà, une introduction à la fois réaliste sur le milieu, le genre horrifique, mais qui ne se prend pas pour de la merde en espérant nous faire frissonner, sursauter, et avoir peur pour ces idoles. Bon alors, je vais vous l’avouer, je n’ai pas vu les 41 épisodes. Car ça fait beaucoup tout de même, malgré la courte durée de chaque épisode. Et puis, après avoir regardé tout de même environ 20 épisodes, je pense qu’on a fait le tour et qu’on peut se faire une idée de la globalité. Alors ? Bon, on ne va pas mentir, et de toute façon, vous vous en doutez déjà. Ce n’est pas très bon. Les idoles sont parfois bien à côté de la plaque, et leurs cris pourront exaspérer. On s’en doutait oui. Par contre, avec autant d’épisodes, on appréciera la relative variété de l’ensemble. On aura autant droit aux classiques histoires de fantômes, et ce dés le premier épisode d’ailleurs, mettant en avant Kizaki Yuria qu’à des histoires plus réalistes, comme avec ce cuisinier fou pouvant rappeler Anthony Wong dans un bon The Untold Story… la folie et le talent en moins. Le gore en moins également. Car on ne va pas mentir encore une fois, on est face à un drama ultra propre, le sang est très rare à l’écran, si bien que lorsqu’il apparaît, on en vient à se demander ce qu’il se passe.
Mais tout n’est pas à jeter pour autant. Vous vous en doutez, sinon, je n’aurais probablement pas pris le temps d’écrire plus de deux phrases dessus, ou alors j’aurais tout simplement honteusement caché ce moment perdu de ma vie loin de vos yeux ébahis. Mais non, la série, même si oui, je ne l’aurais pas regardé dans son intégralité, car nous avons tous nos limites, a quelques atouts. En premier lieu, c’était prévisible, mais son format ultra court aide grandement. Entre se taper un drama insipide à base de romances niaises de 30 minutes et ces épisodes horrifiques de seulement 10 minutes chacun, le choix est rapide. 10 minutes, ça passe vite, on n’a à peine le temps de placer des personnages qu’il faut déjà en venir aux faits. Du coup, même quand ça tombe à l’eau, même quand un effet spécial est ridicule et fait rire, même quand ça crie hyper fort pour jouer la peur, la vision passe relativement bien. Et il est très facile après une journée éreintante de se lancer un ou deux épisodes avant de mettre un film, ou de se coucher. Surtout que malgré ses défauts, certains épisodes sont sympathiques. J’aurais par exemple regardé de suite les épisodes 5 et 6, mettant en avant le concept de doppelganger pour le premier et celui d’une étrange tâche qui se propage dans un appartement puis sur son occupante tel un virus pour le second. Et ils étaient tous les deux sympathiques, et les idoles y étaient moins énervantes. Même si bien entendu, rien d’effrayant ou d’extraordinaire, mais deux très courtes histoires qui se regardent bien.
L’autre atout, plutôt surprenant, et devenant également par moment un gros point faible, ce sera la mise en scène. Si la photographie sent le drama à plein nez, sans aucune vision artistique ou autre, trahissant à la fois la nature du projet, le public visé, mais également le temps de tournage sans doute ridiculeusement rapide (allez, je suis sûr que chaque épisode s’est tourné en un ou deux jours, il ne faudrait pas monopoliser les idoles trop longtemps sur un projet après tout), mais en terme de mise en scène, les trois réalisateurs de l’ensemble semblent souvent se lâcher. Montage dynamique, quelques travellings bien vus, des angles qui cherchent parfois le cadrage inhabituel, et même lors de quelques scènes nocturnes une photographie plus inspirée (forcément, de nuit, il faut plus d’éclairage artificiel, et donc, plus de travail pour l’équipe, mais plus de contrôle pour le réalisateur). Et ce dés le premier épisode, ça fait grandement plaisir. Comme si, tant que les idoles étaient mises en avant, les réalisateurs avaient carte blanche, tant que le produit est livré à temps. Ce qui s’est peut-être produit, allez savoir ! Mais on sent qu’ils essayent en tout cas. Parfois justement un peu trop. Autant ça fait du bien de les voir essayer un peu tout, mais parfois, c’est dommage de les voir essayer tout et n’importe quoi, quitte à se planter en beauté, comme dans l’épisode 1 justement. On part sur un montage dynamique, quelques plans osés que l’on ne voit pas dans un drama de base, puis tout à coup, ça s’emballe, à coup d’écrans splittés, de déformations, de plans de travers, en l’espace de quelques secondes, donnant juste une impression de post production légèrement improvisée et d’images numériques un peu trop travaillées dans tous les sens.
C’était sans doute le moindre de leurs soucis de toute façon, le public visé n’étant clairement pas un public pointilleux sur la qualité du produit, tant qu’ils peuvent voir sur le devant de la scène leurs idoles favorites tenter de jouer la comédie. Tenter hein ! En tout cas, allez savoir, même si ça ne casse pas 3 pattes à un canard, il est tout à fait possible qu’un jour, avec le temps, je décide de voir les épisodes suivants, à coup d’un épisode par jour, ne me prenant ainsi que 10 minutes de mon précieux temps. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir sur une aussi courte durée des histoires aussi variées que des fantômes, des cuisiniers cannibales, des colis étranges et possiblement maudits, des fantômes utilisant le téléphone, des doppelganger, des tâches étranges qui se propagent comme des virus, un collègue profitant d’une panne d’ascenseur, des poupées conservant l’âme des défunts, un raccourcis dangereux en forêt, ou encore une émission qui s’infiltre dans la vie privée d’une idole, jusque dans son appartement. Et ça, ce n’est que sur les dix premiers épisodes. Je salue, malgré quelques épisodes bancals, la relative générosité et ingéniosité des histoires, qui savent varier l’ensemble. Surtout que parfois, certains épisodes sortent du lot, soit car une idole s’en sort mieux que les autres, soit car le concept s’avère plutôt bien exploité sur la courte durée et laisse un bon souvenir (encore une fois, l’épisode du doppelganger m’aura bien plu). En tout cas, vraiment pris comme un drama qui a l’ambition de nous faire peur, c’est un échec. Pris comme de courtes petites histoires sans grandes ambitions, le drama parvient à certains moments à surprendre et fait malgré tout passer un moment pas désagréable.
Les plus
Quelques épisodes franchement sympathiques
Des histoires très variées
Parfois ça tente des choses qui fonctionnent
Les moins
Et parfois, ça tente des choses foireuses
Ça reste un petit drama
Certaines idoles qui jouent comme des quiches
En bref : Tout est bon au Japon pour promouvoir et mettre en avant AKB48. Heureusement, dans le cas du drama AKB Horror Night, ils ont fait le choix du drama horrifique de seulement 10 minutes par épisode, et de mettre une idole par épisode, ainsi que de mettre en avant des concepts assez variés pour parfois surprendre. Du coup, ça se regarde plutôt facilement, et quand c’est mauvais, on passe rapidement à l’épisode suivant.
Bravo à toi, tu as au moins réussi à en voir la moitié !
Honnêtement, je m’attendais à biiiiiiiiiien pire ! Et comme les épisodes ne durent que 10 minutes au final, ça se regarde plutôt bien. Je pense que je ferais la seconde moitié, doucement, genre un épisode par soir avant de dodo, ce genre de trucs. Y a quelques épisodes franchement bons (et d’autres bien catastrophiques).